X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Émanations de l’usine Charbon de bois franc Basques

La qualité de l’air sera suivie et mesurée à Saint-Mathieu-de-Rioux

durée 19 mai 2024 | 06h03
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le ministère de l’Environnement a récemment fait part de nouvelles mesures qu’il allait mettre en place afin de s’assurer de la qualité de l’air à Saint-Mathieu-de-Rioux. Des démarches concrètes, issues d’un plan de contrôle, seront entreprises au cours de la saison estivale et viendront répondre aux plaintes répétées envers les émanations de l’usine Charbon de bois franc Basques. 

    Lors d’une soirée d’information organisée le 9 mai à Saint-Mathieu-de-Rioux, à laquelle une douzaine de citoyens du milieu ont répondu, le ministère et la Direction de la Santé publique régionale ont annoncé l’instauration de nouvelles mesures afin de caractériser les émanations provenant de l'entreprise située à environ 1 km au nord-est du village. 

    D’une part, sept stations de suivi de la qualité de l’air ambiant et une station météo seront installées à différents endroits dans la municipalité. Ces stations – dont l’installation a déjà commencé – permettront de recueillir des données précises et concrètes qui pourront être analysées.

    Des inspecteurs du ministère se rendront également sur le territoire de la municipalité de Saint-Mathieu-de-Rioux afin de remplir des fiches d’évaluation d’odeurs pour documenter la situation. Ces interventions auront lieu trois fois par semaine, trois semaines par mois durant les mois d’avril, mai, juin et juillet, a-t-on précisé. 

    «C’est un dossier pour lequel on a reçu beaucoup de signalements, notamment depuis 2022. Des inspections ont été faites, des avis de conformité et des sanctions pécuniaires ont été émis. On était rendus maintenant à documenter la situation pour voir s'il y a un manquement à notre réglementation», a expliqué Mylène Delorme, directrice régionale du Contrôle environnemental au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). 

    Selon elle, les citoyens du milieu sont également invités à poursuivre la transmission de «fiches de caractérisation des odeurs» à chaque fois qu’une odeur est ressentie. «Ces fiches nous aident à document le dossier en lien avec les effets sur leur confort et bien-être», a-t-elle précisé, soutenant que ces documents permettront de compléter le dossier en cours. «Toutes les fiches d’odeurs complétées par les citoyens et les inspecteurs seront par la suite analysées par les experts du Ministère.»

    Une fois les données récoltées (fiches et stations), celles-ci seront transmises à la Direction de la Santé publique (DSPU) afin d’obtenir l’avis d’experts sur l’impact sur la santé des gens. 

    UN DOSSIER EN CONTINU 

    L’automne dernier, après plusieurs épisodes difficiles au cours desquels la fumée et les odeurs avaient été particulièrement présentes, des citoyens de la Municipalité avaient pris la parole publiquement afin de soulever des inquiétudes vis-à-vis la qualité de l’air dans la municipalité et des conséquences de son inhalation sur leur santé. 

    Au début de l’année 2023, une sanction administrative pécuniaire (SAP) de 3 500 $ avait été imposée à l’entreprise «pour un manquement relatif au fonctionnement non optimal des équipements d’épuration des émissions atmosphériques». En mars dernier, Charbon de bois franc Basques s'est vu imposer une autre amende, cette fois de 5000 $, pour «un manquement relatif à l’exploitation d’un établissement industriel sans autorisation». 

    Dans une communication de presse, en décembre, le président-directeur général de Charbon de bois franc Basques, David Huard, avait indiqué qu’il prenait toute la situation au sérieux et que des améliorations allait être apportées à l’usine au courant de l’année 2024. Actuellement, le ministère n’a aucune raison de croire que les manquements ne seront pas corrigés, selon Mme Delorme. 

    CITOYENS RASSURÉS 

    Les nouvelles démarches entreprises par le ministère et la Santé publique rassurent aujourd’hui les citoyens. Une résidente du secteur a confié à Info Dimanche avoir apprécié la rencontre. 

    «C’est très encourageant de constater l'efficacité de l’équipe de la Santé publique et de l'influence positive qu'elle a sur l'équipe de l’Environnement, a-t-elle partagé. Je suis plus qu'agréablement surprise aussi que les capteurs soient déjà en place, car je ne les espérais pas avant 2025», a-t-elle partagé. 

    Cette même citoyenne estime que le ministère fait bien ses devoirs et qu’il a pris en note les commentaires des personnes présentes à la rencontre d’informations. Les citoyens, qui ont longtemps été laissés à eux-mêmes du côté de la capture de données, voient aujourd’hui d’un très bon œil les nouvelles mesures. «Ils nous aident enfin à les aider afin de régler l'enjeu [...] C’est une nuance importante», a-t-elle noté.

    Il faudra attendre quelques mois avant d’obtenir des informations plus précises sur les données recueillies. Quoi qu’il en soit, le ministère indique qu’il s’agit d’un dossier prioritaire, qu’il le suit de près et qu’il n’écartera aucun recours pour assurer un retour à la conformité. 
     

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 10h10

    Opération nationale concertée en sécurité nautique

    Sous le thème «Cet été sur l’eau, soyez réglo», plusieurs services de police du Québec intensifieront leurs interventions les 27 et 28 juillet dans le cadre de l’opération nationale concertée (ONC) en sécurité nautique. Cette ONC cible particulièrement les comportements des plaisanciers qui remettent en cause leur propre sécurité ainsi que celle ...

    Publié à 6h57

    Les nouveaux blocs sanitaires du Camping municipal de la Pointe sont en fonction

    Après des années à convoiter de nouveaux blocs sanitaires au Camping municipal de la Pointe, les élus de Rivière-du-Loup peuvent maintenant dire mission accomplie. Les bâtiments neufs sont en fonction depuis tout juste un mois, au plus grand bonheur des campeurs. Un grand bloc de services, situé dans le haut du camping et un plus petit sis près ...

    25 juillet 2024 | 15h46

    Première journée d’audience pour le pharmacien Dominic Beaumont

    Le propriétaire de la pharmacie Proxim de Saint-Jean-de-Dieu, le pharmacien Dominic Beaumont, a comparu le 24 juillet devant le conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec. En raison de la preuve volumineuse qui a été présentée, deux autres journées d’audience sur sanction ont été réservées pour la suite de ce dossier. La prochaine ...