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Un déficit de 724 immigrants pour combler les besoins de main d'œuvre au Bas-Saint-Laurent

durée 11 mars 2023 | 06h56
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    Les enjeux de main d'œuvre, même en pleine période inflationniste, demeurent préoccupants au Bas-Saint-Laurent. Les emplois vacants trouvent difficilement preneurs. La solution ? La régionalisation de l’immigration, répond la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

    Selon une nouvelle étude de la FCEI, à moins d’un important changement concernant la régionalisation de l’immigration, le «déficit annuel prévisible» pour combler les besoins régionaux de main d’œuvre atteindra près de 18 000 immigrants au Québec dont 724 seulement au Bas-Saint-Laurent. À titre indicatif, c’est la région de la Montérégie où la FCEI observe le plus important manque avec un déficit de 4 845. Il n'est que de 261 en Estrie.

    C'est en recoupant certaines données, dont celles d'Emploi Québec, que l’organisation qui représente les PME canadiennes arrive à déterminer le nombre d'immigrants nécessaires par région.

    Selon Emploi Québec, un poste vacant sur cinq doit être pourvu par un nouvel immigrant. La Fédération utilise cette donnée en relation avec la moyenne d’immigrants reçus dans les régions entre 2015 et 2019. Sur cette période, en moyenne 75 % des immigrants ont choisi la région métropolitaine contre 0,3 % pour le Bas-Saint-Laurent. Les répercussions d'une telle concentration ont des impacts bien réels sur les PME des régions.

    Par exemple, 72 % des propriétaires de PME et 58 % de leurs employés doivent compenser le manque de personnel en travaillant plus d’heures. De plus, près de la moitié des entrepreneurs sont contraints de refuser des ventes ou des contrats, alors que 24 % d’entre eux doivent annuler ou reporter des projets d’entreprise.

    Le rapport dévoilé lundi s'articule donc autour de ces données qui viennent renforcer l'idée d'une décentralisation afin, notamment, d'avoir un impact positif sur la main d'œuvre qui se renouvelle moins facilement en région. Le manque d’employés touche l’ensemble du Québec, mais s’avère particulièrement aigu dans les régions se situant en dehors de celle de Montréal.

    L'étude de la FCEI réfère aussi aux données compilées par l’Institut du Québec qui indiquent que la plupart des régions de la province ne comptent que 4 à 8 travailleurs de 20 à 29 ans pour chaque 10 travailleurs de 55 à 64 ans. Il y a donc moins de travailleurs qui intègrent le marché du travail que de travailleurs qui s’apprêtent à prendre leur retraite. Les seules régions où ce taux de remplacement est positif sont celles de Montréal, un ratio de 13 pour 10, et du Nord-du-Québec un ratio de 15 pour 10.

    «Il est évident qu’avec la moyenne des immigrants reçus actuellement dans la plupart des régions, pourvoir 1 poste sur 5 par cette voie est utopique à moins d’un virage important en faveur de la régionalisation de l’immigration. Nos régions sont celles qui vont encaisser le plus durement les effets de la pénurie de main d’œuvre au cours des prochaines années si rien ne change», ajoute Francis Bérubé, directeur des affaires provinciales et auteur de l’étude.

    Parmi les pistes de solution, la FCEI offre des éléments de réponse, notamment l'augmentation des seuils d'immigration tout en s'assurant que les futurs arrivants répondent aux besoins du marché du travail, l'allègement des formalités administratives et des délais des traitements des demandes. La disponibilité de logements et d’habitations, un véritable enjeu de société à Rivière-du-Loup et Rimouski, est aussi ciblée.

    «La régionalisation de l’immigration est un dossier névralgique et indispensable pour assurer un avenir économique prospère pour toutes nos régions. Le gouvernement du Québec doit le prioriser. Dans ce cadre, il faut d’un côté réduire les barrières à l’établissement des immigrants en régions, notamment en stimulant la construction de logements et en facilitant le maillage entre les immigrants et les entreprises. De l’autre côté, il est nécessaire de réduire la paperasserie, d’accélérer les délais et d’augmenter le seuil pour répondre aux besoins de nos régions», conclut le vice-président pour le Québec à la FCEI, François Vincent.

    Le défi de la régionalisation de l'immigration a gagné du terrain chez les entrepreneurs de la belle province. En janvier 2021, 59 % d’entre eux ciblaient cet enjeu comme étant une priorité pour assurer le développement économique des régions, tandis qu’en octobre 2022 la proportion s’établissait à 80 %.

     

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