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Blessé à une jambe

«La course la plus reposante de ma vie» - Yvan L'Heureux

durée 11 mai 2023 | 06h59
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    Yvan L'Heureux est habitué des courses de longues distances, que ce soit dans les Pyrénées, dans les Alpes, en Utah ou encore entre Percé et Gatineau au Québec. L'athlète ne néglige aucun élément dans sa préparation, mais confronté à une paresthésie de sa cuisse droite, il a opté pour une stratégie complètement différente à l'aube de la «Cursa di Ciclopi» qui a eu lieu en Italie du 22 au 29 avril : le lâcher-prise.

    Pour la petite histoire, l'athlète louperivois a rencontré quelques «pépins» avec sa jambe droite lors d'ultratrails aux États-Unis en 2022, ces courses de plusieurs centaines de kilomètres en sentier. «C'est une perte de sensibilité. Je suis préparé, je prends soin de moi, donc je n'ai jamais eu de problème comme ça avant et en bon cordonnier mal chaussé, je ne me suis pas traité.»

    L'acuponcteur et thérapeute est demeuré optimiste. Mais après quelques semaines, la perte de sensibilité s'est accompagnée d'une perte de force, mais aussi d'une perte de volume musculaire et de réflexes. S'en sont suivi des consultations et, évidemment, une batterie de tests.

    «Ça s'est développé lentement, mais ç'a rempiré d'un coup sec. Là tu penses à des trucs qui ont des noms plates», raconte l'athlète. Habitué aux longues distances, il était incapable de courir deux kilomètres. Au moins, il pouvait marcher, voire même trottiner.

    «Ma jambe, c'est comme un pneu d'auto mal ajusté. Si tu vas lentement, tu ne sens pas trop le problème, mais si tu accélères, ça ne va pas, et c’est tout le “frame” qui vibre et qui veut arracher», image Yvan L'Heureux. Ce dernier confie que le mal qui l’afflige est un déséquilibre neurologique dont il ignore toujours l'origine.

    Pendant sa préparation, il a maintenu un entrainement adapté à sa situation. «Je n'étais plus que sur une patte. Avec la physio France Marquis, j'ai pu limiter les impacts sur mon dos et ma hanche de ma perte de force. Les traitements de Serge Lapointe [physiothérapeute] ont aussi grandement joué et aidé à débloquer un peu ma situation.»

    Mais à l'aube de la course, le doute s'est installé et Yvan L'Heureux a même envisagé joindre l'équipe médicale de la Cursa di Ciclopi. Pourtant, au jour «J», il s’est présenté au fil de départ, mais sans grandes attentes. L’abandon n’est pas dans ses gênes. Il allait parcourir les kilomètres pour le pur plaisir, sans objectif de temps. Un lâcher-prise pour avancer.

    «J'y suis allé petit train va loin. Lentement, mais tellement lentement que je n'ai rien senti. Ça s'est super bien passé. Il y avait des massothérapeutes expérimentés avec des coureurs de grandes distances.»

    Son secret ? Le rythme. Si la cadence est lente, elle est soutenue et régulière. Au point où il rattrape même des coureurs partis quatre heures avant lui. Yvan L'Heureux est ce «petit train du nord» qui se permet de rattraper le TGV en pleines Alpes italiennes. Les nuits sont courtes, à peine 90 minutes de sommeil, mais le coureur est dans cette zone de «méditation en mouvement».

    Au fil des kilomètres naissent aussi certaines amitiés qui font oublier, un peu, cette sacrée jambe. Comme Giovanni Bracotto, un gaillard italien, au côté duquel il a effectué plus de 75 % de la course et avec qui il entend bien partager une prochaine aventure.

    «Je reviens de là enchanté. Tu pars le matin les pieds dans le sable et tu arrêtes le soir avec de la neige presque aux mollets. Il y a des pentes de presque 40 % ! J’en retire beaucoup. Le message que j’ai envie de dire aux gens, quand il y a un obstacle, c’est de ralentir, de faire autrement, mais n’arrêtez pas, continuez de faire ce que vous aimez», lance Yvan L’Heureux.

    Ralentir, revenir sans blessure, la tête remplie de paysages siciliens, de nouvelles amitiés, mais surtout, cette fierté de ne pas avoir abandonné. Définitivement, Yvan L’Heureux rapporte dans sa valise bien plus qu’à son départ.

    MONTRE

    Anecdote de course, après avoir couru seulement 500 mètres, la montre intelligente d’Yvan L’Heureux émet une alerte. Elle affiche le message «Condition physique : passable». «Je l’ai ri toute la course, tout le long des 525 kilomètres», rigole encore l’athlète.

    KAVAL

    En 2021, Yvan L’Heureux et un comparse, Richard Turgeon, ont parcouru 1 300 kilomètres entre Percé et Gatineau. La moitié à la course, l’autre en vélo. C’est sans doute ce défi qui est à la base des problèmes à la jambe droite du coureur louperivois. «L’asphalte c’est dur. C’est plat, mais ça cogne, ça fait mal et il faut avoir le pied léger», ajoute-t-il.

    Pour ceux qui voudraient découvrir Kavale, le périple a fait l’objet d’un documentaire réalisé par Zacharie Turgeon. Le film sera présenté dans le cadre de la tournée «Shorts Courtes» le 26 mai à 19 h 30 au Carrefour du Cégep de Rivière-du-Loup. Seulement 80 places sont disponibles. Pour plus d’informations, consultez le site Internet lepointdevente.com/billets/shortscourtes.

     

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