«Noël chez nous, c’était rendu dans nos mœurs»
L’arrêt définitif des activités de Noël chez nous marque la fin d’une époque à Rivière-du-Loup, alors que les festivités des Fêtes, la grande parade et le marché de Noël ont fait partie de la vie des Louperivois depuis plus de 17 ans. Pour l’homme d’affaires Hervé Hodgson, la perte de l’événement laissera un vide dans le milieu, et ce même si d’autres activités prendront le relais pour les familles.
M. Hodgson, que plusieurs connaissent sous le surnom Ti-Père, ou même Ti-Père Noël, a été impliqué dans la naissance de cet événement phare pour Rivière-du-Loup et les environs. Il a pratiquement été de tous les combats… jusqu’à la fin, puisqu’il a récemment fait partie du comité de transition du festival. «Le comité de la mort», ironise-t-il aujourd’hui.
La fin de Noël chez nous n’était plus une grande surprise. Les dernières années avaient été difficiles. Le rendez-vous avait aussi été remplacé par une nouvelle mouture appelée «Rivière-du-Loup en Fêtes» à l’hiver 2022. Ce projet ne sera pas non plus de retour.
«J’ai fait mon deuil quand on a changé le nom», a admis Hervé Hogdson, la semaine dernière. «Le marché à l’église Saint-Ludger, ç’a été très bien […] Mais ce n’était plus pareil, on ne retrouvait plus le même sentiment d’appartenance.»
Aujourd’hui, le comité explique que des enjeux mis en relief pendant la pandémie tels que la difficulté à trouver des ressources ont suscité une réflexion en profondeur. «Il n’y a simplement plus de relève», s’est désolé Hervé Hodgson. «La Ville est encore partenaire, mais elle ne peut pas prendre le leadership. Ça prend une équipe, et il n’y en a pas.»
Les couts reliés aux équipements et la location d’espace d’entreposage ont aussi amené les membres du comité à terminer le projet une fois pour toute. «Il faut qu’il ait une fin officielle. On va voir comment on peut orchestrer ça.»
«C’ÉTAIT TRÈS GROS»
Quoi qu’il en soit, Hervé Ti-Père Hodgson gardera en tête les plus belles années de Noël chez nous, lesquelles ont rassemblé des milliers de festivaliers d’ici et d’ailleurs. Il se souviendra aussi des belles et grandes parades qui ont illuminé le centre-ville et le visage de centaines d’enfants au début novembre.
«À un moment, Noël chez nous, c’était très, très gros. Avec la parade de Noël, on mettait celle du Carnaval [de Québec] dans notre petite poche d’en arrière!», s’est-il remémoré en riant.
«Notre parade faisait 3,7 kilomètres, comptait 67 tableaux et incitait des milliers de personnes à se déplacer. Il faut dire les vraies choses!»
Selon lui, l’ensemble des activités nécessitait des investissements et partenariats estimés à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Sommes qui étaient récoltées non sans effort, mais grâce à une volonté de faire le meilleur événement possible.
«On a travaillé fort, mais on a connu des années formidables […] C’était rendu dans nos mœurs. On s’en faisait parler partout, tout au long de l’année.»
Sans oublier le fameux père Noël qui, disait-on, faisait sa toute première sortie de l’année au Québec, quoi qu’en pensaient les critiques. «Il venait chez nous, puis il s’en allait ailleurs!»
Pour la suite, Hervé Hodgson espère que
les nouvelles générations seront davantage enclines à faire du bénévolat et à s’impliquer pour le bien de leur communauté. Pour y arriver «davantage de gens devront vouloir faire partie de la parade, et non seulement la regarder», comme le veut l’expression.