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Une saison d’extrêmes pour les acériculteurs

durée 1 mai 2023 | 06h58
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Bien que la saison se soit annoncée prometteuse avec des coulées hâtives en début mars, les espoirs fondés par les acériculteurs d’avoir une bonne récolte se sont bien vite éteints. Dame nature n’a pas épargné les producteurs de sirop d’érable par ses changements drastiques de température qui ont tôt fait de raccourcir la saison.

    En date du 21 avril, le président régional du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), Justin Plourde, estimait la production de sirop d’érable des acériculteurs du territoire à 60 % d’une saison habituelle. Un constat inquiétant, mais moindre que dans certaines autres régions du Québec qui ont connu une saison encore plus difficile. C’est notamment le cas en Beauce, informe le président.

    Aux alentours du 6-7 mars, les acériculteurs ont connu une première coulée. «La particularité c’était que l’eau était sucrée un peu plus que d’habitude en commençant […]», souligne M. Plourde. Normalement à peine sucrée à un taux d’un pourcent, la première eau d’érable de la saison était élevée à près d’un et demi. Cette dernière n’a pas fait attendre les producteurs avaient de se chiffrer à deux pourcent.

    Les 14 et 15 mars, les érables ont encore relâché de l’eau, réjouissant les acériculteurs qui croyaient faire un bonus, puisque la saison débute habituellement vers la mi-mars. Justin Plourde explique aussi que l’hiver a été bon avec de bons froids sans de trop grosses périodes de gel et une bonne quantité de neige. 

    Cependant, à partir du 20 mars et jusqu’au 3-4 avril, les érables ne laissaient que très peu d’eau s’échapper en raison des nuits trop froides. Même si le Celsius dans la journée grimpait jusqu’à cinq, l’arbre avait à peine le temps de dégeler avant que la température ne rebaisse.

    «Dans la semaine du 16 avril, le commun mortel québécois était heureux quand ça a monté dans les 15 degrés, mais nous, c’est la pire chose qui pouvait nous arriver», se désole le président régional. Durant ces journées, l’eau d’érable a bien coulé. Toutefois, étant donné la chaleur trop élevée et au-dessus de la normale pour la saison, les érables ont avancé plus rapidement dans leur développement. Ainsi, d’après M. Plourde, la fin de semaine du 22 et 23 avril signait la fin de la saison acéricole 2023, sous toutes réserves.

    Une saison dite normale se termine entre le 5 et le 10 mai, partage Justin Plourde. Donc, ce printemps, l’arrêt de production des érablières se situe une semaine à l’avance. Si la température avait été chaude, mais sans soleil, le président croit que l’avenue aurait pu être différente puisque les rayons ont une grande influence sur l’arbre. Elle permet aux bourgeons d’éclater. De la sève se mêle alors à l’eau qui elle, devient moins sucrée.

    «Cette année, ça a vraiment été en deux temps», confie le président régional. En farce, il racontait que le début du mois d’avril a fait penser au mois de février et que la fin du mois ressemblait à celui de mai. 

    La récolte a été autant difficile au niveau de la production qu’au niveau émotionnel pour les acériculteurs. Malgré tout, avec le contingent acéricole qui se fie à cinq années de production en enlevant la moins bonne saison et la meilleure, cette mauvaise récolte risque de ne pas avoir un grand impact pour les érablières de la région. La dernière saison plus difficile remonte à 2018 d’après Justin Plourde. Si les acériculteurs connaissent le même sort l’an prochain, c’est à ce moment qu’ils sentiront les conséquences de cette baisse de production.
     

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