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Fermeture de l’Oasis des ainés : un dossier émotif

durée 22 mai 2023 | 06h56
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    L’annonce du changement de vocation et de la vente éventuelle de l’Oasis des ainés de Saint-Eusèbe, au Témiscouata, a créé une réelle commotion dans la petite communauté. Le dossier – très émotif – ne laisse personne indifférent et soulève toujours une forme d’incompréhension et d’incrédulité parmi les citoyens. 

    Lors d’une séance d’information, le 10 mai dernier, plusieurs intervenants ont accompagné les membres du conseil d’administration pour présenter la situation actuelle et exposer les raisons expliquant la fermeture de la résidence.

    Selon nos informations, plusieurs dizaines de personnes étaient présentes : des citoyens, mais aussi des représentants de la MRC de Témiscouata, du CISSS du Bas-Saint-Laurent, de la Fédération des OSBL d’habitation du Québec et de la Société d’habitation du Québec, notamment. 

    Nombreux, les citoyens n’ont pas hésité à faire part de leurs inquiétudes et interrogations. Certains n’ont pas caché être déçus et frustrés de voir Saint-Eusèbe perdre sa seule résidence pour ainés, forçant des résidents à se relocaliser et quitter leur milieu de vie. C’est le cas de la présidente du Club de l’âge d’or de Saint-Eusèbe, Thérèse Perreault.

    «On a tous frappé le mur en même temps quand on a été informés de l’avenir de la résidence», a-t-elle confié ces derniers jours. «Les gens ont été foudroyés d’apprendre ça. Ils sont vraiment déçus.»

    Impliquée dans la communauté depuis quelques années, Mme Perreault dit comprendre que la résidence était sous forte pression financière, compte tenu du manque de demandes et de l’obligation du gouvernement de poser des gicleurs, une mise aux normes nécessitant des sommes colossales. Cela dit, elle ne se fait toujours pas à l’idée que le conseil d’administration n’ait pas été plus transparent plus tôt dans ce dossier. 

    «Je crois que les gens avaient le droit d'avoir l'heure juste beaucoup plus tôt sur l'avenir de l'Oasis», a-t-elle déploré. «Ils l’ont découvert récemment. Pourquoi les difficultés financières n’ont jamais été mentionnées? Pourquoi ne pas l’avoir dit?»

    En exemple, elle souligne que le conseil d’administration de la résidence a adopté il y a déjà quelques mois, en février, une résolution demandant la fin de certification de la résidence auprès du CISSS du Bas-Saint-Laurent. Or, les citoyens ont été informés plusieurs semaines plus tard de ces démarches. 

    Elle regrette que toutes les informations n’aient pas non plus été rendues publiques lors des rencontres du conseil d’administration du mois d’avril auxquelles plusieurs personnes ont assisté. «Je crois qu’on pouvait s’attendre à être mis au courant. Peut-être qu’on aurait pu trouver de nouvelles solutions!»

    LE C.A. RÉAGIT

    Appelée à réagir à ces critiques, la présidence du conseil d’administration, Chantal Dumont, a convenu que la communication n’a pas été à point. «Peut-être qu’il y a eu un manque de ce côté-là», a-t-elle concédé. 

    Elle maintient toutefois qu’une mobilisation citoyenne n’aurait pas permis à la résidence de relever les défis auxquels elle faisait face.

    «Les gens se seraient mobilisés pour aller chercher des sous. Mais ce n’est pas l’organisation de petites activités qui auraient permis de la rentabiliser…», a-t-elle laissé tomber. 

    «Les gens ont voulu en donner des idées, le 10 mai. Mais ce n’était pas suffisant. Et ils le reconnaissaient que ce n’est pas assez.» 

    Elle comprend néanmoins la réaction des gens. «C’est tout à fait normal que ça les inquiète. On est une petite population et ça dérange. Mais on est rendus là et ce n’est pas par notre volonté», a-t-elle ajouté, soutenant que la situation est loin d’être évidente pour les membres du conseil d’administration. «En venir à prendre des décisions comme ça, ce n’était pas facile pour personne.»

    Quoi qu’il en soit, Thérèse Perreault croit que la chance aurait dû être donnée aux coureurs. Deux têtes valent toujours mieux qu’une, a-t-elle rappelé. «On aurait dû pouvoir essayer de la sauver. Là, c’est trop tard, et c’est vraiment déplorable.»

    La Société d’habitation du Québec (SHQ) doit donner son accord avant que la résidence puisse être vendue à des intérêts privés. Selon Chantal Dumont, rien n’a encore été décidé sur la prochaine utilisation du bâtiment. Il reste néanmoins évident que la région doit combler certains besoins au niveau du logement. La location à des travailleurs, par exemple, est une réelle possibilité pour la suite. 
     

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