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Le NM Trans-Saint-Laurent toujours au travail 60 ans plus tard 

durée 24 avril 2023 | 15h29
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Soixante ans après avoir été mis à l’eau une première fois au chantier maritime de la Davie à Lauzon (aujourd’hui Lévis), le NM Trans-Saint-Laurent est toujours au travail. Le navire a d’ailleurs célébré son anniversaire, ce lundi 24 avril, en faisant ce qu’il a fait toute sa vie : traverser les eaux du fleuve entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon. 

    Après avoir surmonté des bris mécaniques et après avoir vogué dans bon nombre de tempêtes, le NM Trans-St-Laurent est toujours là, présent plusieurs mois chaque année, au quai de Rivière-du-Loup. Comme un symbole de stabilité dans le paysage louperivois depuis plusieurs décennies. 

    «Ce n’est pas un petit miracle, mais c’est un bon exploit quand même!», a souligné avec humour Marc Harvey, qui a été capitaine du NM Trans-Saint-Laurent pendant 25 ans. Encore aujourd’hui, le passionné accepte de faire du remplacement quand c’est possible. 

    M. Harvey était adolescent le 24 avril 1963, lorsque le navire a quitté le chantier de la rive-sud de Québec. Pourtant il évoque sa mise à l’eau initiale, «un grand moment» qui avait fait le tour du Québec et qui avait fait les manchettes de grands médias. Au chantier, ça bourdonnait d’activités, après trois années de préparations et une autre de construction. 

    Un millier de personnes s’étaient réunis ce soir-là, dont plusieurs dignitaires importants. Parmi eux, le maire et député fédéral de Rivière-du-Loup, Rosaire Gendron, le député provincial régional, Dr Alphonse Couturier, et même le Mgr Joseph Diamant, dont la présence était nécessaire pour la bénédiction. 

    Le navire a aussi été baptisé par Corinne Lagarde, épouse de Jean Lesage, premier ministre du Québec.  

    «Elle a dit : ‘’Je nomme ce navire Trans-St-Laurent. Que Dieux le bénisse et protège son équipage et ses passagers’’. On a coupé le ruban et il a été lancé une première fois vers les eaux du fleuve. C’était le début d’une longue carrière», a raconté M. Harvey, pour qui l’histoire maritime régionale n’a pas de secret. 

    «Il y avait de la nervosité et de la fébrilité dans l’air. On voulait tellement que ça aille bien! Ça se parlait énormément dans le monde maritime. Le Trans Saint-Laurent, c’était quelque chose de gros, d’important», a-t-il dit. 

    C’est toutefois le 4 juillet 1963, quelques semaines plus tard, que le navire a effectué sa première traversée du fleuve, en relève au Rivière-du-Loup II. Après les dernières préparations et essais, tout était en ordre. C’était parti. 

    «PAS UN HASARD» 

    Marc Harvey a pris les commandes du NM Trans-Saint-Laurent en 1988, 25 ans après l’avoir vu pour la première fois à Saint-Siméon. Il se remémore des contacts chaleureux avec l’équipage et les passagers, mais aussi des efforts effectués pour le garder dans un très bon état. Qu’il aille atteint 60 ans n’est pas un hasard, estime-t-il. C’est qu’il a été à la fois bien bâti et bien entretenu. 

    «Quand il a eu 27 ans, on a eu un problème de moteurs. C’était ma deuxième année. On a remplacé les deux moteurs pour des plus puissants. Ç’a amélioré beaucoup le bateau.»

    «En 1990, on avait décidé qu’on le gardait. On n’en voulait pas un autre. On a décidé de l’entretenir. Il convient bien ici. C’était un bon choix.»

    Le capitaine et directeur général actuel du NM Trans-St-Laurent, Marco Ouellet, a aussi un lien spécial avec le navire. C’est un peu celui qui l’a amené à développer une passion pour le milieu maritime. «Je me rappelle que j’avais trois ans et que je venais le voir au quai avec une crème-molle», s’est-il remémoré.  

    Il peut aussi témoigner de la durabilité et de la fiabilité de navire aujourd’hui. «Il a été bien construit, c’est certain. Un paquet de systèmes fonctionnent toujours. Certaines choses ont été mises à jour, d’autres ont été changées, mais la coque et tout le reste qui est d’origine a été bien fait, puisque c’est encore là et que ça fait le travail encore.»

    «60 ans pour un bateau, maintenant, c’est rare. Ça prend beaucoup de choses qui s’alignent pour que ça dure aussi longtemps. Il a aussi été bien pensé, puisqu’il s’adapte bien aux spécificités de notre région», a-t-il mentionné. 

    Présente pour souligner l’anniversaire avant la traversée de midi, la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata a rappelé que le NM Trans-Saint-Laurent est un patrimoine qui fait partie du visage régional depuis des décennies. «Les gens se le sont appropriés et nous pouvons être fiers qu’il ait été construit chez nous au Québec […] Merci aux équipes qui se sont succédé à son bord.»

     

    commentairesCommentaires

    1

    • YS
      Yolaine Soucy
      temps Il y a 1 an
      le seul qui navigue. Ne le changer pas pour du moderne .Personne ne semble capable de construire un bateau.Trop de genieurs
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