Cabanes de pêche à l’abandon : L’Isle-Verte compte agir
La Municipalité de L’Isle-Verte ne restera pas les bras croisés, alors qu’elle observe une problématique liée à l’abandon de cabanes de pêche sur les glaces à l’embouchure de la rivière Verte. L’administration municipale compte faire ses devoirs et s’assurer d’instaurer un cadre légal en vue de la prochaine saison.
Alors que le printemps approche et que les températures douces sont plus fréquentes, quelques cabanes de pêche sont toujours visibles à l’ouest du quai de L’Isle-Verte. Un spectacle qui désole la mairesse Ginette Caron qui sait très bien que ces installations de bois, métal et plastique risquent de bientôt se trouver sous l’eau.
«C’est inacceptable et un manque de respect total pour notre milieu», a-t-elle mentionné à ce sujet cette semine. «Il faut que les gens comprennent que c’est un privilège de venir asseoir une cabane de pêche sur la banquise. Actuellement, ça semble pris pour acquis par certaines personnes et on va faire en sorte que ça ne se reproduise plus.»
Ce n’est pas la première fois que cette problématique est constatée à L’Isle-Verte, mais il faut dire que la pratique de la pêche sur glace n’a jamais été réellement encadrée par le passé. Les choses ont cependant changé il y a deux ans. La Municipalité et la Corporation de développement économique et touristique (CDET) de L'Isle-Verte sont maintenant beaucoup plus impliquées.
C’est aussi pourquoi on souhaite que les agissements observés présentement ne soient plus tolérés. «Maintenant, c’est de notre ressort et nous allons faire en sorte que ce soit encore plus structuré. Nous avons eu une rencontre cette semaine et nous allons entrer en contact avec les gouvernements afin de déterminer ce qu’il est possible de faire», a indiqué Mme Caron, soulignant qu’il semble complexe pour les municipalités d’agir en pareille circonstance.
«On ne peut pas sévir ou donner des amendes, par exemple. On veut donc travailler avec les ministères et voir ce qui est fait ailleurs, parce que nous ne sommes certainement pas les seuls à avoir ces problèmes-là», a-t-elle dit.
Ginette Caron rappelle que des activités de sensibilisation, comme la Fête de la pêche blanche, organisée par le CDET, ont été organisées pendant la saison hivernale. Des agents de protection de la faune étaient même présents, mais leur message de prévention n’a visiblement pas été écouté par tous les adeptes.
«C’est dommage, soutient la mairesse. La pêche sur glace, c’est une activité typique de notre coin, ça fonctionne bien et il y a un bel engouement, mais il faut maintenant qu’il y ait un encadrement encore plus sévère pour que ça puisse continuer. C’est inévitable.»
Concernant les cabanes actuelles, Ginette Caron convient que la Municipalité a été prise au dépourvu et que les températures plus chaudes des derniers jours rendent maintenant dangereux tout voyage sur les glaces.
La mairesse avoue aussi ne pas savoir à qui appartiennent les cabanes en question, bien qu’elles doivent maintenant être enregistrées. «Est-ce que ce sont des gens d’ici ou de l’extérieur? Est-ce qu’elles ont été placées durant le weekend, lorsqu’on n’était pas là? On ne sait pas.»
POUVOIR DES MUNICIPALITÉS
Au pays, la superposition des attributions fédérales et provinciales concernant les pêcheries et la propriété de la ressource (poisson) créent souvent de la confusion, admet le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation sur son site Web.
Le ministère précise néanmoins que les dispositions prévues à l’article 6 de la Loi sur les compétences municipales permettraient à une municipalité d’encadrer des villages de pêche blanche. Elle pourrait alors obliger les propriétaires de cabanes à obtenir un permis et à se conformer à des normes de sécurité (distances entre les cabanes, taille réglementaire des trous de pêche, etc.), par exemple.
Les articles 55 et 62 de cette même loi permettent également d’établir des dispositions réglementaires en matière de salubrité et de sécurité applicables à ces sites de pêche. La Municipalité pourrait ainsi réglementer les périodes durant lesquelles l’installation de cabanes est permise, etc.
Enfin, les autorités municipales pourraient, toujours selon le ministère, offrir des services d’entretien et de sécurité sur le site (déneigement, ramassage des ordures, agents de sécurité, etc.), pour lesquels elle peut imposer une tarification.