Rêver à une voie cyclable et piétonne sécuritaire entre Cacouna et Notre-Dame-du-Portage
Voilà maintenant plus de 40 ans que le citoyen de Rivière-du-Loup, Denis Michaud, rêve de l’aménagement d’une voie cyclable ou piétonne permettant de relier les communautés riveraines de la région de Rivière-du-Loup. Un grand projet récréotouristique «quatre saisons» pour lequel il voit enfin un espoir de réalisation après qu’il ait décidé de pousser et d’en vendre tout le potentiel.
Dans les derniers mois, l’ancien homme d’affaires a multiplié les rencontres avec différents conseils municipaux et organismes du milieu touristique. Il leur a présenté «La Grande randonnée du fleuve», une idée qui doit être développée à tous points de vue, mais qui prend racine dans un objectif simple : favoriser la découverte du territoire et ses nombreux attraits à travers la pratique du transport actif.
«Mon idée première, c’est de mettre en place un trajet de plus ou moins 20 kilomètres, préférablement hors des voies de circulation, reliant les communautés de Notre-Dame-du-Portage, Rivière-du-Loup, Cacouna, ainsi que celle de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk», a-t-il partagé.
«J'ai toujours trouvé aberrant qu'on n'aille pas une infrastructure comme ça chez nous avec tout le potentiel du territoire […] Dans mon esprit, ce serait un produit fort pour la région, une infrastructure qui ferait partie de l'identité touristique régionale.»
DÉJÀ DES APPUIS
En juillet 2022, Denis Michaud convient que «tout est à faire» et que les défis sont nombreux, mais il assure qu’il ne s’agit pas d’une idée lancée en l’air… du moins plus maintenant. Déjà, les élus de Cacouna et Notre-Dame-du-Portage ont donné leur appui au projet par voie de résolution. À Rivière-du-Loup, les membres du conseil auraient démontré de l’intérêt et une belle ouverture, mais l’appui n’a pas encore été officialisé lors d’une séance régulière.
Autre preuve que le dossier fait tranquillement du chemin avec sérieux : un comité de travail, formé de représentants municipaux, a été mis en place. Une «rencontre préliminaire de réflexion» a même eu lieu dans les dernières semaines.
«On a discuté du trajet, a résumé M. Michaud. On s’est demandé s’il y avait quelque chose à faire, s’il y avait des possibilités. La réponse a été que ça valait la peine de travailler et de consacrer des énergies.»
«À l'heure actuelle, je suis tout feu, tout flamme, parce que c'est parti d'une façon très positive dès la première rencontre […] À tous les niveaux, l’enthousiasme est là. Tout le monde regarde ça d’un bon œil», a-t-il ajouté. «Je crois aussi que le timing est bon pour un tel projet. Il y a une volonté des municipalités de faire plus de place au vélo.»
PLUSIEURS QUESTIONS
Malgré la fébrilité, Denis Michaud reste terre à terre. Il sait trop bien qu’il s’agit encore d’un projet embryonnaire et qu’il doit être discuté, travaillé et réfléchi en profondeur. Il entrevoit aussi qu’il soit réalisé par phases, sur plusieurs années.
«La grande envergure de cette infrastructure nécessite une réflexion approfondie de sorte que les décisions soient bien éclairées […] La MRC de Rivière-du-Loup, ainsi que des experts en aménagement, en tourisme aussi, devront être consultés. C’est gigantesque tout ce qu’il faut prendre en compte, mais il faut commencer quelque part», a-t-il dit.
L’élaboration du tracé, notamment, sera un défi en lui-même. Denis Michaud croit que celui-ci devra se connecter à la Route Verte (sentier national) dans l’environnement du parc Kiskotuk pour traverser les quatre communautés, sans oublier un accès au sentier Petit Témis (sentier régional) qui conduit vers le Nouveau-Brunswick en parcourant la région du Témiscouata. Ensuite, toutes les options sont sur la table.
«Mon objectif, c’était de présenter une grande idée aux élus et de ne rien imposer. Ce sera aux communautés impliquées d’identifier ce qu’ils souhaitent proposer et mettre de l’avant. Ces décisions-là leur appartiennent», a mentionné M. Michaud, maintenant que chaque municipalité sera gagnante de compter sur une telle infrastructure et que le projet pourra être amené beaucoup plus loin une fois la «colonne vertébrale» solide. «On pourrait proposer la pratique du ski de fond l’hiver, par exemple. Ce sera à regarder et la porte doit être ouverte», a-t-il complété.
Le tracé doit-il privilégier la proximité du fleuve? Peut-il emprunter des trajets moins spectaculaires en déplacement d’un point d’intérêt à un autre? Quels points d’intérêt devront être privilégiés? Ce sont des interrogations lancées par l’instigateur lui-même dans son document de présentation remis aux élus régionaux.
«Il faut aussi penser au financement. Le projet pourrait-il être porté par un organisme? Un(e) chargé(e) de projets pourrait-il éventuellement être engagé(e)? Tout cela fera partie des réflexions à venir.»
Avec la présentation de son idée aux élus, Denis Michaud voulait sonder l’intérêt, mais aussi permettre aux différents intervenants de s’asseoir, de discuter et de poser les premières pierres d’une fondation. À ce niveau, il estime que c’est mission accomplie. Maintenant, le travail doit se poursuivre.
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