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Action de visibilité du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage

Des enseignants dénoncent la lourdeur des classes difficiles

durée 20 mai 2023 | 07h32
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Une vingtaine d’enseignants du Centre de services scolaires (CSS) du Fleuve et des Lacs se sont regroupés, ce 19 mai, devant les locaux du CSS afin d’effectuer une action de sensibilisation. Portant des cartons rouges, jaunes et verts, 17 professeurs ont reproduit la classe type moyenne du centre de services. La moitié d’entre eux représentaient des élèves en difficulté.

    Selon un sondage réalisé par la Fédération des syndicats de l’enseignement, un élève sur deux par groupe est touché par des difficultés persistantes ou occasionnelles en classe. «On se mobilise pour montrer au gouvernement que la composition de la classe n’a pas de sens», indique la présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ), Natacha Blanchet. 

    Actuellement, la structure des groupes a un impact considérable sur les enseignants. Avec une moitié de classe en difficulté, ils voient leurs tâches s’alourdir rapidement par coups d’interventions individuelles et de plans d’intervention. C’est le cas notamment de
    Sylvie Lacroix, professeure de sixième année à l’École Gérard-Collin de Témiscouata-sur-le-Lac (secteur Cabano). Sur ses 22 élèves, 11 ont un plan d’intervention.

    «Chaque élève a des besoins et pallier à tout ça, c’est difficile» confie-t-elle. Les professionnels de l’enseignement doivent donc s’adapter sans relâche à leur clientèle et essayer de leur offrir un support continu : «On tire vraiment de la patte avec ceux qui ont besoin de soutien constant. Oui, on a de l’aide dans nos classes, on prend tout ce qui passe, mais nos jeunes méritent d’avoir plus.» Natacha Blanchet partage aussi qu’avec la tâche qui est rendue aussi lourde et complexe, l’aide donnée, lorsqu’elle est présente, ne suffit plus.

    Cette lourdeur ne touche pas seulement les enseignants, mais aussi les élèves dont le cheminement est considéré normal. Les interventions individuelles qui doivent être réalisées auprès des élèves en difficulté se font souvent au détriment des autres, d’après Mme Blanchet, ce qui peut affecter leur apprentissage et les tirer vers le bas. Un élève considéré vert peut donc avoir tendance à devenir jaune ou rouge.

    La présidente souligne l’importance d’avoir des classes hétérogènes. Cependant, au nombre d’élèves en difficulté dans les classes, il est ardu pour les professeurs de se concentrer à récupérer les élèves considérés jaunes pour les amener vers le vert et de maintenir les verts au même niveau.

    «Ce qu’on se rend compte, aussi, c’est que les élèves arrivent au préscolaire avec de graves difficultés langagières, de comportement, de violence», informe-t-elle. D’après elle, le nombre augmente avec les années et, bien que la pandémie ait causé un creux, elle croit que le problème était présent avant. Elle avance qu’en classe, les enseignants sont confrontés à beaucoup d’«enfants-rois». Aussi, Mme Blanchet met de l’avant que les professeurs ne sont pas toujours appuyés par les parents. Si tel était le cas, elle croit que la situation serait un peu plus facile présentement.

    EN NÉGOCIATION

    «Il faut que notre gouvernement soit au courant de ce qui se passe. On a l’impression qu’il n’a pas le pouls du vrai terrain vécu tous les jours par les enseignants», confie Sylvie Lacroix. Les professeurs sont sans convention collective depuis le 1er avril dernier, il était donc important pour eux de se mettre en action pour se faire entendre.

    Parmi les solutions proposées au gouvernement par le SEGP-CSQ se trouvent la composition de classes d’adaptation scolaire, l’augmentation des ressources d’aide en classe ou encore la diminution des élèves par classe pour permettre à l’enseignant de se concentrer sur les particularités de chaque élève. Natacha Blanchet ne cache pas qu’elle est consciente de la pénurie d’enseignants, mais soutient que la situation actuelle n’aide pas la relève à se pointer le bout du nez.

    Dans leurs revendications, les professeurs demandent aussi une meilleure reconnaissance de leur travail. Partout au Québec, le personnel enseignant tiendra des actions de sensibilisation Le SEGP-CSQ, pour sa part, se mobilisera à nouveau le 29 mai, mais cette fois à Rivière-du-Loup. 
     

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