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Rien que des mots pour Simon Croz

durée 7 février 2024 | 06h57
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Le cinéaste et Pistolois d’adoption, Simon Croz, n’a toujours pas connu le dénouement tant attendu dans son dossier d’immigration. Au fil des semaines, il a connu de petites victoires qui lui ont fait croire que la fin des inquiétudes approchait. Mais 9 mois plus tard, force est de constater que rien de concret n’a bougé, qu’il n’a reçu que des mots qui n’apaisent pas son anxiété alors que sa famille est sur le point de s’agrandir.

    «Depuis le début, on a quand même fait preuve de résilience et essayé de se tenir droit dans toute cette tempête juridique administrative. Aujourd’hui, c’est sûr qu’on est lassés et toujours plus dépités de voir que l’administration fédérale n’avance pas», confie M. Croz. 

    Le 7 mai 2023, le cinéaste d’origine française s’est fait suspendre son permis de travail et s’est vu retirer son statut juridique au Canada. On l’a obligé à quitter le pays à la suite d’une erreur dans son dossier et de la transition numérique d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). 

    Le 21 septembre 2023, il a été convoqué à un bureau de l’Agence des services frontaliers pour se faire confisquer ses passeports et où un agent lui a conseillé de demander un examen des risques avant renvoi afin de gagner du temps. Il a aussi fait une demande de permis de travail ouvert.

    Dans les environs du 18 octobre 2023, la mesure d’expulsion de Simon Croz a été suspendue, puisque la demande de résidence permanente a été jugée conforme.

    Mais depuis…rien.

    Après neuf mois d’attente, le temps d’une grossesse, la famille ne peut rien prévoir alors qu’elle doit planifier l’arrivée d’un bébé dans les prochains mois. «C’est toujours l’incertitude qui règne».

    Le Pistolois devait avoir des nouvelles concernant son permis de travail de subsistance le 14 janvier 2024. Or, après avoir vérifié deux jours plus tôt, il a su que sa demande avait pris du retard. «Ce qu’on ne m’a pas dit, [en octobre] c’est que mon permis de travail n’était plus traité en urgence et était retourné sous le dessous de la pile», se désole-t-il. Le 16 janvier, après l’intervention du député bloquiste de Rimouski-Neigette - Témiscouata - Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, la demande a de nouveau été classée urgente.

    Et le traitement urgent, pour Simon Croz, ce n’est qu'un écran de fumée, une manière de l’IRCC pour se débarrasser de lui, car aucun délai n’est partagé, jamais.

    L’urgence, de mon bord, ça fait longtemps qu’on l’a dépassée. On est dans l’extrême urgence. -Simon Croz

    «Ce qui est récurrent depuis le début c'est le manque d'information, de transparence et d’engagement [de la part de l’IRCC]», estime Simon Croz. Sa famille et lui tiennent le coup, essaient de regarder vers l’avant, «mais après 9 mois, c’est toujours la même histoire».

    Avoir une estimation réelle du temps de traitement «ça apporterait beaucoup de sérénité [comparativement] au flou, au manque d’information […], souligne le cinéaste. C’est un petit peu aberrant parce qu’à côté de ça la société nous demande quand même de la transparence. Elle nous demande, en particulier dans un processus d’immigration, de se dévoiler, de se mettre à nu, de remplir des formulaires, de raconter où on a rencontré sa conjointe pour être considéré comme un conjoint de fait».

    Selon le Pistolois, la nouvelle de la suspension de sa mesure d’expulsion a eu un peu un effet pervers. «C’est que, du moment où il y a eu une sorte de bonne nouvelle, les gens ont cru que c’était réglé et sont passés à autre chose», indique-t-il. Or, M. Croz n’a pas retrouvé sa vie d’avant, il ne peut travailler et ainsi contribuer à la société et à sa famille qui s’agrandira.
    «Le fait d’en parler c’est aussi pour montrer que le petit dossier, qui est sur un bureau d’un fonctionnaire quelque part à Ottawa ou à Edmonton ou je ne sais où, va faire un bien fou à un individu, à sa famille et à tout son entourage une fois traité», partage-t-il.

    Simon Croz est impatient de recommencer à vivre normalement, d’être utile pour une organisation, de subvenir aux besoins de sa famille. Il n’attend que son permis de travail, puisque le cinéaste a reçu une promesse d’embauche. Au milieu de cette tempête, un emploi l’attend donc, comme une promesse d’un retour à la normale.
     

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