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Crise du logement : «Solidarisons-nous»

durée 26 mai 2022 | 06h58
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste

    Près d’une vingtaine de citoyens se sont rassemblés, ce 25 mai de 10 h 30 à 13 h, à la salle du conseil de l’Hôtel de Ville de Rivière-du-Loup afin d’en apprendre davantage sur leurs droits en tant que locataires. Des employés de la Ville, des conseillers et le maire, Mario Bastille, étaient aussi présents afin d’entendre les préoccupations des Louperivois concernant la question des logements.

    C’est dans le cadre du lancement de la campagne d’information «Les droits des locataires, ça se défend», donnée par l’Alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale du Bas-Saint-Laurent qui inclut le Comité logement Bas-Saint-Laurent puis Solidarité logement Rivière-du-Loup que s’est déroulée l’activité. «Toutes les MRC qui avaient à cœur de parler du logement dans le Bas-Saint-Laurent se sont mises ensemble pour faire cette campagne», mentionne Alexandre Cadieux, intervenant dans le Comité logement Bas-Saint-Laurent. L’évènement avait déjà été donné en Matanie, aux Basques et à Témiscouata avant d'être de passage à Rivière-du-Loup.

    Durant la séance, nombreux pamphlets ont été distribués en plus d’être vulgarisés. Sept grands points ont été abordés : l’augmentation de loyer; la discrimination lors de la recherche de logement; la sous-location et la cession de bail; le contrôle du prix du loyer dans un nouvel appartement; la salubrité des logements; le harcèlement; puis la reprise, l’éviction et la rénoviction. 

    L’IMPORTANCE D’INFORMER

    Samuel St-Denis Lisée, chargé de projets pour Solidarité logements Rivière-du-Loup confirme l’ampleur de la mésinformation des locataires sur leurs droits, surtout dans un contexte de crise du logement. «Actuellement, s’ils appellent au Tribunal administratif du logement à la Régie du logement, ils ne réussissent jamais à avoir la ligne. Donc d’avoir l’information brute, un relais d’information et de transmission, c’est important», assure-t-il.

    Lorsqu’il entend parler les gens entre eux, M. St-Denis Lisée réalise le nombre effarant d’idées préconçues et de fausses informations concernant les loyers qui circulent. Souvent propagées par les propriétaires, elles ne reflètent pas le réel contenu des lois du logement et des droits détenus par les locataires. Par exemple, lors d’un changement de propriétaire, un loyer ne peut être drastiquement augmenté. De même que les locataires ne doivent pas obligatoirement quitter leur appartement quand ils refusent la hausse du loyer. Aussi, si un changement de logement est effectué, l’augmentation de loyer précédente peut être contestée.

    Ces pensées ne représentent qu’un aperçu de la mésinformation. «On veut rétablir un équilibre et s’assurer que les locataires ne se fassent pas avoir par des propriétaires qui seraient de mauvaise foi», confie M. St-Denis Lisée. Il souhaite, avec la mise sur pied de Solidarité logement Rivière-du-Loup, que les citoyens puissent se défendre collectivement afin d’éviter de ressembler à d’autres villes détenant un problème plus inquiétant concernant le manque de logements.

    Il espère que cette campagne d’information aura donné envie à des locataires qui veulent se battre pour leurs droits à s’impliquer dans Solidarité logement Rivière-du-Loup. Si rien n’est fait, Alexandre Cadieux considère que davantage de personnes devront faire appel à des logements sociaux, car le marché privé ne leur permettra pas de payer leur loyer et de manger. Pour lui, garder un prix de logement raisonnable est indispensable.

    DES CONSÉQUENCES CONSIDÉRABLES

    L’abordabilité des loyers est une difficulté manifeste chez les locataires. La situation s’est empirée avec l’inflation du coût de la vie, puis de la pandémie qui a causé un problème au niveau du marché immobilier. «Avec le manque de maisons, les gens restent coincés dans leur logement, n’étant plus en mesure d’acheter une propriété», commente le chargé de projets. Un certain exode a aussi été observé des grandes villes vers les régions. Ce mouvement, d’après Samuel St-Denis Lisée, cause une immense pression sur le coût des loyers rendant plus difficile la capacité des locataires à payer leur appartement en plus de devoir assumer toutes les autres augmentations récentes pour la nourriture ou l’essence.

    «C’est un cocktail parfait pour créer beaucoup de détresse humaine, psychologique chez les gens qui cherchent un logement ou sont dans des logements où ils sont écrasés par leur propriétaire», se désole-t-il. Il n’ignore pas la hausse du prix des bâtiments, mais il trouve exagéré de constater des prix de loyers doublés, voire triplés.

    Selon lui, il faut revenir à l’origine et se dire qu’un logement est un toit, le milieu de vie d’une personne : «Si elle se retrouve la gorge serrée à y vivre, c’est là qu’elle devient vulnérable et que ça peut avoir des impacts sur la question de pauvreté». Plusieurs peuvent craindre de se retrouver dans un taudis ou dehors dans la rue. 

    ACCESSIBILITÉ UNIVERSELLE

    Un des buts de l’activité pour messieurs Cadieux et St-Denis Lisée était de répondre à des questions des citoyens. Plusieurs Louperivois ont soulevé leur préoccupation par rapport à l’accessibilité universelle. Ils se demandaient qui, du locateur ou du locataire, devait supporter les coûts pour des rampes d’accès, des barres d’appui, etc. pour accommoder une personne avec des besoins particuliers. Valérie Gauthier, gestionnaire aux équipements et programmes communautaires de la Ville de Rivière-du-Loup a confirmé que ces frais étaient la responsabilité du locataire, mais que l’obtention de soutien financier du CLSC restait possible.

    Certains participants ont incité la Ville à être proactive et ont demandé l’adaptation de logements pour les personnes âgées. Le maire, Mario Bastille a répliqué que «proposer est une chose, l’exiger en est une autre». Il a cependant rajouté qu’il faut tendre la perche et regarder des opportunités, sans forcer la main. Alexandre Cadieux penche dans le même sens, il explique qu’il est plus facile de sensibiliser des organismes ou des offices d’habitation que des entreprises privées à ces particularités, puisqu’ils ne perçoivent pas de profits. 

    Une piste de solution pour Solidarité logement Rivière-du-Loup, afin aider les personnes dans le besoin, serait de faciliter l’accès entre les ressources. Ainsi, l’aide pour couvrir les frais d’installations de matériel de soutien se trouverait plus aisément puis mettrait les gens au courant d’une telle possibilité.
     

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