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Dossier de la traverse : le maire et des entrepreneurs louperivois à l’Assemblée nationale

durée 7 février 2024 | 11h01
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Une délégation formée du maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, de représentants de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup et d’intervenants du secteur touristique s’est rendue à l’Assemblée nationale du Québec, le 7 février, afin «d’exiger un engagement définitif relativement à la Traverse de Rivière-du-Loup—Saint-Siméon».

    Les intervenants de la région ont ainsi décidé de prendre la route vers la Capitale-Nationale et d’amener leurs revendications directement auprès des membres du conseil des ministres. Ils demandaient le maintien de la traverse au quai louperivois. 

    Cette démarche surprise des acteurs politiques et économiques régionaux n’est pas sans rappeler les récents commentaires du maire Bastille qui, en marge d’une séance ordinaire du conseil municipal, avait mentionné que plusieurs options étaient évaluées afin que la Ville et le milieu fassent pression auprès du gouvernement et de la STQ. Il avait également ouvert la porte à la possibilité de solliciter une rencontre avec le premier ministre. 

    Selon la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Claudette Migneault, «l’attente dans ce dossier névralgique a assez duré.» 

    «Notre patience est mise à rude épreuve et l’attente doit se terminer rapidement. On a besoin de savoir, comme communauté entrepreneuriale, vers où on s’en va. On veut une réponse, des dates et une vision stratégique et c’est le message que nous voulions partagé aujourd’hui. On a besoin de réponses. C’est le temps. Notre patience est mise à rude épreuve. On a besoin de savoir.»

    Elle explique que la CCMRCRDL a lancé l’initiative compte tenu de la lenteur du dossier et des retombées économiques en jeu. «On est encore en train de soulever des pierres…Maintenant, on est rendus au rocher. Il faut que ça s’arrête.»

    Par voie de communiqué, le maire Mario Bastille a également rappelé que la traverse – qui avait été mise en place par la communauté d’affaires – avait 115 ans et qu’elle fait aujourd’hui partie intégrante de l’économie locale et régionale, permettant des retombées évaluées à plus de 15 M$. 

    «Ce qu'on veut, c'est développer notre région tous ensemble, en faisant valoir les forces de chacune des communautés, de manière à maximiser les retombées économiques des nombreux projets qui se développent chez nous. Il est hors de question que la STQ nous enlève notre traverse, c'est un manque de respect pour toute notre région», a-t-il déclaré. 

    «Le gouvernement doit mettre un terme à cette mascarade.» 

    APPUI DU PLQ

    En plus des intervenants cités ci-haut, des membres du conseil d’administration de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, un représentant de la Fédération des chambres de commerce du Québec et même l’ancien député et ministre libéral Jean D’Amour étaient présents afin de démontrer toute l’importance de maintenir en place ce fleuron économique et touristique. 

    Ils souhaitaient aussi rencontrer le premier ministre du Québec, François Legault, mais cette rencontre n’aura pas eu lieu. Le groupe a plutôt rencontré la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, après qu'elle a accepté une invitation à cet effet lancée par le député Monsef Derraji du Parti libéral du Québec.

    M. Derraji, porte-parole de l’opposition en matière de transports et de mobilité durable, a offert son appui à la délégation louperivoise dans ses démarches. Il a notamment questionné la ministre Guilbault sur ses intentions dans ce dossier, mais cette dernière est demeurée vague dans ses réponses, selon lui, refusant de s’engager à maintenir le service centenaire en place. 

    «La PDG de la Chambre de commerce et le maire de Rivière-du-Loup sont là dans la tribune, a lancé M. Derraji, pointant dans les hauteurs de l’Assemblée nationale. Pourquoi? Ils veulent rappeler au premier ministre que lorsqu’il était à Rivière-du-Loup en mars 2022, il a déclaré que le dossier serait politique.»

    «Les gens de Rivière-du-Loup tiennent à ce service essentiel et centenaire. Il faut que les gens de la Chambre comprennent ça. Ils n’accepteront pas un déménagement du traversier. Aujourd’hui, la question est donc très simple : est-ce que oui ou non, il y aura l’argent nécessaire?», a-t-il demandé. 

