Saint-Simon-de-Rimouski demande une enquête de la Commission municipale
Le maire de Saint-Simon-de-Rimouski, Denis Marcoux, a demandé à la Commission municipale du Québec (CMQ) d’enquêter sur la période durant laquelle plus de 300 000 $ ont été détournés des coffres de la Municipalité entre 2021et 2022. Une démarche proactive, a-t-il expliqué, alors que le travail de l’UPAC se poursuit en parallèle dans ce dossier.
M. Marcoux a fait part de sa réflexion à ce sujet lors de la séance du conseil municipal, lundi. Il s’est réjoui d’apprendre que l’enquête de l’UPAC progressait, précisant même qu’il y a, à ce moment-ci, plus d’une accusation envisagée. Il s’est cependant dit inquiet des délais judiciaires qui pourraient être engendrés par d’éventuelles poursuites criminelles et de l’impact de ceux-ci sur Saint-Simon.
Il faut savoir que la Municipalité doit respecter des délais de prescription si elle souhaite enclencher une poursuite au civil de son côté. Selon le maire, elle devra prendre une décision en ce sens d’ici la fin de l’année, l’échéancier étant prévu au printemps 2024.
Or, elle craint maintenant qu’elle n’ait pas les réponses nécessaires à temps pour aller de l’avant, si elle le souhaite.
«Les délais commencent à être serrés et on doit prendre des décisions, mais on n’a pas suffisamment d’informations. On a seulement des ouï-dire, des témoignages à gauche et à droite...», a résumé le maire Marcoux, mardi midi.
«On ne pourra pas attendre indéfiniment que l’UPAC nous révèle les dessous de ce qui s’est passé. On est coincés un peu. C’est pour ça qu’on a fait appel à la CMQ. Il faut que des gens qui ont un pouvoir d’enquête et des outils pour réaliser un tel mandat [nous donnent] des bases solides et rationnelles.»
À ce moment-ci, la CMQ a confirmé au maire avoir ouvert un dossier. Elle n’a toutefois pas encore indiqué si elle allait enquêter. Peu importe, Denis Marcoux estime qu’il était important de faire la demande, d’être proactifs.
«J’en suis venu à la conclusion que nous devions faire appel à plus que l’UPAC pour nous permettre d’apporter toute la lumière utile et nécessaire sur cette affaire, et permettre éventuellement à la population de vraiment tourner la page et passer à autre chose. Sans quoi il restera des doutes, et des rancœurs faisant en sorte qu’un climat malsain perdure longtemps», a-t-il résumé dans une lettre qu’il a lue devant les citoyens lundi soir.
«Si on ne va pas au fond des choses, si personne finalement n’est reconnu responsable de quoi que ce soit, quel est le message qu’on donne : que frauder une municipalité, c’est facile, peu risqué et c’est payant», a-t-il plus tard ajouté.
La CMQ doit confirmer si elle enquêtera dans un délai de 90 jours.