Négociation des professionnel·les de l’éducation
Sortie syndicale pour mettre la lumière sur la pénurie de personnel professionnel en éducation
Simultanément avec leurs collègues de partout au Québec, les professionnels de l’éducation du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Grand-Portage (SPGP-CSQ), affilié à la Fédération des professionnelles et des professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), ont mené ce mercredi 31 mai une action de visibilité pour braquer les projecteurs sur le problème grandissant de la pénurie de personnel professionnel en éducation qui affecte grandement les élèves de tout le Québec, particulièrement les élèves en difficulté.
Sous le thème «Attention à vos enfants, c’est peut-être le vôtre qui sera privé de services professionnels», les membres du syndicat ont installé une banderole et des affiches devant le centre administratif du Centre de services scolaires de Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Au Québec, selon les derniers chiffres provenant du ministère, plus de 180 postes de psychologues, 176 postes d’orthophonistes et 192 postes de psychoéducateurs et psychoéducatrices sont vacants actuellement.
La FPPE-CSQ estime de son côté que ce sont plus de 1000 postes professionnels en services directs, en services pédagogiques et en services administratifs qui demeurent à combler à l’heure actuelle, du jamais vu depuis la création du système d’éducation publique.
«Force est de constater que le réseau scolaire québécois vit une grave crise et qu’il peine à attirer des professionnels pour combler les besoins des élèves du Québec. L’heure est cruciale, alors qu’on renégocie en ce moment les conventions collectives du personnel professionnel, des solutions doivent être trouvées rapidement pour colmater la fuite et attirer des renforts en éducation. Il en va de l’accessibilité aux services publics professionnels pour tous les élèves et ultimement de la réussite éducative de plusieurs», explique Johanne Gingras, présidente du SPGP (CSQ).
«Attraction-détention»
Pendant ce temps, les discussions aux tables de négociations sectorielles, où se joue la convention collective des professionnels de l’éducation, tournent en rond : la partie patronale n’a de l’intérêt que pour ses propres priorités.
«Il est aberrant de constater que les demandes de la partie patronale, qui visent selon elle à retenir des professionnels en éducation, auraient l’effet opposé si elles étaient appliquées demain matin : elles feraient carrément fuir le personnel», poursuit Johanne Gingras.
Des vraies solutions écartées
La FPPE soutient avoir travaillé consciencieusement pour préparer cette négociation et a consulté rigoureusement ses membres pour trouver plusieurs solutions efficaces permettant réellement d’attirer et de retenir des professionnels en éducation.
Par exemple, les membres ont spécifiquement insisté sur la nécessité de hausser les salaires, particulièrement pour tenir compte de la scolarité de maîtrise et doctorat d’une grande partie des professionnels.
Les membres ont également besoin de davantage de flexibilité : qu’on leur permette le télétravail pour les tâches où c’est possible et des aménagements d’horaire.
Enfin, la FPPE demande depuis plusieurs années que des seuils de services professionnels, diversifiés, suffisants et assortis de conditions qui favorisent la collaboration et le suivi des élèves, soient instaurés dans tous les milieux. La partie patronale refuse de discuter de ces enjeux.
Pourtant, aux tables de négociations, la partie patronale fait preuve de peu ou pas d’ouverture à nos solutions. «Il y a consensus en éducation sur le fait qu’il faut plus d’aide professionnelle dans le milieu de l’élève pour accompagner les élèves, les enseignants et les directions. Les professionnels, les enseignant.es, les parents et les élèves attendent tous que le Conseil du Trésor envoie le signal clair qu’il a compris à quel point cet enjeu est crucial», conclut Johanne Gingras.