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Mettre ses mots au service des autres

durée 2 mars 2024 | 06h54
  • Alyson Théberge
    Par Alyson Théberge

    Vidéojournaliste

    Si l’on vous dit qu’il existe un service de proximité qui vous aide à rédiger et à réviser des lettres, à remplir divers formulaires ou encore, à écrire des biographies? L’amoureuse des mots et de la langue française, Corine de Repentigny, porte le titre d’écrivaine publique depuis peu de temps. Un métier qui lui permet de prêter sa plume aux personnes qui éprouvent des difficultés, ou qui ont des besoins précis en communication écrite.

    Notamment populaire en France et en Belgique, le métier d’écrivain public connait, depuis quelques années, une recrudescence significative. Ce «vieux» métier, dont les origines remontent à des milliers d’années, a, en quelque sorte, «disparu» avec la scolarisation. Aujourd’hui, dans une ère où les communications écrites se font particulièrement nombreuses, il renait. Répondant à un réel besoin, il vise toutes les classes de la société; les particuliers comme les entreprises.

    Corine de Repentigny a récemment lancé CourtePointe. Une entreprise dont le nom ne se veut pas anodin, mais bien à l’image de cette couverte cousue avec soin, dextérité et patience. «Une courte pointe, ça a une valeur patrimoniale […] C’est aussi une chaude couverture que tu poses sur les épaules de quelqu’un», mentionne-t-elle. Une mosaïque cousue de souvenirs.

    Divers services y sont offerts, dont la révision de textes et la rédaction. La clientèle de Corine de Repentigny se caractérise par des gens qui ont de la difficulté à lire et à écrire. D’autres peuvent également avoir recours à ses services par manque de temps. «[Aussi], parfois, juste de parler de soi, ce n’est pas facile», ajoute-t-elle. Certains n’ont pas le vocabulaire, les notions nécessaires, d’autres, ont seulement besoin d’un regard extérieur.

    SERVICES DE BIOGRAPHIE

    Corine de Repentigny offre aussi des services de biographie. «Il y a plusieurs situations où l’on peut avoir envie de faire ça», explique-t-elle. Un couple qui souhaite conserver sa première rencontre, son histoire. De jeunes parents qui désirent conserver la naissance et les premières années de vie de leur enfant. «[P]endant que c’est frais, les premiers mots, les premières petites choses», complète l’écrivaine publique. Les personnes en fin de vie qui souhaitent léguer quelque chose de tangible derrière eux. Ceux ou celles qui ont envie de faire un bilan de leurs réalisations, quelles qu’elles soient, de leurs souvenirs importants.

    Enfin, certaines personnes auront envie de mettre sur papier les souvenirs d’un être cher pour permettre aux générations futures de le connaître, d’une certaine façon. «Je pense que c’est un beau cadeau», souligne Mme de Repentigny. Enfants, parents, frères et sœurs peuvent se rassembler, avec l’écrivaine publique, afin de parler de la personne qui n’est plus là. «Ça peut faire du bien. Ça peut être comme une thérapie, une façon de faire passer un deuil.» Elle écoute, note, guide, et s’adapte, avant de rédiger. Bien entendu, les personnes ont un droit de regard sur son travail, et sont appelées à valider le projet régulièrement.

    Corine de Repentigny cherche à déconstruire cette idée préconçue selon laquelle les biographies ne visent que les célébrités. «[J]e ne suis pas d’accord. Je pense que tout le monde a quelque chose à dire, et a de belles leçons de vie.» Ligne du temps, livre de recettes, texte décousu, discographie, les possibilités sont nombreuses quant à la forme que peut prendre une biographie. «Ça peut être quelque chose de pas compliqué, d’assez petit.» Des photos, de même que de petits extraits écrits à la main par la personne défunte, par exemple, peuvent y être ajoutés. L’impression et la reliure sont également possibles.

    Dans un an, l’écrivaine publique aimerait déposer une demande de bourse au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), afin d’aider les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer le service de biographie. «[J]e pense que c’est important d’honorer l’existence des personnes âgées de notre coin, et tout le travail qu’ils ont fait. Juste leur rendre hommage en parlant d’eux», exprime-t-elle.

    Native de Lotbinière, Corine de Repentigny a beaucoup voyagé, puis essayé divers métiers avant d’être écrivaine publique. En 1996, elle a obtenu un diplôme d’études collégiale (DEC) en écologie appliquée au Cégep de La Pocatière. Depuis, le Kamouraska a toujours été sa «terre d’accueil». «L’écriture a toujours été ma soupape et mon tremplin créatif», confie-t-elle.

    Au printemps 2023, elle a obtenu un certificat en révision professionnelle, avec l’Université Laval. Elle termine actuellement une formation sur la rédaction sur le web, avec le Collège de Maisonneuve.

    «À l’aube de la cinquantaine, j’ai maintenant envie de me poser, de voyager dans ma cour, de connaitre encore mieux les habitants de la région.» Cette dernière travaille principalement de chez elle, à Saint-André-de-Kamouraska. Bien qu’elle privilégie les discussions virtuelles, soit par écrit, visioconférence ou téléphone, elle se déplace dans tout le Bas-Saint-Laurent.

    Il est possible de rejoindre Corine de Repentigny, non pas sur les réseaux sociaux, mais directement sur son site web à l’adresse servicescourtepointe.com. Les personnes intéressées par ses services pourront y découvrir davantage de détails, et les tarifs.

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