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Budget : le manque de vision du gouvernement fédéral critiqué 

durée 29 mars 2023 | 15h48
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Au lendemain du dépôt du budget du gouvernement fédéral, les réactions des partis de l’opposition – lesquels représentent les citoyens du KRTB – sont claires : le travail effectué est décevant, frustrant et il illustre un manque de vision et de courage, notamment parce que les libéraux continuent «d’abuser du déséquilibre fiscal» et de dépenser «sans compter», estiment le Bloc Québécois et le Parti conservateur du Canada. 

    Rejoint en début d’après-midi, le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, a parlé d’un «budget gris» qui ne passera pas à l’histoire. Le bloquiste regrette que les libéraux ne répondent pas – ou à peine – aux crises actuelles, dont celle de l’augmentation du cout de la vie et du manque de logements. 

    Il estime notamment inconcevable que la crise du logement ne soit pas attaquée de front, et qu’aucun budget n’ait été débloqué pour réformer l’assurance-emploi, malgré les promesses et engagements répétés des dernières années. «C’est inconcevable de ne rien fait de plus au niveau du logement. La crise est réelle, exceptionnelle, et ça prend une réponse exceptionnelle. Pourtant, le gouvernement fédéral est complètement déconnecté.»

    Le Bloc Québécois déplore que le gouvernement de Justin Trudeau abuse plutôt du déséquilibre fiscal, de crédits périmés et d’un système de santé sous-financé pour remplir certains engagements pris auprès du NPD et ainsi assurer «sa survie immédiate» au pouvoir. 

    «Le gouvernement achète du temps», a-t-il dit, en ciblant les annonces budgétaires sur l’assurance dentaire et la bonification du retour de la TPS, rebaptisée «remboursement pour l’épicerie», lesquelles étaient des demandes du parti de Jagmeet Singh. 

    «Ce gouvernement est en train d’acheter des compétences au Québec et aux provinces. On l’a vu en matière de garderie, de soins de santé et maintenant pour les soins dentaires pour quoi, d’ailleurs, il n’y a rien de budgété avant 2024 […] On s’improvise les experts dans des choses qu’on n’a jamais géré avant», a-t-il soutenu. 

    «Ils font de la belle politique. Mais ils doivent arrêter de faire des programmes sur des choses qui existent déjà, même s’ils ne sont pas parfaits. Le gouvernement doit arrêter de se faire du capital politique avec les champs de compétence des provinces et qu’ils transfèrent l’argent. Qu’ils s’occupent de ses affaires avant de dire au Québec et aux provinces comment se gérer.»

    Maxime Blanchette-Joncas souligne également que son bureau de comté reçoit tous les jours des appels de citoyens pris à la gorge par le contexte inflationniste et les taux d’intérêts à la hausse. Il critique le fait que les annonces soient très minces et surtout que les ainés soient à nouveau oubliés.

    «On donne un petit crédit de TPS bonifié, un petit budget pour l’épicerie…bref, de petits soutiens en renfort. Mais il n’y a rien de prévu pour aider à donner de l’oxygène aux personnes ainées qui ont besoin d’augmenter leur pouvoir d’achat.»

    «Il y a une insensibilité, alors qu’ils méritent du respect, de la reconnaissance.»

    Enfin, Maxime Blanchette-Joncas lève un drapeau rouge au sujet des investissements frôlant 21 milliards $, essentiellement en crédit d’impôt à l’électricité propre, à l’économie verte, au transport et aux technologies écologiques. «Le Bloc Québécois reproche qu’une partie significatives de ces sommes pourra aider des entreprises comme les pétrolières à polluer moins (capture du carbone)», dit-il. 

    Il croit qu’il faudra être vigilants. «Ce n’est pas aux citoyens de payer, avec les fonds publics, pour ces entreprises richissimes qui font des profits records chaque année.»

    BERNARD GÉNÉREUX EN COLÈRE 

    De son côté, le député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, ne décolérait pas lorsque rejoint à Ottawa. Selon lui, le budget déposé par la ministre Chrystia Freeland et son gouvernement est «épouvantable». 

    «Non seulement ce gouvernement ne fait rien pour freiner ses dépenses, mais les déficits continuent d’augmenter : 10 milliards de plus que prévu dans la mise à jour économique de l’automne. L’équilibre fiscal ne figure même plus dans le cadre fiscal», s’est-il insurgé, rappelant que le déficit pour l'année financière 2023-2024 devrait s'établir à 40,1 milliards $.

    Bernard Généreux soutient que les libéraux ont manqué à leur devoir de ramener des chèques de paie plus élevés et des impôts plus bas aux contribuables canadiens. Le Parti conservateur souhaitait d’ailleurs, parmi les priorités suggérées, que le gouvernement fasse baisser les prix en mettant fin aux hausses inflationnistes de la taxe carbone et aux dépenses déficitaires qui font grimper l’inflation et les taux d’intérêts. Il constate que rien n’a été retenu. 

    «Malgré tout l’argent dépensé, on n’a pas amélioré nos soins de santé, on n’a pas augmenté notre production. On pile de la dette, juste de la dette!», a lancé M. Généreux, visiblement choqué. 

    «Il faut valoriser les gens qui travaillent, mettre de l’argent dans leurs poches. Arrêtons de dépenser et diminuons nos dépenses. Baissons les impôts […] Les Canadiens travaillent fort, et malheureusement, ce gouvernement cherche constamment à aller en prendre plus sur leur chèque de paye», a-t-il ajouté. 

    Quelque part, Bernard Généreux croit que le Parti libéral a été fidèle à lui-même, c’est-à-dire qu’il continue de dépenser sans compter et d’adopter des politiques inflationnistes. 

    «Ils n’arrêtent pas de dépenser. C’est fou, c’est incroyable avec la coalition avec le NPD. 

    Juste pour les soins dentaires, ils avaient estimé que ça allait couter 7 milliards de dollars, alors que ça va en couter 13 milliards sur cinq ans.»

    «Ça n’a plus de bons sens. Le gros bon sens est complètement disparu de la Colline parlementaire […] L’argent est lancé par les fenêtres.»

     

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