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Plan directeur : attente et mécontentement chez les acériculteurs

durée 30 mars 2023 | 06h58
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Les acériculteurs de partout au Québec se trouvent présentement dans une impasse, alors qu’ils attendent la publication du Plan directeur ministériel pour le développement de l’acériculture en forêt publique. De nombreux acériculteurs ont le pied sur le frein et retardent le développement de leurs projets. 

    «Ça fait 10 mois qu’on était en consultation publique et on ne comprend pas pourquoi [le plan directeur] ne sort pas. C’est inacceptable que l’industrie acéricole soit traitée comme cela. C’est très décevant […] C’est comme si l’acériculture n’existait pas, encore une fois, et elle ne fait pas du tout partie des plans de nos dirigeants. On se sent comme le caillou dans le soulier», se désole le président de la région Bas-Saint-Laurent-Gaspésie des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), Justin Plourde.

    Ce dernier indique que la ministre Maïté Blanchette-Vézina est doublement impliquée dans ce dossier en raison de ses fonctions de ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et de ministre des Ressources naturelles et des Forêts.

    Flore Bouchon, l’attachée de presse de la ministre Maïté Blanchette-Vézina, indique que le plan directeur sera déposé «sous peu.» «Plusieurs milliers d’hectares sont toujours disponibles, ce qui est suffisant pour répondre aux prochaines augmentations du contingent, considérant la moyenne d'hectares requis pour couvrir les quatre dernières émissions. À ces superficies s’ajoutent plus de 40 000 hectares qui sont déjà sous permis actifs en forêt publique. En terminant, l’harmonisation des usages est un enjeu incontournable lorsqu’il s’agit de la forêt publique. C’est la raison pour laquelle il faut prendre le temps de bien faire les choses», ajoute Mme Bouchon. Aucun échéancier n’a été fixé pour le dépôt du plan directeur.

    Justin Plourde souligne que des entrepreneurs sont prêts à investir des centaines de milliers de dollars en forêt publique. Les PPAQ revendiquent la protection de 200 000 hectares de forêt publique, des superficies qui seraient utilisées pour permettre la croissance de l’industrie de l’érable. L’offre qui est sur la table présentement compte 24 000 hectares, dont 14 000 se trouvent au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. «Je suis satisfait pour la région, mais pour le reste des revendications, j’appuie mon organisme provincial», ajoute Justin Plourde. Il croit que le consensus des différents intervenants de la forêt publique au Bas-Saint-Laurent est un modèle qui fonctionne bien. «Pourquoi on ne serait pas capable de l’exporter ailleurs au Québec?», soulève-t-il.

    L’entaillage en forêt publique est une façon de démarrer une entreprise ou d’agrandir sa superficie d’exploitation à faible cout afin de répondre à la demande croissante en sirop d’érable. Justin Plourde craint que certaines superficies de forêt publique (et donc d’érables à sucre) soient plutôt accordées à la production de bois de sciage, au détriment de l’industrie acéricole. 

    «Pendant ce temps-là, ce sont des revenus de sirop d’érable qui ne reviennent pas dans la région. Le plan directeur est au cœur de tout la chaine», souligne le président régional des PPAQ.

    Le plan directeur devrait dicter les règles du jeu, clarifier le diamètre des érables entaillés ainsi que la définition d’une érablière et baliser l’entaillage en forêt publique. «Nous sommes le 22 mars et c’est le silence radio […] Nous avons peur de recevoir une mauvaise nouvelle en pleine période des sucres», ajoute Justin Plourde. À la suite du dévoilement de ce document tant attendu, les producteurs acéricoles devront mettre en place un plan d’action afin de l’appliquer sur le terrain. «Nous maintenir dans l’ignorance, sans donner d’échéancier, ça crée une grande incertitude et de la grogne», conclut-il.

    C’est que les acériculteurs sont encore hantés par le rapport de Florent Gagné de 2015 sur l’avenir de l’industrie du sirop d’érable. Certaines des recommandations remettaient en question le système de contingentement de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. L’opposition aux conclusions de ce rapport avait mené à une manifestation de de plusieurs centaines de producteurs acéricoles devant l’Assemblée nationale en février 2016. Québec avait par la suite fait marche arrière.

    Des 50 millions d’entailles se trouvant au Québec, 9,5 millions d’entre elles sont recensées dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Le Témiscouata en regroupe plus de 5 millions.

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