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Trois-Pistoles se mobilise pour la sauvegarde de son École d’immersion française

durée 28 février 2024 | 13h15
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Le comité de relance de l’École d’immersion française de Trois-Pistoles, composé d’élus et de familles hôtesses, s’est tourné vers sa communauté le 27 février. Ne pouvant rester les bras croisés en attente d’une réponse de l’Université Western concernant le retour de leur programme en 2025, les membres ont usé de proactivité. Ils ont lancé une pétition d’appui et un document d’intérêt, en plus de faire appel aux archives des Pistolois pour composer un mémoire avant le mois de mai.

    À LIRE AUSSI» Un avenir flou pour l’École d’immersion française de Trois-Pistoles

    Pause d’un an pour l’École d’immersion française de Trois-Pistoles

    «La situation est encourageante dans la mesure où les signaux que l’on reçoit ne sont pas négatifs du tout venant de l’Université Western. Par contre, on continue la mobilisation et de trouver des façons de [lui] prouver qu’on veut garder l’école, puis que c’est bon pour nous et pour elle», souligne le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert.

    Une pétition d’appui à l’École d’immersion française fondée en 1932, la plus vieille institution du genre au Canada, a donc été partagée. Avant même le début de la séance d’information sur l’état de la situation du programme, le document avait récolté 125 signatures. Un beau soutien qui est de bon augure pour la suite, selon l’élu.

    Un document d’intérêt a aussi été présenté à la cinquantaine de personnes présentes à la salle Édith-Martin du centre culturel de la ville afin de sonder les personnes intéressées à devenir famille hôtesse. Cette démarche vise à connaitre le nombre approximatif d’élèves pouvant être accueilli en 2025.

    «On ne peut pas prendre la chance, […] le risque de juste s’asseoir et attendre [une réponse]. On veut vraiment leur montrer qu’on y tient et que s’il y a un petit doute dans leur esprit, on vienne le remplir. C’est ça l’objectif avec les démarches qu’on est en train de le faire», soutient M. Guilbert.

    Le comité a aussi fait un appel aux citoyens pour récolter des archives en lien avec l’école. Qu’il s’agisse de correspondances, de photos, tout fonctionne pour montrer la richesse de l’institution au sein de la communauté, d’après le maire.

    Les personnes désirant signer la pétition, remplir un document d’intérêt ou envoyer des archives peuvent contacter la page Facebook «L’École d’immersion, on y croit» pour plus d’information. Les différents documents seront accumulés jusqu’au 12 avril, afin de laisser le temps aux membres de les rassembler et de rédiger le mémoire. Les membres du comité souhaitent l’envoyer avant mai, puisque durant ce mois, la firme externe engagée par l’Université de Western pour réviser le programme de Trois-Pistoles remettra son rapport.

    «On veut envoyer le mémoire au moins un peu avant la remise du rapport pour que Western l’ait pris en considération ou à la limite que ce soit acheminé à la firme pour qu’elle en prenne considération dans son rapport», partage Philippe Guilbert.

    La firme chargée de réviser le programme n’est pas connue par le comité. «L’Université Western n’est pas un exemple de transparence», a signifié le maire en séance d’information. Il a toutefois confiance que l’issue de toutes ces démarches soit positive : «Ce qu’on sait c’est qu’il y a plusieurs programmes de l’Université Western qui sont en révision en ce moment. Ce n’est pas juste notre programme d’immersion. C’est ça aussi qui est un peu encourageant, on n’est pas les seuls, il y en a plusieurs autres.»

    Pour toute la communauté, l’École d’immersion française est une richesse. «C’est tout le dynamisme dans la communauté. C’est surtout ça en fait qu’on voit qui est absent maintenant», confie le maire. 

    Michel Boucher, citoyen de Trois-Pistoles, est famille hôtesse avec sa femme Dania Belzile depuis une quarantaine d’années. Sa mère avant lui avait aussi accueilli des élèves, ce qui lui a donné la piqûre. «C’est toujours enrichissant. Chaque étudiant vit dans un coin de pays, a des avenirs différents. À échanger avec eux, tu apprends beaucoup de choses et tu ne te sens pas jugé», confie-t-il.

    Ces dernières années, sans les étudiants, ont été plus difficiles pour le couple : «Ça a fait bizarre. On était habitués d’avoir du monde dans la maison. Sans eux ça fait un peu [vide]». Il espère que les démarches entreprises par le comité permettront de sauver l’école afin que la communauté pistoloise puisse accueillir des étudiants pendant encore très longtemps.
     

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