Vulnérabilité populationnelle régionale aux changements climatiques
VRAC: agir pour mieux s’adapter
Après plus d’un an de travail, la Direction de la santé publique du CISSS du Bas-Saint-Laurent a dévoilé le lundi 12 juin son rapport sur la vulnérabilité populationnelle régionale aux changements climatiques (VRAC). Ce rapport permettra de développer un plan d’adaptation à l’image de la région et de prendre des décisions en faveur du bien-être actuel et futur de ses communautés.
Il s’agit du premier volet réalisé dans le cadre du projet VRAC-PARC. Le second volet consiste à établir un plan d’adaptation régional au climat de santé publique (PARC). Selon l’Organisation mondiale de la santé, les changements climatiques représentent la plus grande menace de santé du 21e siècle.
Le directeur de la santé publique du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, le Dr Sylvain Leduc, a rappelé qu’au Bas-Saint-Laurent, on prévoit une augmentation de l’intensité et de la fréquence de plusieurs phénomènes climatiques comme la chaleur, les feux de végétation, l’érosion côtière, les inondations, les précipitations extrêmes, les allergènes et les vecteurs de maladies.
Ces phénomènes ont de nombreux effets sur la santé des populations, particulièrement sur celles dites «sensibles» comme les enfants, les personnes vivant avec des maladies cardiovasculaires ou pulmonaires et les personnes âgées. Rappelons que le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions les plus âgées en moyenne au Québec. Aussi, les personnes aux prises avec des problématiques de santé mentale sont davantage touchées lorsque surviennent des bouleversements climatiques.
«On a une répartition de ce qui s'en vient qui nous touchera inégalement et c'est une des raisons pourquoi la Santé publique s'en préoccupe», soutient le Dr Leduc. Un diagnostic a donc été effectué sur chacune des MRC du Bas-Saint-Laurent. Il en est ressorti que certaines d’entres-elles étaient mieux préparées que d’autres, notamment la MRC de La Matapédia.
«Les territoires où l’on observe déjà une mobilisation citoyenne, une cohésion sociale, de l’entraide, lorsqu’on a des organismes qui travaillent au quotidien sur toutes ces situations-là, ce qui s’en vient va survenir, mais au moins, on sera mieux préparés», ajoute le directeur.
TABLE RÉGIONALE D’ADAPTATION
La préparation se doit d’être collective. «Donc c'est l'objet un peu des travaux qu'on a faits. Un travail pour amorcer un diagnostic, mais qui nous amène ensuite vers des actions», poursuit le Dr Leduc. C’est dans cette perspective que la Direction de la santé publique s’est donc associée avec le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent dans la création d’une Table régionale d’adaptation au climat pour soutenir la planification d’actions durables et équitables avec différents partenaires.
La Dre Joanne Aubé-Maurice a rappelé que «le diagnostic dont fait état le rapport déposé aujourd'hui [...] est important, car il va guider l'action qu'on va vouloir mener en matière d'adaptation aux changements climatiques». Cette dernière reconnait que la région témoigne d'une certaine vulnérabilité, mais elle se réjouit qu'il soit possible d'influencer cette vulnérabilité et d'améliorer notre adaptation.
Dre Aubé-Maurice souligne qu'il est possible d'intervenir sur l'une ou l'autre des deux composantes de la vulnérabilité soit en réduisant l’exposition aux changements climatiques, en diminuant la sensibilité de la population face à ces changements ou encore en augmentant ses capacités d'adaptation.
«Ce qu'on veut que la population et les partenaires s'engagent à faire c'est davantage d’agir pour réduire le problème à la source, mais le faire par la promotion d'un mode de vie plus favorable à la santé et plus respectueux de l'environnement tout en soutenant nos communautés à s'adapter, et à se construire un coffre à outils pour être plus résilients à faire face aux changements climatiques.»
De son côté, le directeur régional du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin, s'est réjoui de la convergence du travail des deux organisations, soit le CISSS et le Conseil régional de l'environnement.
«On a décidé d'unir nos forces. Oui l'adaptation prend beaucoup de place [...], mais ce n'est pas parce qu'on commence à s'adapter que l'on va arrêter d'atténuer les changements climatiques. Si on diminue nos efforts en réduisant les gaz à effets de serre, on va amplifier notre besoin d'adaptation.»
M. Morin a vanté la mise en place d’une table intersectorielle. L’idée étant de décloisonner, mais surtout de ne pas dédoubler inutilement les efforts déployés.
Soulignons que l’évaluation de la vulnérabilité de la population du Bas-Saint-Laurent aux changements climatiques servira d’assise aux discussions à venir autour du «PARC», le Plan d’adaptation régional de santé publique en changements climatiques. À travers ce plan, la Santé publique régionale souhaite poursuivre son engagement envers la santé de la population du Bas-Saint-Laurent et envers une vision collaborative de l’action en santé, à l’aube des bouleversements qui l’attendent.
Pour consulter le rapport VRAC de 212 pages, il faut se rendre à cette adresse : https://rb.gy/rzff0