La saison acéricole est lancée au Bas-Saint-Laurent
La saison des sucres s’est amorcée il y a deux semaines dans la région. Déjà, certains producteurs du Témiscouata ont réussi à accumuler les barils de sirop d’érable. La saison 2023 commence donc un peu à l’avance comparativement à l’an dernier.
«On a commencé à pomper le 7 mars et à la fin de l’après-midi, on ramassait l’eau d’érable. Elle est de très belle qualité, pas beaucoup sucrée», explique Roberto Landry de l’Érablière B.L.P. de Biencourt et administrateur de l’UPA Bas-Saint-Laurent pour le volet de production acéricole. La saison avait débuté au début du mois d’avril en 2022.
Il indique qu’il a produit une vingtaine de barils jusqu’à maintenant. Son érablière compte 48 000 entailles. La saison la plus hâtive dont il se souvient avait débuté en février, en 2000.
«En temps normal au Témiscouata et au Bas-Saint-Laurent, ça commence au milieu du mois de mars. On voit que les érables sont vaillants, c’est un bon début de saison», ajoute Roberto Landry. Il se dit prêt pour les températures douces à venir. Après la période de rodage, les acériculteurs connaitront de 7 à 8 semaines d’intense production.
«Depuis [deux] semaines, les producteurs ont commencé à garder de l’eau. Depuis le 13 mars, ils la font bouillir […] Un printemps ordinaire au Bas-Saint-Laurent, ça débute en avril. Le sirop qui est produit en mars, c’est un bonus pour nos acériculteurs», explique l’agronome Andréanne Ouellet du Club d’encadrement technique en acériculture de l’Est.
UN DÉBUT DE SAISON ENCOURAGEANT
Certains producteurs et équipementiers ont été pris de court par ce début de saison. «Il y a trois semaines, il y avait eu une première coulée, mais les producteurs n’ont pas gardé cette eau. Ils l’ont utilisée pour rincer leurs équipements […] Tout est dans la préparation et dans la quantité d’imprévus à gérer. J’ai déjà vu un début de saison au mois de mars, mais est-ce que la tendance va se maintenir?», se questionne Andréanne Ouellet.
«Parfois en début de saison, le sirop a un gout de bois plus ou moins prononcé, mais ce n’est pas le cas. Celui auquel j’ai gouté avait une belle couleur et un bon gout, c’est intéressant pour la suite», ajoute Mme Ouellet.
De son côté, le président de la région Bas-Saint-Laurent-Gaspésie des Producteurs et productrices acéricoles du Québec, Justin Plourde, estime que le début de la saison des sucres est hâtif, mais lent en 2023. «La particularité, c’est que ça coule bien cette année. C’est parti pour ne pas arrêter. Il annonce encore des températures de 0 et 1 degré Celsius pour les prochains jours.»
Le taux de sucre de l’eau d’érable n’est pas élevé et Justin Plourde note lui aussi que le gout de bois est absent. «Le gout plus corsé se produit parce que l’arbre se réveille, ça donne un sirop plus corsé. Étonnamment pour ce début de saison, la teinte est claire. Le sirop a déjà un bon gout et une belle couleur […] C’est très difficile de faire des prédictions parce que c’est la météo qui dicte la saison. Si la tendance se maintient et que nous avons un printemps tardif et froid, ce sera bon pour nous autres», conclut Justin Plourde.
Le Club d’encadrement technique en acériculture de l’Est est un organisme de service-conseil technique en acériculture par et pour les producteurs, non lié à la vente. Les trois conseillers aident leurs 220 membres à optimiser et à entretenir leurs équipements.
Notons que l’événement De l’érable à la table revient pour une deuxième présentation du 6 au 23 avril au Témiscouata. Il met en lumière les produits de l’érable de la région du Témiscouata pendant trois semaines.