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Atteindre collectivement l’autonomie régionale

durée 19 juin 2023 | 06h57
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Cinq organismes se sont réunis du 13 au 16 juin dans le cadre de la Semaine de la transition socio écologique organisée par le FabRégion Bas-Saint-Laurent coordonné par le Laboratoire en innovation ouverte (LLio). Lors de cette balade annuelle favorisant le maillage et le transfert de connaissances pour l’atteinte d’une autonomie régionale, les membres du Llio ont annoncé la création d’un Metalab et dévoilé le bilan des trois premières années de son collectif.

    Afin d’accélérer la mise en place d’initiatives pour la transition vers un territoire moins dépendant, le Collectif territoire de Rouyn-Noranda, le Grand dialogue - SagLac, la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka, le CIRADD et FabRégion Bas-Saint-Laurent se rassemblent depuis l’an dernier. 

    Selon Steve Joncoux, chercheur et chargé de projets au Llio, cette concertation permet à chaque organisation de partager leur vision de la transition socio écologique et de partager leurs modèles d’actions. En partageant leurs bons et mauvais coups, ils s’inspirent communément et travaillent ensemble à élaborer de meilleures stratégies pour le futur de leur territoire.

    Durant ces quelques jours, les membres ont participé à une quinzaine d’ateliers, dont un sur le rôle des élus. D’après M. Joncoux, leur fonction va être davantage importante dans les années futures, mais pour cela, il faut davantage les impliquer dans la transition socio écologique. Aussi, les participants ont échangé sur «la volonté de se parler, changer, partager nos expériences, se donner des espaces pour être ensemble collectivement» ainsi que sur l’idée d’aller plus loin, plus vite en étant plus radical et innovant.

    UN TRAVAIL CONTINU

    C’est à partir de ces discussions amorcées en 2022 que les cinq organismes ont souligné qu’un travail continu et collectif devait se poursuivre. Ils ont donc créé le Metalab afin de continuer à échanger. De cette façon, ils se donnent les moyens de se structurer pour monter des projets ensemble et aller chercher du financement substantiel, qu’ils n’obtiendraient pas nécessairement chacun de leur côté.

    «Au-delà des balades où l’on se rencontre une fois par an, on veut se donner un espace pour pouvoir continuer à discuter entre nous entre deux rencontres», explique M. Joncoux. 

    En s’assemblant, les organisations croient être à même d’adresser des problèmes qui les dépassent lorsqu’elles essaient de les régler individuellement. «On a des enjeux qui outrepassent notre dimension régionale. On a des problèmes, des questions réglementaires qui se jouent au niveau provincial ou fédéral. On a des difficultés économiques qui se déroulent à l’échelle de la mondialisation presque. On ne les règlera pas qu’avec une région», appuie le chercheur.

    En gardant un contact constant, les organismes s’assurent de trouver des solutions plus rapidement aux grands problèmes qui se dressent devant eux pour réaliser la transition socio écologique.

    UN PORTRAIT RÉGIONAL PLUS CLAIR

    Le FabRégion Bas-Saint-Laurent a aussi présenté la synthèse des résultats de son bilan de trois ans lors de la dernière journée de la balade. Dans les dernières années, le collectif a dressé une cartographie des initiatives bioalimentaires, le portrait de quatre besoins (se loger, se vêtir, se nourrir et se déplacer) et différentes visions pour le futur. «Et ça, ça a montré qu’on a les moyens, en fait, d’être autonomes», souffle M. Joncoux. 

    Les données compilées par les 16 membres du FabRégion ont montré que le Bas-Saint-Laurent détenait plus de ressources qu’il ne le laissait croire. Ainsi, ils croient que d’ici 2054, le territoire pourrait être autonome à au moins 50 %. «Ce n’est pas impossible, ce n’est pas une utopie», confie le  chargé de projets.

    Il indique que l’autonomie régionale vient d’un tout : utiliser nos ressources et les consommer ici, produire de manière plus durable et pour tous, notamment. Les dimensions de l’autonomie selon le FabRégion se déclinent comme suit : les besoins fondamentaux, le respect de l’environnement, l’accessibilité pour tous, une chaine de valeurs logique, une adaptation au territoire, une ouverture solidaire, des pouvoirs locaux, puis une éducation et de l’encapacitation.

    Pour arriver à atteindre leur objectif, le collectif croit qu'une gouvernance multipartenariale forte doit être mise en place. «Prendre conscience du fait que l’autonomie c’est plus compliqué que ce que l’on pense là, ça va nous permettre, en nous projetant par la suite, de nous dire qu’il ne faut pas juste travailler sur la production, mais aussi avec des organismes sociaux, communautaires, de la santé», avance Steve Joncoux. Le FabRégion veut donc élargir ses horizons et faire entrer de nouveaux acteurs dans leurs rangs pour les aider à prendre en charge tous les aspects de l’autonomie régionale.

    Le collectif souhaite aussi travailler de concert avec les élus. Il veillera à établir une communication avec eux et élaborer un plan concret pour un Bas-Saint-Laurent plus autonome lors de sa phase deux. Les membres du FabRégion œuvreront à les sensibiliser à la transition socio écologique afin qu’elle devienne un élément primordial dans le travail de tous. Son intégration dans tous les domaines est incontournable pour un Bas-Saint-Laurent plus indépendant, selon eux.

    Steve Joncoux croit que l’objectif du 50 % peut être atteint si tous les organismes continuent d’avancer ensemble, de créer diverses démarches et de se concerter en ajoutant toujours plus de personnes à l’équation.
     

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