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Pont temporaire : une expropriation dénoncée à Rivière-du-Loup  

durée 16 mars 2024 | 06h00
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Les travaux majeurs qui doivent être réalisés sur le pont d’Amour de Rivière-du-Loup ne se feront pas sans heurt et certains citoyens n’auront pas eu à attendre le début du chantier d’avril 2025 afin de vivre des désagréments. Parlez-en à Simon Lavoie, un investisseur immobilier de la région, qui doit aujourd’hui conjuguer avec un avis d’expropriation du ministère des Transports du Québec.

    Propriétaire de l’immeuble à logements situé au 36, rue Témiscouata, M. Lavoie a été informé cet été que le MTQ envisageait de construire un pont temporaire sur sa propriété. Concrètement, l’infrastructure déboucherait sur son terrain et son stationnement situés du côté nord de l’immeuble pour une période de cinq ans. 

    S’il n’était au départ pas fermé à l’idée, M. Lavoie a vite déchanté. Selon lui, le ministère agit de façon cavalière dans ce dossier. Il déplore que très peu de garanties lui ont été offertes jusqu’ici, s’inquiétant notamment pour l’intégrité de son bâtiment, la quiétude de ses locataires et leur accès à des stationnements vacants. 

    «Il y a encore beaucoup de questions, beaucoup de points à travailler», a-t-il mentionné lors d’un récent entretien. «Je comprends que nous sommes au début du processus, mais j’ai l’impression que je dois me battre pour me faire entendre […] Plus le dossier avance, plus c’est compliqué.»

    Dès qu’il a été informé de la situation, Simon Lavoie a demandé des certitudes afin de se protéger si d’éventuelles problématiques liées aux travaux étaient découvertes sur le vieux bâtiment locatif, mais ses inquiétudes n’ont pas été réconfortées, au contraire. Même chose pour le manque de stationnements éventuel auquel ses locataires seront confrontés. 

    Actuellement, les représentants du ministère l’ont informé de la disponibilité de quelques espaces de stationnement plus loin dans la rue. Il estime cependant que cette option est loin d’être idéale puisqu’ils seraient insuffisants et non-attitrés aux locataires de l’immeuble de 
    8 logements. 

    «Pour mes locataires, ce sera une problématique supplémentaire, encore plus pendant l’hiver, a-t-il dit. C’est sans parler du bruit des travaux et de la circulation accrue tout près du bâtiment. Les voitures, les services d’urgence…»

    «Actuellement, c’est un dossier qui est mal ficelé. C’est rire du monde», a-t-il ajouté. 
    Autre élément qui accroche : les indemnités offertes par le MTQ. Pour le moment, le propriétaire aurait reçu un montant de 10 000 $ sur cinq ans. Une somme qu’il estime ridicule, alors qu’il a investi 15 000 $, il y a quelques mois à peine, pour refaire le stationnement à neuf. 

    Les locataires actuels, eux, auraient eu droit à 100 $, a-t-il précisé. Ils ont d’ailleurs été informés de l’avis d’expropriation par huissier et plusieurs d’entre eux, confus, croyaient qu’ils allaient être contraints de quitter leur loyer. 

    Simon Lavoie envisage maintenant de faire appel à un avocat afin de représenter ses intérêts dans ce dossier, mais regrette de devoir en arriver là. «Le ministère débarque ici et nous impose tout cela. On n’a rien à dire, mais c’est nous autres qui sommes pris là-dedans», a-t-il déploré. «Il faut qu’on soit dédommagé en conséquences, qu’on nous garantisse nos revenus et certaines protections.»

    Dans ses démarches des derniers mois, il soutient avoir contacté la Ville de Rivière-du-Loup et le bureau de la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, mais il n’a pas reçu le soutien escompté. «On se lance la balle», a-t-il dit, déçu. 

    RÉACTION DU MTQ

    De son côté, le MTQ confirme qu’il aménagera un pont temporaire à proximité de la structure existante. Il refuse cependant de confirmer l’emplacement exact ou de commenter le processus d’acquisition, lequel est encadré par la Loi sur l'expropriation.

    «La Loi sur l'expropriation régit les indemnités à verser tant aux propriétaires qu'aux locataires et prévoit aussi le remboursement d'honoraires pour certains frais d'experts pour procéder aux évaluations. En tout temps, les personnes concernées par les acquisitions peuvent contacter le Ministère pour obtenir des renseignements sur ce processus», a réagi le porte-parole régional, Jean-Philippe Langlais. 

    Il ajoute que «le processus d'acquisition demeure en tout temps individuel et confidentiel» et que les dossiers sont en évaluation. En ce sens, le ministère ne commentera pas de dossier en particulier.
     

    commentairesCommentaires

    1

    • GB
      gilbert blachon
      temps Il y a 1 an
      Si le DG de la ville avait été le moindrement visionnaire, il aurait entrepris prioritairement la construction du troisième lien que commande l'expansion du quartier St-Ludger. Une fois ce lien construit, sa circulation aurait permis de se passer du coût d'un pont temporaire qu'il faudra ensuite déconstruire et qui aura donné bien des maux de tête à ce pauvre propriétaire exproprié.
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