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Le don d’organes en chiffres… et en cout

durée 16 juillet 2023 | 06h03
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    La maladie a un cout, il suffit de regarder le budget provincial du ministère de la Santé pour rapidement s’en convaincre. Mais si l’on soigne à moindre cout une entorse, plusieurs opérations représentent en fait un investissement tant humain que financier, notamment dans le cas d’un don d’organes. Et les besoins sont grands.

    Au 31 décembre dernier, 913 Québécois étaient en attente d'une transplantation d'organe. Le rein (651) représente à lui seul 71,3 % des demandeurs d’organes. Suivent le foie (191), le cœur (46) et les poumons (8) qui sont les organes les plus en demande. Aussi, 18 personnes étaient en attente d'une greffe de pancréas, d'ilots du pancréas et d'autres combinaisons d'organes au Québec. 

    À cette même date, au Bas-Saint-Laurent, 24 personnes étaient en attente d'une greffe, dont 16 personnes pour un rein. Selon les chiffres de Transplant Québec, dans la province, le temps moyen d’attente pour un rein était de 473 jours en 2022. Il était de 1 175 jours en 2013.

    Selon les statistiques sommaires relatives aux transplantations d’organes, aux listes d’attente et aux donneurs 2022 de l'Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), au Québec, 261 donneurs de rein étaient en diagnostic de décès, neurologique ou cardiovasculaire, et 65 étaient des donneurs vivants, apparentés ou non. Les donneurs vivants représentent donc seulement 25 % des donneurs de rein dans la province.

    AIDE MÉDICALE À MOURIR

    Soulignons que l'aide médicale à mourir a aussi un impact sur le don d'organes. En février dernier, Transplant Québec rapportait qu'il y avait maintenant trois fois plus de donneurs en cinq ans dans le contexte de l'aide médicale à mourir. 

    «La pratique du don d’organes dans un contexte d’AMM est récente. Elle nécessite des adaptations importantes aux pratiques habituelles de Transplant Québec et des établissements de santé, notamment par le fait que le donneur est conscient et apte à donner lui-même son consentement», a mentionné Sylvain Lavigne, directeur des soins infirmiers et du soutien aux établissements chez Transplant Québec.

    COUTS ET AIDE AUX DONNEURS

    Au Québec, Transplant Québec administre un programme de remboursement des dépenses aux donneurs vivants qui a été mis en place en 2011 par le gouvernement du Québec. L’aide est d’un montant maximum de 400 $ par semaine afin de combler la perte de salaire. Une aide que plusieurs intervenants souhaiteraient voir bonifier.

    «Moi je suis correct, mais pour les plus jeunes qui travaillent, qui ont une famille, une hypothèque, un loyer, c'est un manque important. Si on veut encourager les donneurs vivants, il faut améliorer l'aide aux donneurs», soutient Gaston Francoeur, lui-même donneur.

    Selon l’ICIS, la survie d'un greffon est de 15 à 20 ans en moyenne. Le cout d'une greffe rénale est évalué à 23 000 $ dans la belle province, une somme à laquelle il faut ajouter environ 6 000 $ en frais de médicaments antirejet. Dans le cas d’une hémodialyse, la facture grimpe entre 60 000 $ et 80 000 $ par année selon les chiffres de Transplant Québec. En comparaison, les économies qu’engendre une greffe de rein peuvent donc atteindre plusieurs milliers de dollars par année, selon qu'on considère ou non les frais associés aux médicaments.

    En janvier 2015, l’organisme estimait que des économies de plus de 100 M$ avaient été générées, plus particulièrement par les greffes de rein, pour le système de santé québécois en raison de sa performance en matière de don d’organes dans les 10 années précédentes.

    >> À lire aussi : 

    Le rein de mon frère

    Don d’organe : le consentement, chronique d’un débat à venir

     

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