    Une question à laquelle la ministre n’a pas répondu directement : «C’est justement parce que c’est particulièrement sensible et délicat qu’il faut s’assurer d’étudier toutes les options possibles, d’aller au fond des choses, de faire les rencontres et les consultations qui s’imposent […] On est en train d’évaluer tous les scénarios possibles, que ce soit l’emplacement ou l’opération de la traverse. On est très conscientes que c’est névralgique pour le secteur et on va prendre les bonnes décisions.»

    Dans ses réponses, Geneviève Guilbault a indiqué que c’était la première fois qu’elle était questionnée sur ce dossier «très important» en période des questions. Elle n’a pas non plus manqué de saluer le travail «très actif» effectué par la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, dans ce dossier. «S’il y a une personne qui est bien au fait du dossier, c’est ma collègue.»

    Au terme de la journée, Claudette Migneault était satisfaite du voyage et de la démarche de la délégation louperivoise, et ce même si le groupe n’avait pas obtenu de réponse concrète ou d’engagement de la part des élus.

    «On est très satisfaits dans la mesure où nous avons pu réitéré que la seule et unique option qui peut être considérée dans ce dossier-là, c’est celle de Rivière-du-Loup. C’est un dossier de la plus grande importance et on parle maintenant de la traverse à l’échelle québécoise», a-t-elle mentionné en fin d’après-midi. 

    «La députée effectue le travail qu’elle a à faire, mais comme communauté entrepreneuriale, nous avons aussi un travail à effectuer et c’est ce qu’on a fait aujourd’hui. C’est une nouvelle pierre qu’on vient déposer.»

    Une vision partagée par le maire Mario Bastille. «L’intention, c’était de passer le message et que tous les députés pussent connaitre la problématique que l’on vit ici. Maintenant c’est fait et c’était une première à l’Assemblée national. Ç’a démontré l’exaspération des gens de notre milieu.»

    De son côté, la députée Amélie Dionne, qui n’avait pas été informée de la démarche, a réitéré qu’elle était sensible aux préoccupations locales et qu’elle comprenait l’impatience des élus, des entrepreneurs et des acteurs touristiques. 

    DES CRITIQUES

    Rappelons qu’à la fin décembre, le maire Bastille n’avait pas mâché ses mots envers la STQ, au terme d’une conférence de presse organisée conjointement par le gouvernement du Québec et la STQ. On y avait annoncé qu’une décision sur l’avenir de la traverse ne serait pas prise avant la tenue d’un appel d’intérêts. On avait aussi soutenu qu'il coûterait deux fois plus cher de maintenir le service de traversier à Rivière-du-Loup, contrairement à un déménagement à Cacouna, en raison de différents enjeux. 

    Devant les médias, Mario Bastille avait dit qu’il gardait espoir dans ce dossier, mais qu’il se méfiait, puisque la Ville de Rivière-du-Loup avait perdu «énormément» confiance envers la STQ. 

    «On a toujours senti que les dés étaient pipés», avait-il dit, avant d’ajouter : «Je vous dirais qu’on s’est [fait] promener dans un bateau, et je ne sais pas où le capitaine voulait aller avec ça.»

    Plus récemment, le 22 janvier, la Ville de Rivière-du-Loup a de nouveau critiqué la transparence de la STQ en séance du conseil municipal. Aux côtés du maire, lors d’une allocution personnelle, le conseiller du district de la Pointe, Carl Thériault, avait aussi fait une allusion à une mobilisation du milieu. 

    «Rivière-du-Loup, comme ville centre et touristique ne sera jamais née pour un petit pain dans ce dossier. Il faut faire bloc avec les organismes socioéconomiques pour amener à la raison la STQ, le MTQ et le gouvernement […] C’est une partie qu’on ne peut pas perdre, on va la gagner», avait-il dit. 

    La Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup confirme qu’elle compte maintenir la pression sur les différents élus impliqués dans le dossier jusqu’à ce que la décision de maintenir la Traverse à Rivière-du-Loup soit rendue de façon permanente.
     

    commentairesCommentaires

    2

    • MD
      Michel Desjardins
      temps Il y a 3 mois
      Trop peu trop tard.......comme on dit.
    • JAT
      Joseph allan Tremblay
      temps Il y a 3 mois
      Dans les annee 1930 1940 1950 1960 le traversie etait au bou du vieux quai il i avait different bateaus incluen des bateau pour le transport du bois jai habite a R D L just 99% des citoyens de R D L on peur dagir can cest le tent cest pourquoi Rimouski on profite de tout je sais Rimousky est une ville de snob just tout le monde travail ensenble
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