Débrayage des avocates et avocats de l’aide juridique à Rivière-du-Loup
Les trois avocates et avocat de l’aide juridique ont tenu une première demi-journée de grève au palais de justice de Rivière-du-Loup ce 24 mai. Ils se sont joints à leurs collègues des régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, de Montréal de Laval, des Laurentides et de Lanaudière afin de demander la parité salariale avec les procureurs de la Couronne, aussi employés par Québec.
L’enjeu de l’équilibre des forces entre les deux parties revient de façon récurrente lors des négociations concernant la convention collective. Cette dernière est échue depuis plus de deux ans. Cette grève est donc une occasion pour les avocates et avocats de l’aide juridique (qui relèvent de la Commission des services juridiques) de se faire entendre.
«Les judiciables ont le droit à une défense pleine et entière de qualité. On ne veut pas que l’écart salarial ait un effet négatif sur la qualité de la défense des gens vulnérables», indique Me Émilie Lacroix, avocate de l’aide juridique au palais de justice de Rivière-du-Loup. Elle était accompagnée de ses collègues Me Félix Pouliot et Me Annie-Pier Therrien devant le palais de justice de Rivière-du-Loup lors du débrayage.
«Les besoins sont grandissants et les dossiers contenant des problématiques de santé mentale en filigrane sont nombreux. Une personne qui se livre à un crime violent présente souvent un historique de problèmes non traités ou qui n’ont pas été pris au sérieux par le passé. Il faut une équité dans l’accès à la justice, tant du côté de la Couronne que de la défense», plaide Me Félix Pouliot.
Une hausse salariale de 10 % sur quatre ans a été consentie par Québec aux procureurs de la Couronne en décembre dernier, alors qu’une augmentation de 6 % sur trois ans a été proposée aux avocates et avocats de l’aide juridique.
Après l'avoir explicitement mentionné à la table de négociation, les représentants du Conseil du trésor ont réaffirmé publiquement qu'ils n'avaient pas de directives pour maintenir une parité salariale avec la Couronne puisque «les conditions de travail des avocates et avocats de la Commission des services juridiques sont différentes de celles des procureurs aux poursuites criminelles et pénales.» Me Justine Lambert-Boulianne, membre du comité national de négociation, précise par communiqué de presse que la dernière convention collective s’était conclue en reconnaissant le principe de parité dans les conditions de travail «puisque les avocats de l’aide juridique plaident les mêmes dossiers devant les mêmes tribunaux et les mêmes juges que les procureurs de la Couronne.»
Les membres du syndicat affilié à la CSN ont adopté un mandat de trois jours de grève. D’autres journées de grève pourraient ainsi perturber les tribunaux au cours des prochaines semaines. Les syndicats de l'aide juridique affiliés à la CSN représentent 200 avocates et avocats de Montréal, de Laval, des Laurentides, de Lanaudière, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.