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Portrait d’une passionnée

Geneviève Pigeon est honorée lors de la 15e édition d’Americana

durée 4 avril 2023 | 06h57
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    La qualité de l’eau potable à Rivière-du-Loup s’est plusieurs fois attiré des éloges. Cette fois, c’est la gestionnaire en environnement de la Ville de Rivière-du-Loup qui a eu droit aux grands honneurs. Lors de la 15e présentation d’Americana qui s’est tenue du 20 au 22 mars, Geneviève Pigeon a reçu le prestigieux prix William D. Hatfield Award de la Water Environment Federation (WEF).

    La distinction reconnait «les opérateurs d’usine de traitement des eaux usées qui, par leur rendement exceptionnel et leur professionnalisme, méritent des éloges». Son engagement connu dans le domaine de l’eau, plus particulièrement dans le traitement de l’eau potable et des eaux usées, comme le leadership qu’elle déploie dans plusieurs groupes, ont aussi été reconnus.

    «Au Réseau Environnement, on reçoit plusieurs prix pour la qualité de l’eau, mais à titre personnel, pour l’ensemble de ma carrière, c’est une première pour moi. La WEF, c’est plus de 30 000 membres, alors c’est grandiose», souligne Geneviève Pigeon. À noter qu’elle a été la seule récipiendaire dans la province.

    Basée aux États-Unis, la Water Environment Federation est une association sans but lucratif qui fournit de l’enseignement technique et des formations aux professionnels de la qualité de l’eau partout dans le monde depuis 1928. La Fédération compte 34 000 membres individuels et 75 associations membres affiliées, comme le Réseau Environnement.

    PASSION DE L’EAU

    Depuis son enfance à Rimouski, Geneviève Pigeon qui est biologiste de formation a toujours été attirée par le domaine de l’eau. «J’ai grandi sur des voiliers, j’ai travaillé en océanographie et puis après avoir déménagé ici et avoir travaillé dans le milieu de la santé, je voulais revenir dans ce domaine.»

    Confrontée à l’absence de recherches et de laboratoires, Mme Pigeon a donc effectué un retour aux études en techniques de gestion des eaux au Cégep de Rivière-du-Loup. Après avoir œuvré pour des entreprises privées, elle a saisi l’occasion de joindre la Ville en 2008 à titre de gestionnaire au moment même où la municipalité allait de l’avant avec l’augmentation de ses capacités de traitement de l’eau potable.

    L’une des grandes qualités de la gestionnaire est justement cette faculté de penser en dehors de la boite (thinking outside the box), c’est-à-dire qu’elle sait faire preuve d’innovation dans ses idées et dans les solutions qu’elle élabore.

    Une de ces occasions s’est présentée lorsqu’elle a réalisé que l’augmentation d’un volume de production de l’eau potable aurait inévitablement un impact sur la quantité d’eau usée à traiter en aval. Les étangs aérés ayant atteint leur pleine capacité, elle a lancé des études qui sont venues lui confirmer. L’augmentation de la performance a été un défi à sa mesure.

    «Est-ce que nous pouvions faire mieux avec ce que nous avions? C’est là que l’idée d’établir un devis de performance et de lancer un concours d’innovation pour les étangs lui est venue. C’est un consortium qui l’a remporté, non seulement ç’a été livré, mais ça fonctionne bien», souligne Mme Pigeon.

    Mais encore, penser en dehors de la boite? C’est opter pour la même technologie, l’Actiflo, que la Ville utilise pour la filtration de son eau potable en traitement tertiaire de ses eaux usées. Ce traitement, parfois décrit comme un traitement avancé, est généralement effectué après un traitement biologique suivi d’une étape de séparation «solide-liquide». L’idée était novatrice puisqu’il s’agissait d’une première au Canada. C’est aussi, et surtout, un gain d’efficacité et d’argent économisé pour les contribuables.

    En 2021, Geneviève Pigeon a proposé à la Ville de changer son fusil d’épaule quant à l’attribution au privé de la gestion de ses usines de traitement des eaux. Depuis 2010, cette gestion a été confiée à l’entreprise Aquatech, une filiale du groupe Hélios. La marge entre le secteur public et privé de 200 000 $ en 2010 avait fondu avec les nombreux départs et retraites de cols bleus.

    «C’est l’entreprise privée qui allait détenir la connaissance, personne d’autre à la Ville ne l’aurait concernant ces infrastructures. L’administration a été attentive», raconte Mme Pigeon. À la clé, donc, une meilleure rétention de la main-d’œuvre, une plus grande rapidité d’exécution, mais surtout, ce souhait de rapatrier l’expertise en traitements des eaux usées à l’interne.

    Innover, penser différemment, sortir des sentiers battus, s’impliquer, étudier, Geneviève Pigeon incarne à sa façon le professionnalisme que l’on attend d’une gestionnaire de son calibre, mais avant tout, elle a su donner un sens à la passion qui l’anime.

     

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