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Loi sur l’âge minimum pour travailler au Québec

La Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup appuie l’initiative du gouvernement

durée 6 avril 2023 | 06h30
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Le ministre du Travail, Jean Boulet, a présenté le projet de loi 19 sur l’encadrement du travail des enfants le 28 mars à l’Assemblée nationale à Québec. Le gouvernement prévoit, entre autres, établir l’âge minimal pour travailler à 14 ans. L’initiative de réglementer le travail des jeunes est saluée par la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup (CCMRCRDL).

    La présidente-directrice générale de la CCMRCRDL, Claudette Migneault, indique que ce projet de loi est loin d’être une surprise, qu’il était même attendu. «Au cours des ans, on a vu une augmentation du taux d’accidents en milieu de travail au niveau de la santé et de la sécurité des jeunes», a-t-elle spécifié. Le taux d’accidents, selon les statistiques de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a augmenté de 36 % en 2021 chez les moins de 16 ans. 

    «Évidemment, je pense que ça va demander à certains de nos membres, aux entrepreneurs de la région, de se réorganiser au quotidien parce que plusieurs d’entre eux comptaient sur cette main d’œuvre-là», souligne Mme Migneault. 

    Cependant, elle n’est pas inquiète pour eux puisqu’avec les dernières années, les commerces ont été soumis aux pires conditions en raison de la pandémie et de la pénurie de la main-d’œuvre, ce qui a mis à l’épreuve leur polyvalence et leur capacité continue d’adaptation.

    Même si la jeunesse était une solution pour plusieurs et venait atténuer la rareté de main-d’œuvre, les membres de la CCMRCRDL devront à nouveau se réorganiser, se renouveler si la loi venait à être adoptée. «Donc ça va amener nos entreprises à revoir leurs procédés, leurs façons de faire, leurs priorités aussi. On va peut-être voir certains entrepreneurs qui n’arriveront pas à trouver de la main-d’œuvre sur certaines plages horaires», avance la présidente-directrice générale. Selon elle, avoir des jeunes pour travailler apportait une certaine flexibilité aux entrepreneurs, qui, en étant dépourvus de cet avantage, devront réduire leur offre de service.

    Claudette Mignault partage que certains jeunes qui prévoyaient travailler avant leurs 14 ans risquent d’être déçus par cette mesure si elle venait à être sanctionnée : «Mais on ne les exclut pas, on fait juste bien les encadrer, on délimite un nombre d’heures». 

    Le projet de loi vise aussi à restreindre le nombre d’heures travaillées à 17 pour les adolescents entre 14 et 16 ans durant l’année scolaire. Les heures travaillées du lundi au vendredi devraient être limitées à 10.

    Certaines exceptions sont prévues dans le projet de loi que Québec aimerait mettre en place dès le 1er septembre notamment pour le gardiennage, les colonies de vacances, la livraison de journaux, le tutorat, le milieu hôtelier, le milieu agricole ainsi que l’enfant d’un propriétaire d’entreprise comptant moins de 10 employés. 

    «La première expérience de travail en emploi c’est déterminant pour tout le monde, incluant nos jeunes. On s’en souvient toute notre vie. Alors c’est important qu’il y ait des assises solides et sécuritaires pour assurer cet enjeu-là», partage Mme Migneault. Pour elle, un étudiant avec un diplôme qualifiant est un futur adulte qui va participer au développement économique de la région et de la province. 

    «Il faut vraiment s’assurer que nos jeunes restent à l’école, persévèrent, et encadrer leurs milieux de travail pour assurer leurs chances de succès et éviter le décrochage scolaire», assure-t-elle. Sinon, sans balise claire, «ça hypothèque notre génération de demain», signifie la présidente-directrice générale.

    Rappelons que le Québec est l’une des seules provinces canadiennes qui n’avaient toujours pas légiféré sur l’âge minimal pour travailler. Le gouvernement avait cependant instauré qu’avant l’âge de 14 ans, le jeune devait fournir une autorisation parentale à un futur employeur et qu’une personne de 16 ans et moins sans diplôme ne devait pas se rendre au travail durant les heures d’école.
     

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