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Aider la communauté par la gouvernance partagée

durée 18 mai 2023 | 06h01
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Le groupe de recherche-action participative Nos Communautés AVEC a lancé, au Beaulieu commun de Trois-Pistoles ce 17 mai, son guide pratique sur la gouvernance partagée, un projet qui s’est déroulé sur une période de trois ans. Par la réalisation de cette recherche, les 10 cochercheurs, dont ont fait partie 3 citoyens premiers concernés, souhaitaient développer un système d’inclusion innovant afin de mettre les gens vulnérables au cœur des solutions aux enjeux vécus par la communauté.

    Par l’intégration dans les concertations d’au moins 50 % de personnes citoyennes premières concernées, c’est-à-dire touchées directement par la réalité ciblée par un enjeu sociétal donné, les intervenants désirant mettre en place des actions pour améliorer la vie des gens peuvent le faire de manière plus concrète. 

    Guylaine Bélanger, organisatrice communautaire au Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS), mentionne que même si les acteurs professionnels ont une compréhension des défis de la communauté, des réalités peuvent leur échapper puisqu’ils ne les vivent pas au quotidien. «Ces gens-là font partie de la société, mais à cause des enjeux qu’ils vivent, ils sont souvent exclus. Quelque part, si on veut construire une société qui est vraiment solidaire, résiliente, c’est en mettant tout le monde ensemble à la travailler que ça va fonctionner», clame-t-elle.

    Ainsi c’est «pour que les personnes qui n’ont pas accès au pouvoir d’habitude puissent avoir une voix égale à celle des autres et, ensemble, trouver une solution collective qui soit plus collée aux besoins et qui réponde davantage à long terme aux difficultés que rencontre notre communauté», appuie Jacinthe Montplaisir, chargée de projet pour le groupe de recherche-action participative Nos Communautés AVEC.

    Ainsi, durant deux ans, les acteurs ont effectué de la recherche autour de projets nés par une initiative de gouvernance partagée. Parmi ceux-ci, se retrouvent la création de Solidarité logement Rivière-du-Loup, la mise en place du Rond-Point et le projet-pilote de taxi communautaire dans les Basques.

    Dans ses démarches, le groupe de recherche a bénéficié de l’accompagnement méthodologique du Collectif de recherche participative sur la pauvreté en milieu rural de l’UQAR. Une somme de 90 000 $ accordée par la fondation Béati et 60 000 $ provenant des Alliances pour la solidarité de La Matanie, des Basques et de Rivière-du-Loup ont permis la création du guide pratique.

    UN CASSE-TÊTE NOURRISSANT

    La mise en place de la gouvernance partagée peut être déstabilisante pour les instances qui ont une façon de faire rodée, selon Mme Montplaisir. Par l’outil mis en place par le groupe, différentes solutions et conditions gagnantes ont été abordées afin d’aider de futurs projets à collaboration citoyenne à voir le jour.

    Annick Symons, citoyenne qui a participé à la recherche «Au-delà d’être assis l’un à côté de l’autre» a adoré son expérience. Durant tout le processus, elle s’est sentie écoutée, valorisée et a senti que le temps investi allait réellement répondre à des besoins de la population.

    «Ça a nourri mon besoin d’aider la société», a confié l’infirmière de formation. Forcée d’arrêter son métier en raison d’une blessure, Mme Symons n’a jamais arrêté de vouloir prendre soin des gens plus vulnérables. C’est pourquoi elle a décidé de s’impliquer dans la recherche. Elle souligne que la participation de citoyens premiers concernés est primordiale dans la recherche de solutions à divers enjeux puisqu’ils apportent des nuances et des perceptions qui n’avaient pas été réfléchies auparavant. Sans leur apport, «le risque que la flèche n’atteigne pas la cible est trop grand», image-t-elle.

    Le guide pratique sera déployé à travers l’ensemble du Québec par le biais des Corporations de développement communautaire ainsi que le colloque Société inclusive où les cochercheurs ont été invités à présenter leur projet. Ils espèrent que leur recherche en touchera plusieurs et les incitera à travailler de pair avec les membres de la communauté. D’après Annick Symons, l’implication citoyenne en vaut la peine : «Quand tu interagis avec des gens que la société a tendance à rabaisser, tu donnes de la valeur à leur existence.»
     

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