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Événements à caractère psychologique : une prise en charge «déficiente» à Saint-Antonin 

durée 14 septembre 2023 | 14h01
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    La Ville de Saint-Antonin doit améliorer plusieurs éléments en matière de prévention des risques psychosociaux. C’est ce qui ressort d’un rapport d’intervention de la CNESST transmis à l’administration municipale à la mi-août. Des correctifs devront être apportés d’ici le début du mois d’octobre.  

    L’inspectrice Isabelle Desbiens de la CNESST s’est présentée à Saint-Antonin le 7 aout. Elle y a rencontré différentes personnes afin de vérifier la mise en application de la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Dans un rapport d’une dizaine de pages, obtenu par Info Dimanche, elle note plusieurs manquements. Selon elle, les informations recueillies lui laissent croire que la prise en charge est «déficience» en matière de prévention contre les risques psychosociaux.  

    D’une part, la Ville n’informe pas adéquatement les travailleurs et les intervenants sur les risques (psychosociaux) liés à leur travail et ne leur assure pas la formation, l’entrainement et la supervision appropriés afin de faire en sorte que ceux-ci aient l’habileté et les connaissances requises pour accomplir le travail qui leur est confié de façon sécuritaire. 

    Saint-Antonin n’utilise pas non plus les méthodes et techniques visant à identifier, contrôler et éliminer les risques psychosociaux pouvant affecter la santé et la sécurité du travail, comme le demande la LSST. 

    «Il n’y a pas d’identification des risques et de procédure établie pour prévenir et gérer une situation de violence physique ou psychologique sur les lieux de travail, ce qui occasionne un risque à l’atteinte de l’intégrité physique ou psychique du travailleur», écrit l’inspectrice. 
    Cette dernière a aussi noté qu’il existe «des divergences et des questionnements» en lien avec les rôles et les responsabilités des travailleurs syndiqués, des cadres, du maire et des conseillers. Cette situation crée «de la mésentente et des conflits entre les divers intervenants». 

    Enfin, Isabelle Desbiens souligne que les renseignements et informations recueillis lors de son intervention témoignent de «l’absence de sentiment d’appartenance et de fierté des travailleurs». Certaines situations passées auraient aussi été perçues, par les employés, «comme de l’ingérence commise par le conseil municipal», a-t-elle retenu.  

    CORRECTIFS 

    Parmi les corrections à apporter, la CNESST demande que l’ensemble des travailleurs, des représentants de l’employeur (élus et non-élus) œuvrant pour la Ville, ainsi que les personnes ayant des liens étroits avec ceux-ci, «soient mieux informés et formés afin de développer les connaissances et les habiletés en lien avec les risques psychosociaux». 

    L’employeur devra aussi «s’assurer d’adopter, de mettre en application et de présenter aux travailleurs une politique en matière de prévention des risques psychosociaux», laquelle devra inclure les mécaniques en cas de signalement, les personnes référentes, les délais de réponse et les avis disciplinaires en cas de non-respect. 

    La CNESST demande également à l’employeur de «préciser par écrit le rôle et les responsabilités de chacun des intervenants au sein de la Ville». Le fruit de cette réflexion devra être inclus au programme de prévention. 

    Elle invite enfin l’employeur à «procéder à l’identification des risques psychosociaux présents dans le milieu de travail», tout en s’assurant qu’un(e) agent(e) de liaison en santé et sécurité soit nommé au sein des travailleurs. Les mesures mises en place pour protéger la santé et assurer la sécurité des travailleurs devront perdurer, précise-t-on. 

    Notons que la visite de l’inspectrice de la CNESST n’est pas étrangère à la plainte pour harcèlement déposée par la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), qui représentent les syndiqués de la Ville de Saint-Antonin, en juin dernier. 

    Appelé à réagir, le président du syndicat des employés de la Ville de Saint-Antonin, Jérôme Caron, n’a pas souhaité commenter en long et en large. 

    «C’est la mission fondamentale du syndicat d’assurer un milieu de travail sans risque, incluant les risques psychosociaux. C’est pour cette raison que nous avons fait appel à la CNESST pour qu’elle intervienne dans ce dossier», a-t-il d’abord déclaré.  

    «Une Municipalité a le devoir d’être exemplaire dans sa conformité à l’égard des lois, notamment en ce qui concerne la sécurité au travail. La CNESST vise quelques correctifs afin que la ville se conforme aux exigences de la loi», a-t-il ajouté. 

    De son côté, la directrice générale de la Ville, Nancy Dubé, a assuré que plusieurs efforts étaient déployés afin de se conformer aux exigences de la CNESST. Une politique en matière de prévention des risques psychosociaux a été adoptée par le conseil à la dernière séance et elle sera présentée aux employés d’ici la fin du mois. Des formations sont aussi prévues avec une firme spécialisée en ressources humaines. 

    «Nous travaillons également à préciser le rôle et les responsabilités de chacun. Ce sera approuvé par le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation», a souligné Mme Dubé. «Nous avons pris acte des choses [à améliorer] et nous collaborons avec la CNESST», a-t-elle mentionné. 

    Selon la CNESST, les changements à apporter doivent être mis en place d’ici le 9 octobre. 
    Nancy Dubé est confiante que tout sera en place à cette date, tel qu’exigé. 

     

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