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Casque de réalité virtuelle au Centre de jour de la Maison Desjardins de soins palliatifs du KRTB

Redonner le gout de vivre aux malades en phase palliative

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durée 10 septembre 2023 | 06h57
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Qui n’a pas rêvé et planifié de partir en voyage à sa retraite, de découvrir différents pays étrangers, de faire le tour du monde? Des retraités s’en donnent à cœur joie, explorent la planète. Mais plus souvent qu’autrement, la santé les rattrape et ils sont contraints de laisser cette nouvelle vie d’aventure derrière. 

    C’est ce qui est arrivé au natif de Saint-Alexandre-de-Kamouraska et résident de Rivière-du-Loup depuis une trentaine d’années, Francis Landry. Homme d’affaires connu de la région, il a vendu son entreprise Distribution Francis en 2022. Après un peu plus de trois décennies de travail acharné, il avait prévu de partir et de profiter de son temps libre pour visiter des endroits qu’il n’avait jamais vus encore. 

    Or, la maladie a frappé plus vite que prévu. Le passionné de voyages qui a exploré Taïwan, la Chine et de nombreux pays chauds partait chaque année à l’hiver. Il a été privé de cette chance il y a un peu plus de deux ans.

    Toutefois, il a pu renouer avec sa passion à l’aide du Centre de jour de la Maison Desjardins de soins palliatifs du KRTB à Rivière-du-Loup qui donne l’opportunité aux malades en phase palliative de continuer à s’évader quotidiennement grâce à son casque de réalité virtuelle (VR). M. Landry a donc pu recommencer à voyager, se déconnecter du moment présent et ressentir les bienfaits d’être en vacances dans le confort d’un fauteuil.

    DU BONHEUR À PARTAGER

    La première plongée virtuelle de M. Landry s’est déroulée au Portugal. Son garçon, sa belle-fille et sa petite-fille de huit mois s’y sont rendus pendant deux semaines cet été. Il a donc voulu s’imprégner des lieux afin de vivre l’expérience comme s’il était avec la famille de son fils. Ainsi : «Tout le monde est allé au Portugal», s’exclame-t-il.

    Pendant le voyage, Francis Landry a communiqué par appel vidéo avec eux. Ils ont pu échanger sur certaines villes comme Lisbonne, parler des paysages, son garçon a pu le renseigner les us et coutumes des Portugais. Père et fils ont donc pu garder un lien, même s’il est impossible pour M. Landry de voyager.

    Cette connexion s’étend aussi à la famille plus éloignée, puisque le voyageur dans l’âme en a parlé à tout le monde, même à ses voisins! Ça crée donc des sujets de conversation passionnants, «et peut-être de la jalousie», avance-t-il en riant.

    Aussi, les invités au Centre de jour qui le souhaitent, peuvent s’immerger en réalité virtuelle et en faire profiter les autres membres de leur groupe. Pendant qu’ils sont en réalité virtuelle, les autres peuvent regarder l’écran de l’appareil connecté au casque et échanger en temps réel sur l’endroit visité. Ils discutent aussi entre eux sur leurs expériences personnelles et s’en inspirent pour choisir des destinations à découvrir.

    «Mais là, votre petite fille a visité le Portugal avant vous, M. Landry», souligne avec amusement Pascale Fillion, employée responsable du casque VR et yogathérapeute. «Oui, je le sais. Je vais lui parler-là, répond-il en s’esclaffant de rire. Ça ne finira pas de même». Avec le casque de réalité virtuelle, il veut rattraper son retard : «On va les avoir», partage-t-il, sourire aux lèvres.

    RENOUER AVEC LES VOYAGES

    «On n’essaie pas ce qu’on pense, mais ce qu’on peut», soutient Francis Landry. Malgré la maladie, il est resté positif, dans le moment présent et ne s’est pas apitoyé sur son sort. Toutefois, il reconnait que malgré son attitude positive, penser à autre chose et renouer avec sa passion lui font un bien énorme.

    M. Landry n’est pas le seul à en ressentir les bienfaits, plusieurs autres participants ont un meilleur moral depuis leurs séances, informe Pascale Fillion. Le casque VR fait revivre des souvenirs aux gens, les emmène ailleurs, se réjouit-elle. Et «les possibilités sont infinies», confie-t-elle. Les invités qui souhaitent aller à la chasse en forêt peuvent s’y rendre, ceux qui désirent voir une exposition d’art en France ont la chance de la découvrir. 

    «Le but du Centre de jour ce n’est pas de guérir personne, c’est de les amener dans l’instant présent et leur faire vivre quelque chose de beau», clame-t-elle. Si elle a pu faire décrocher les malades pendant 10 minutes dans la journée, la semaine ou le mois, leur faire oublier leur maladie pendant un instant, c’est mission accomplie pour elle.

    Francis Landry est d’avis que cette technologie du Centre de jour doit être connue par plus de gens. «Il faut le partager. Je ne connaissais pas ça et aujourd’hui, tu ne peux pas me l’enlever, mais je peux le partager pour que ça fasse du bien à beaucoup de personnes», assure-t-il.
     

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