X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Des bris de services inévitables dans les cliniques vétérinaires

durée 22 janvier 2022 | 06h56
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    L'Ordre des médecins vétérinaires du Québec a adressé un message d’alarme aux propriétaires d’animaux de compagnie, des bris de services sont inévitables dans les cliniques vétérinaires et ce, partout dans la province. Dre Heidie Pomerleau, propriétaire de l’Hôpital vétérinaire de Rivière-du-Loup, est confrontée quotidiennement à un manque de ressources et au report de rendez-vous pour la clientèle.

    «Nous avons une liste d’attente de plus de 200 clients orphelins (qui n’ont pas de médecin vétérinaire). La pandémie a amené un surplus de clientèle, les gens ont adopté beaucoup d’animaux, 200 000 de plus au Québec. Et avec la COVID-19, deux cliniques sur quatre pour animaux de compagnie sont fermées dans la région du KRTB. On fait de notre mieux pour rétrécir la liste d’attente», explique la Dre Pomerleau.

    Selon le Dr Gaston Rioux, président de l'Ordre, au pire de la crise, ce sont 90 % des établissements vétérinaires du domaine des animaux de compagnie qui étaient dans l’obligation de refuser des patients et 87 % des médecins vétérinaires du même domaine qui disaient être à bout de souffle.

    «Je suis moi-même entrée en fin de semaine dernière pour éviter une rupture de services, si non le client devait monter jusqu’à Québec. Normalement nous devrions être 4 à 5 vétérinaires sur le plancher, actuellement notre équipe est composée de deux médecins vétérinaires et demi. En raison de la pénurie de main-d’œuvre, il nous manque deux médecins vétérinaires», mentionne la Dre Heidie Pomerleau.

    L'Ordre est extrêmement préoccupé par la santé physique et mentale de ses membres. «J’ai vu qu’une vétérinaire était de retour au travail deux jours après un accouchement. Il y a de l’épuisement actuellement, notre profession a le plus haut taux de suicides mondialement», note Mme Pomerleau qui pense que cette statistique chez les vétérinaires se veut le reflet de leur personnalité. «Ce sont des gens très empathiques», souligne-t-elle.

    «Nous recevons chaque jour, des courriels et des lettres de médecins vétérinaires au bout du rouleau qui n'arrivent pas à prendre le dessus. Le personnel manque, les rendez-vous doivent être reportés de plusieurs semaines et la clientèle est en colère devant cette incapacité à obtenir des soins pour ses animaux», relate le Dr Gaston Rioux, président de l'Ordre.

    La Dre Pomerleau confirme cette colère exprimée par certains clients impatients : «J’ai eu de la violence verbale au téléphone, je me suis fait menacer pendant une garde par un client venu de l’extérieur de notre périmètre. Mon personnel aussi subit cela, une employée s’est fait dire qu’elle allait se faire casser les deux jambes. Des gens deviennent méchants, on se fait salir sur les médias sociaux.»

    «Quand les médecins vétérinaires ne suffisent pas à la tâche, ils doivent relayer au second rang les traitements préventifs comme les vaccins. Le risque d'observer une augmentation de maladies animales dans les prochains mois est bien réel. Certaines de ces maladies sont transmissibles aux humains, les propriétaires d'animaux doivent être vigilants», prévient le Dr Rioux.

    EN SOUS-EFFECTIF

    Des cliniques vétérinaires sont en sous-effectif partout dans la province, particulièrement dans les régions. La Dre Pomerleau explique qu’il y a eu plus de départs à la retraite dans les dernières années et pas assez d’étudiants dans ce programme contingenté. La Faculté de médecine vétérinaire accepte un peu plus de 90 personnes par année. Parmi les finissants, un certain nombre choisit la spécialisation des animaux de ferme. «Environ la moitié des autres finissants reste dans la grande région de Montréal, ce qui fait en sorte qu’il y a peut-être 15 nouveaux médecins vétérinaires pour animaux de compagnie disponibles pour le reste du Québec. Et ce n’est pas toutes les régions qui vont pouvoir avoir un finissant», précise la propriétaire de l’Hôpital vétérinaire de Rivière-du-Loup.

    La Dre Heidie Pomerleau voit un peu de lumière au bout du tunnel. Les principaux acteurs du milieu de la santé animale – les associations vétérinaires, la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, l’Ordre, le MAPAQ – travaillent à différentes solutions qui pourraient aider à augmenter le nombre global de professionnels au Québec. Parmi celles-ci, il y a un projet prometteur de campus satellite de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal avec l’Université du Québec à Rimouski qui, à terme, devrait permettre d’admettre annuellement 25 nouveaux étudiants. Certains de ces finissants pourraient vouloir demeurer au Bas-Saint-Laurent par la suite. «Ce ne sera pas avant 2025 si ça se concrétise, donc on pourrait recruter de nouveaux médecins vétérinaires provenant du campus satellite dans 5 ou 7 ans. Il faut tenir jusque-là», commente la Dre Pomerleau.

    Avec la pandémie, la problématique de l’accès aux soins vétérinaires s'est positionnée au-dessus de la liste des priorités de l’Ordre. «Nous travaillons avec tous les acteurs du milieu pour résoudre cet enjeu et nous agissons dans toutes les sphères où nous pouvons avoir un impact», précise le Dr Rioux. De nombreuses révisions réglementaires sont en cours, notamment en matière d'admission et de délégation d'actes. L'Ordre des médecins vétérinaires du Québec regroupe plus de 2 675 médecins vétérinaires.

     

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 14h26

    Des activités pour souligner les 35 ans d'existence de l’ADAUQAR

    L’Association pour le développement des ainés et des ainées à l’UQAR (ADAUQAR) organise quatre activités dans la semaine du 6 mai pour souligner ses 35 ans d’existence. Majoritairement gratuites, en présence et à distance sur Zoom, elles s’adressent à toute personne de 50 ans et plus du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine et ...

    Publié à 14h20

    Les Fusiliers du St-Laurent s’entraineront dans la région de St-Honoré-de-Témiscouata

    Une vingtaine de réservistes des Fusiliers du St-Laurent participeront à un entrainement la fin de semaine du 26 au 28 avril dans le lot 3583363 et le lot 3583364, rue Principale à Saint-Honoré-de-Témiscouata. L’exercice a pour but d’entraîner les candidats sur leurs cours de qualification militaire de base.  Tous les membres seront en tenue ...

    Publié à 14h12

    VIDÉO | Travaux de la Place Carrier : un forage de 117m sous l’A-85 

    Les travaux visant le prolongement des réseaux d’aqueduc et d’égouts vers la Place Carrier de Rivière-du-Loup ont amené les travailleurs du Service technique et de l’environnement a effectué un forage horizontal de 117 mètres de longueur sous l’autoroute 85 dans les derniers jours. Un exploit que la Ville a souhaité mettre de l’avant, ce vendredi 26 ...