Prolongement de l’autoroute 20 : les candidats interpelés
Le groupe «Le pont de la 20 ça tient pas debout» interpelle les candidats aux élections provinciales dans les circonscriptions de Rivière-du-Loup - Témiscouata et de Rimouski tout en dénonçant «le manque de vision» de leurs partis.
Le collectif demande aux candidats de s'opposer au prolongement de l'autoroute 20 entre de Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski ainsi qu'à la création d'un nouveau pont enjambant la rivière Trois-Pistoles.
«Jusqu’ici, aucun parti politique présent dans la campagne électorale n’a osé prendre position contre le projet de prolongement d’autoroute, ce qui démontre selon nous un manque de compréhension des enjeux liés à l’urgence climatique. La section qui nous préoccupe plus particulièrement est celle incluse entre le pont de la rivière Trois-Pistoles et la route 293», écrit le groupe.
Les principaux partis politiques se sont tous montrés favorables au prolongement de l'autoroute 20 vers l'est, mais certains candidats ont préféré attendre avant de se prononcer. Amélie Dionne de la Coalition avenir Québec, Myriam Lapointe-Gagnon de Québec solidaire et Louise Moreault du Parti conservateur du Québec se sont toutes trois prononcées en faveur du prolongement de l'autoroute. Félix Rioux du Parti québécois a souhaité obtenir de nouvelles études avant de se prononcer et Louis Bellemare du Parti libéral du Québec s'est dit sensible aux doléances du maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, sans toutefois prendre une position claire.
«Le pont de la 20 ça tient pas debout» déplore aussi que les évaluations environnementales sur lesquelles le gouvernement se base pour la construction de ce tronçon datent de plus de 15 ans et «ne reflètent plus la réalité sociale, économique et environnementale d’aujourd’hui.»
Le groupe appelle les autorités à actualiser et à repenser le projet selon de nouveaux paradigmes. «C’est entre autres pour cette raison que nous demandons au prochain gouvernement du Québec de retourner à la table à dessin pour repenser le projet et répondre au besoin d’une 132 efficace et plus sécuritaire sur certains tronçons jugés plus problématiques», écrit le groupe par voie de communiqué.
Le regroupement cite aussi le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a fait paraitre le 4 avril dernier le troisième et dernier volet du sixième rapport d’évaluation du climat, rappelant qu'il plaide à l’instauration d’un moratoire sur toute nouvelle autoroute. Pour «Le pont de la 20 ça tient pas debout», le prolongement de l'A-20 et la construction du pont vont directement à l'encontre des conclusions de ces experts.
En plus de l'environnement, le collectif cible aussi les conséquences négatives sur l'économie locale, notamment à Trois-Pistoles. «De plus, les impacts néfastes que pourrait avoir cette section de la 20 sur l'ensemble des commerces contournés par cette nouvelle autoroute risquent fort bien de signer l'arrêt de mort de certains entrepreneurs comme c'est le cas en ce moment à Cacouna et à L’Isle-Verte», souligne-t-il.
Rappelons que le prolongement de l'autoroute 20 a été remis au Plan québécois des infrastructures (PQI) en mars dernier. Le premier ministre du Québec, François Legault, avait rapidement précisé que l'acceptabilité sociale devait être atteinte, sans toutefois en préciser les modalités.