Usine de défibrage au Bas-Saint-Laurent : une étape supplémentaire franchie
Des agriculteurs et des entrepreneurs du Bas-Saint-Laurent joignent leurs efforts à ceux des chercheurs de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) en vue de concrétiser le projet d’usine de défibrage industriel de lin et de chanvre dans la région. Amorcé en 2020, ce partenariat a franchi une nouvelle étape avec la tenue, le 4 août, d’une journée de démonstration aux champs pour les personnes intéressées par le développement de la filière des plantes à fibre.
C’est vraiment encourageant de voir des projets comme ça aller de l’avant. Le chanvre pousse bien et cadre bien avec la machinerie qu’on a déjà sur la ferme. Une fois l’usine construite, ce sera une opportunité de diversifier nos sources de revenus», souligne Sylvain Bérubé, producteur laitier et propriétaire de la ferme Flots Bleus.
À l’occasion de cette journée de démonstration, plusieurs producteurs agricoles et entrepreneurs des quatre coins du Québec se sont donné rendez-vous pour constater les résultats des tests de travail du sol et de fertilisation menés conjointement par JMP Consultants et la Ferme Flots Bleus où trois hectares de chanvre ont été semés pour mener à bien les essais.
«Les essais réalisés à la ferme Flots Bleus cet été marquent une étape importante pour l'implantation d'une usine de défibrage. Ce projet est actuellement très rassembleur. Il unit les efforts de deux MRC, de producteurs agricoles, des entreprises spécialisées dans des écomatériaux et des centres de recherche. Avec l'expertise en place, on est confiant pour la suite», se réjouit David Dupont, chercheur à l’IRÉC. L’agriculture du Bas-Saint-Laurent reposant pour une large part sur l’élevage, les promoteurs du projet aspirent à une diversification de la production agricole régionale, explique-t-il.
Les résultats ne sont pas seulement positifs du point de vue agronomique, mais aussi d’un point de vue économique. Selon l’Institut de recherche en économie contemporaine, il existe un fort potentiel pour le développement de cette filière au Bas- Saint-Laurent. «La fibre de chanvre est déjà utilisée par des industriels au Québec et ces entreprises regardent avec intérêt les tests réalisés cet été. En unissant nos efforts avec les producteurs de lin, on voit qu’il y a des avenues intéressantes en matière de développement économique», explique David Dupont, chercheur à l’IRÉC. La construction d’une usine de défibrage industriel permettrait la création de trois emplois permanents en plus de faciliter le développement des entreprises de fabrication de produit à composante végétale dans le secteur.
Après la journée de démonstration, les prochaines étapes du projet s’échelonneront encore sur quelques années avec l’installation d’ici un an et demi d’une usine de défibrage de calibre intermédiaire et enfin la construction d’une usine de défibrage industriel pouvant traiter une tonne de paille à l’heure, moyennant un investissement de 2 M$.