Refus massif des étudiants haïtiens et africains francophones
«Le gouvernement libéral entrave le développement de l’Est-du-Québec!» -Maxime Blanchette-Joncas
Maxime Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette - Témiscouata - Les Basques, et Daniel Bénéteau, mécène et administrateur bénévole rimouskois, dénoncent la discrimination d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) à l’encontre des étudiants étrangers francophones en provenance d’Haïti et d’Afrique, alors que de nouvelles données de l’Institut du Québec ont relevé que le taux de refus pour ces étudiants demeure beaucoup plus élevés que pour les étudiants anglophones ou ontariens. Ils demandent au gouvernement de mettre fin à cette iniquité.
«C’est complètement scandaleux que le gouvernement Trudeau continue de discriminer les candidats africains francophones qui veulent venir étudier au Québec. On parle d’étudiants qui ont été acceptés par Québec et par nos universités, et qui se font ensuite dire non par le fédéral dans 72 % des cas. En comparaison, le taux de refus des candidats à McGill était de seulement 9 % en 2021! », s’indigne Maxime Blanchette-Joncas.
Le député avance que le pire dans cette situation est qu’Ottawa refuse ces étudiants parce qu’ils pourraient avoir l’intention de rester au Québec après leurs études. «C’est un non-sens, alors qu’on parle plus que jamais de l’importance de régionaliser l’immigration pour dynamiser nos régions. Il n’existe pas meilleur candidat à l’immigration qu’un étudiant qui parle français, a obtenu son diplôme, fait ses stages et développé un cercle social dans notre région!», indique le député bloquiste.
Le constat est partagé par le Comité de la citoyenneté et de l’immigration de la Chambre des communes, qui a produit un rapport à ce sujet à l’initiative du Bloc Québécois. «Le gouvernement libéral doit prendre acte de ce rapport, à commencer par la recommandation 15 qui stipule que l’intention de s’établir au Canada ne doit pas nuire à l’obtention d’un permis d’étude», ajoute M. Blanchette-Joncas.
Pour sa part, M. Bénéteau expérimente directement les ratés de la machine fédérale: «C’est une situation contre laquelle je me bats au quotidien depuis plusieurs années, alors que j’agis notamment comme parrain d’étudiants et d’étudiantes en provenance d’Haïti. Les refus sont nombreux et parfois absurdes. J’ai en tête le cas récent d’une étudiante qui a reçu une bourse d’études couvrant frais de scolarité et de subsistance du Cégep de Rimouski, puis qui a été refusée par Ottawa sous prétexte qu’elle n’aurait pas de moyens financiers suffisants!», explique celui qui a aussi œuvré à titre de vice-recteur aux ressources humaines et à l’administration à l’UQAR.
« Je salue la sortie récente du directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup, René Gingras, qui a dénoncé ouvertement le laxisme d’IRCC. On parle d’un ministre qui n’a même pas voulu rencontrer les représentants du Regroupement des cégeps de région (RCR)… c’est tout à fait déplorable. J’invite les autres établissements à emboîter le pas de M. Gingras. Les étudiants haïtiens et africains francophones méritent mieux. Nos régions méritent mieux», conclut Maxime Blanchette-Joncas.
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