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Dernière journée de débrayage du Front commun

durée 14 décembre 2023 | 06h30
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Au terme d’une semaine de grève des 12 000 membres du Front commun au Bas-Saint-Laurent, Info Dimanche est allé à la rencontre de la présidente intérimaire du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires (SPSICR) du territoire faisant partie de la Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Joannie Dubé, présente au Centre hospitalier du Grand-Portage (CHRGP) de Rivière-du-Loup ce 13 décembre. . «On a un momentum pour faire changer les conditions de travail», croit-t-elle.

    Plus de 80 employés syndiqués, rassemblés devant l’hôpital, brandissaient des pancartes, sonnaient des cloches et tournaient des crécelles. Au passage de voitures, des klaxons se faisaient entendre, animant la foule devant l’établissement de santé. Malgré la lenteur des négociations, le moral des troupes, est toujours bon, souligne Mme Dubé.

    «Nous on considère l’urgence de négocier, mais malheureusement ce n’est pas entendu du côté de la partie patronale», soutient la présidente intérimaire. 

    La dernière offre du gouvernement s’élève à 12,7 % sur 5 ans, une augmentation nettement insuffisante selon elle. «En réalité ça ne couvre même pas l’inflation de 6,6 % qu’on a subi en 2022 et on a eu le retrait de la prime FIQ de 3,5 % qui était instaurée dans la dernière convention collective. Donc si on additionne toutes les pertes et que l’on fait la concordance avec l’offre du gouvernement, la réalité c’est un 2,5 % sur 5 ans [qui est proposé]. C’est pour ça que cette offre-là a été rejetée à 99% par la délégation», explique Joannie Dubé.

    Deux jours après cette proposition, la FIQ a effectué une contre-offre à 20,4 % sur 4 ans. D’entrée de jeu, la fédération souhaite un 6 % pour rattraper l’inflation connue par ses membres en 2022. Par la suite, les deux premières années se chiffreraient à 4 % et les deux suivantes à 3 %. «À cela s’ajoute toujours notre demande de majorer les fins de semaine à 150 %, donc à taux et demi parce que c’est attractif et, il faut le dire, c’est là qu’on peut voir nos familles, nos enfants. Donc ça a un impact sur la vie personnelle et ça mérite une reconnaissance», estime Mme Dubé.

    «Le gouvernement n’a pas manifesté le désir de négocier durant la fin de semaine. Donc ça a été plus tard dans la journée de lundi qu’il y a eu des discussions aux tables», informe-t-elle.

    Le métier le moins bien payé au du syndicat, d’après la présidente intérimaire, est celui d’infirmière auxiliaire à un taux horaire de 24 $ au premier échelon. «Pour l’attraction des jeunes, pour une relève, ça serait tout à fait à l’honneur de l’employeur de bonifier un peu l’entrée dans le domaine de la santé», pense-t-elle. À ce poste, un employé à temps complet, soit 37,5 heures, gagne 46 800 $. Après la 12e année de travail, le salaire annuel augmente à 62 400 $ à un taux de 32 $ par heure. Pour les infirmières, un salaire annuel minimal de 50 300 $ est perçu à leurs débuts et une somme de 80 700 est touchée par année au 18e échelon. Ces chiffres ne tiennent pas compte des primes de soir, de nuit et de fin de semaine des employés.

    Outre le salaire, les professionnelles de la santé demandent un ratio sécuritaire de patients pour leur bien-être et la qualité des soins prodigués. «Il faut se mettre en contexte : quand on vient consulter, on est malades, on est vulnérables, on a besoin de soin, de sécurité, assure-t-elle. Depuis plusieurs années, c’est ce qui cause l’exode des professionnels en soins vers le privé».

    Les employés souhaitent aussi une meilleure conciliation entre leur vie personnelle et leur emploi et une moins grosse charge de travail. Mme Dubé est consciente que de tels changements ne pourraient être instaurés du jour au lendemain, mais aimerait minimalement le début d’un système ou de travaux.

    Dans ses offres, le gouvernement «maintient toujours sa position rigide de vouloir nous déplacer. La flexibilité et la mobilité pour nous c’est une régression au niveau des conditions de travail, c’est tout à fait le contraire de nos demandes. Les membres veulent pouvoir avoir une stabilité, connaitre leurs horaires à l’avance et avoir une meilleure conciliation personnel-travail. Donc ça va vraiment à l’encontre de nos demandes», conclut Joannie Dubé.

    Elle espère toujours que le Front commun arrive à un terrain d’entente avec la partie patronale avant la fin de l’année, sans quoi, une grève générale illimitée pourrait être déclenchée dès janvier 2024.
     

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