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Place Carrier : des citoyens demandent à la Ville d’en faire plus

durée 16 décembre 2022 | 06h56
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le projet de raccordement des résidences du secteur de la Place Carrier au réseau d’aqueduc et d’égouts municipal est de retour dans l’actualité ces jours-ci. Devant une hausse marquée du cout des travaux nécessaires, des citoyens du quartier demandent à la Ville de Rivière-du-Loup d’en faire davantage. Ils estiment «illogique» que l’aide financière gouvernementale, obtenue pour ce projet dans le passé, n’ait pas été bonifiée d’une façon ou d’une autre. 

    Ghislain Gagnon habite une maison de ce secteur de Rivière-du-Loup, situé à l’ouest de l’intersection avec le boulevard Armand-Thériault, depuis plus de 46 ans. Il se dit favorable au projet qui vise à desservir plus de 80 résidences de son quartier en eau et en égouts, mais il souhaite qu’il se fasse à un cout «plus raisonnable».

    Impliqué dans ce projet depuis plusieurs années déjà, M. Gagnon dit parler au nom de plusieurs citoyens qui estiment les couts trop élevés et qui aimeraient un soutien encore plus important de l’administration louperivoise et même des élus des différents paliers gouvernementaux.  

    «C’est un dossier qui est discuté depuis de nombreuses années et avec raison», a-t-il rappelé, soutenant que les services d’eau et d’égouts représentent «un bien essentiel». 

    «Actuellement, plus de la moitié des résidents estiment que les couts sont trop élevés, mais plusieurs sont résignés à l’idée d’aller de l’avant. Ils se sentent pris au piège.»

    DES COUTS QUI ONT EXPLOSÉ

    En février 2020, la Ville de Rivière-du-Loup a rencontré les résidents de ce quartier pour leur soumettre une évaluation des couts permettant de raccorder le secteur en eau et en égouts. Il leur a alors été mentionné que celui-ci nécessiterait des investissements totaux de près de 6,4 M$, somme qui avait déjà été évoquée en 2018 et qu’ils devraient assumer en grande partie. 

    Pour les aider, la Ville avait toutefois obtenu une subvention gouvernementale de 2,1 M$ du programme FIMEAU. Les élus avaient aussi accepté d’investir 425 000 $ provenant de la taxe sur l’essence. Le cout moyen du projet selon les estimés : entre 15 700 $ et 46 900 $ par propriété. 

    À ce moment, les citoyens avaient demandé à l’administration municipale de retourner à la planche à dessin et d'essayer d’avoir plus de subventions. «Le projet avait alors été mis de côté, puisque ce n’était déjà pas assez abordable», se remémore M. Gagnon.

    Deux ans et une pandémie plus tard, une nouvelle séance d’information a été organisée le 1er décembre. Les résidents y ont cette fois appris que les couts liés à la construction ont explosé, si bien que le projet pourrait maintenant être réalisé pour près de 8,7 M$, une hausse considérable. Surtout, plusieurs ont été déçus de constater que l’aide financière accordée était toujours la même, augmentant ainsi considérablement leur fardeau fiscal. 

    Pour Ghislain Gagnon, qui habite à environ 500 mètres des bretelles d’accès à l’autoroute 85, la facture lui reviendrait aujourd’hui à environ 54 900 $, soit plusieurs milliers de dollars de plus qu’en 2020, toujours selon les estimés. C’est sans compter, rappelle-t-il, la hausse des taxes municipales qui suivra et les couts liés à la connexion des nouvelles infrastructures à sa propre résidence. 

    «En moyenne, les couts par résidence sont estimés à 55 000 $. Certains pourraient payer plus de 80 000 $. C’est astronomique.»

    Ghislain Gagnon s’intéresse sérieusement à ce dossier depuis plusieurs années. Il demeure convaincu qu’il serait possible d’aller chercher des sommes plus importantes à travers d’autres programmes de subvention. Il cite notamment le Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées (FEPTEU). 

    «Pour moi et plusieurs personnes avec qui j’ai discuté, il y a une incompréhension. C’est illogique qu’on ne puisse pas avoir plus», soutient-il. 

    «Les gens de la Ville sont nos représentants. Est-ce qu’il y a d’autres possibilités? Est-ce qu’on aurait pu aller vers le FEPTEU plus tôt? […] S’il faut que les citoyens travaillent pour faire pression quelque part, on va y aller. On peut s’impliquer.» 

    «PRIS À LA GORGE» 

    Ghislain Gagnon le répète : il se dit favorable à la réalisation du projet, «s’il peut être fait à un meilleur cout pour les citoyens». Il est aussi certain que plusieurs de ses voisins pensent comme lui, mais pourtant, s’il y avait vote à ce sujet demain matin, le projet actuel pourrait fort bien être accepté pour différentes raisons, croit-il. 

    «Certaines personnes ont peur que leurs installations arrivent en fin de vie, qu’elles lâchent ou qu’elles ne soient plus conformes. Elles se sentent pressées d’investir pour ce projet-là», dit le citoyen engagé, convenant que la possibilité que certains doivent bientôt investir dans leurs équipements est réelle. Il est aussi d’accord que plus le projet attendra, plus les couts de réalisation seront importants.

    «Les gens se sentent pris à la gorge dans tout ça», image-t-il. 

    LA VILLE FAIT CE QU’ELLE PEUT 

    Du côté municipal, la Ville de Rivière-du-Loup assure faire ce qu’elle peut pour aider les citoyens. Pascal Tremblay, directeur des communications, est catégorique : la Ville a fait ses devoirs pour trouver la meilleure option possible. 

    «Depuis le début, on travaille avec les citoyens pour les aider dans les démarches leur permettant de se doter de services municipaux. Les recherches de subvention ont été faites au meilleur de notre connaissance», a-t-il déclaré. 

    «Nous sommes constamment informés des programmes disponibles. Il y a toute une équipe qui travaille sur ces dossiers-là […] Est-ce que le travail a été fait? Oui.»

    Lundi, interpellé à ce sujet, le maire Mario Bastille s’est aussi prononcé. «S’il y avait des programmes sont plus généreux, on pourrait y aller. Mais si on dépose pour un nouveau programme, ça nous amène plus loin et les travaux ne débuteraient pas en 2023. Est-ce les prix seront les mêmes? Est-ce que ça vaut le cout pour les citoyens?», a-t-il dit. 

    «On a rien à vendre aux citoyens là-dedans, a-t-il plus tard ajouté. Ils ont demandé d’avoir le service et on souhaite aider à leur donner, mais [s’ils n’en veulent pas], on ne mettra pas de pression sur personne. Au final, c’est eux qui vont choisir.»

    Au sujet du programme FEPTEU, la Ville informe qu’il existe, mais précise du même coup qu’il n’est plus possible d’y soumettre une demande d’aide financière. Cette affirmation peut d’ailleurs être confirmée en visitant le site du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. 

    Pour la suite, la Ville de Rivière-du-Loup lancera un appel d’offres pour le projet de raccordement en février et les élus entameront du même coup les démarches pour l’adoption d’un règlement d’emprunt. Évidemment, les citoyens du secteur seront consultés et la décision finale leur reviendra, puisqu’ils auront précisément en main les couts inhérents à sa concrétisation.  

    De son côté, Ghislain Gagnon ne compte toutefois pas lancer la serviette. Il compte bien interpeller les élus provinciaux et fédéraux dès le début de l’année 2023. 
     

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