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De l’intérêt pour une cloche de collection de 400 ans à Rivière-du-Loup

durée 14 janvier 2023 | 06h56
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Depuis quelques années déjà, une cloche qui se situe dans la collection des Carillons touristiques de Rivière-du-Loup, propriété de la famille Bastille, retient l’attention de personnes impliquées dans le milieu du patrimoine montréalais. Elles souhaitent la rapatrier à son lieu d’origine, soit l’église de La Visitation (Sault-au-Récollet) dans l’arrondissement Ahunstic-Cartierville, et qu’elle soit classée comme bien patrimonial par Québec.

    Le sujet a récemment refait surface lors du temps des Fêtes dans un article rédigé par le journaliste Jean-François Nadeau du journal Le Devoir. Dans une lettre adressée au ministre de la Culture Mathieu Lacombe le 9 décembre, les députés de Québec solidaire Haroun Bouazzi de la circonscription Maurice-Richard et Ruba Ghazal demandent que cette cloche datée de 1732 soit classée et protégée pour éviter qu’elle ne se retrouve entre les mains de collectionneurs étrangers.

    «On veut que cette cloche continue d’appartenir au Québec et qu’elle y reste», résume Mme Ghazal. Elle est responsable des dossiers de la culture et du patrimoine pour Québec solidaire. La députée souhaite augmenter la pression sur le gouvernement afin qu’il signe un avis d’intention de classement.

    Cette cloche est passée de propriétaires en propriétaires à travers la province avant d’aboutir dans la collection de Jean-Marie Bastille à Rivière-du-Loup, qui l’a achetée d’un brocanteur à Québec. L’ancien propriétaire de l’entreprise J.M. Bastille Acier refusait «d’accepter qu’une cloche d’église finisse dans une fonderie», ce qui a mené à la naissance de sa collection de plus de 500 cloches, selon le site Web des Carillons touristiques. Ce lieu touristique est désormais fermé.

    Rejoint à ce sujet par Info Dimanche, Pierre-Luc Bastille, le petit-fils du collectionneur Jean-Marie Bastille et directeur général de J.M. Bastille, a refusé de commenter le dossier. Il confirmé que la collection des Carillons touristiques compte bel et bien une cloche datée de 1732.

    «Ce sont des passionnés comme M. Bastille qui font en sorte que notre patrimoine reste vivant, il faut les soutenir et faire preuve d’exemplarité», ajoute-t-elle. Ruba Ghazal précise qu’elle n’est pas entrée en contact avec les propriétaires actuels de l’objet patrimonial avant de transmettre la lettre au ministre de la Culture.

    La pièce de collection de près de 400 ans entreposée à Rivière-du-Loup apparaît d’ailleurs dans la Liste des éléments du patrimoine culturel à l’étude en vue d’une désignation, d’un classement, d’une déclaration ou d’une délimitation du ministère de la Culture et des Communications publiée en aout 2022.

    RECHERCHES

    Selon les recherches menées par l’architecte et membre de la Société d’histoire d’Ahunstic-Cartierville, Jocelyn Duff, la cloche aurait été installée à l’origine dans la chapelle du fort Lorette érigé vers 1690 et ensuite transférée dans celle de Sault-au-Récollet, construite entre 1749 et 1751 dans le même secteur. L’église de Sault-au-Récollet est considérée comme l’une des plus anciennes du Québec et la plus vieille de l’ile de Montréal. Une découverte archéologique sur le site de Fort-Lorette (une mission d’évangélisation des Autochtones) en 2017 a ravivé son intérêt à retrouver l’ancienne cloche.

    Sa trace avait été perdue dans les années 1990, jusqu’à ce que Jocelyn Duff la retrace dans un catalogue de la collection des Carillons touristiques, sous l’appellation de la Cloche des Jésuites. «Je suis très heureux qu’elle existe encore, il y a les mêmes marques dessus, en comparant les photos.» Selon les documents qu’il détient, il s’agirait du même objet, daté de 1732. «Elle est passée proche du recyclage pas mal souvent, il faut en prendre soin et lui redonner ses origines», ajoute Jocelyn Duff. L’architecte se dit intéressé à l’acheter au nom de la Fabrique, mais les propriétaires de la collection ne sont pas intéressés à se départir des cloches à la pièce, selon lui.

    Cette histoire avait aussi retenu l’attention de l’ancienne députée de la circonscription de Maurice-Richard, Marie Montpetit qui avait amorcé des démarches auprès du ministère de la Culture en 2021. Selon nos informations, elle se serait rendue à Rivière-du-Loup afin de voir la cloche en personne. Elle avait aussi démarré une pétition afin de demander à l’ex-ministre de la Culture, Nathalie Roy, d’agir dans ce dossier.

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