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Un bilan migratoire historique pour le Bas-Saint-Laurent 

durée 14 janvier 2022 | 15h18
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    L’intérêt des citoyens des grands centres pour le Bas-Saint-Laurent ne se traduit plus uniquement par des visites pendant la saison estivale. De plus en plus de personnes choisissent la région pour y déménager et profiter de la qualité de vie offerte. La population est d’ailleurs en croissance pour une troisième année, une tendance accélérée par la pandémie, estiment les experts. 

    Selon les données partagées par l’Institut de la statistique du Québec le 13 janvier, le Bas-Saint-Laurent est à nouveau sorti gagnant de ses échanges migratoires avec les autres régions du Québec en 2020-2021. La situation est toutefois particulièrement marquée cette année, alors que le solde migratoire est de 1 597 personnes, ce qui représente des gains deux fois plus importants que ceux de l’année précédente. 

    Cette statistique, historique pour la région, est obtenue en soustrayant le nombre de personnes qui se sont installées (4 840) du nombre de personnes qui ont quitté (3 243), explique Anne Binette Charbonneau, démographe à l'Institut de la statistique du Québec. 

    «C’est un sommet pour la région. Cela s’explique par une hausse du nombre d’entrants parce que le nombre de sortants est resté similaire à celui de l’an dernier. Il y a eu donc plus de personnes qui ont décidé de s’établir», analyse la spécialiste, confirmant que les gains avaient déjà commencé à augmenter en 2019-2020, mais qu’ils ont fait un bond impressionnant au cours des derniers mois, comparativement à l’année dernière. 

    «C’était une tendance qui se dessinait. Par contre, on pense que la COVID a eu l’effet d’amplifier le volume de migration. Plusieurs facteurs comme la possibilité du télétravail et l’accessibilité aux formations à distance, le désir de se rapprocher de la famille et un effet d’entrainement, par exemple, ont favorisé les mouvements.»

    Parmi ces nouveaux arrivants se retrouvent plusieurs personnes qui habitaient dans la grande région métropolitaine et qui ont décidé de s’éloigner du grand centre au profit des espaces verts du Bas-Saint-Laurent. Montréal enregistre d’ailleurs des pertes nettes de 48 300 personnes dans ses échanges migratoires en 2020-2021, ce qui est son plus lourd déficit en 20 ans. 

    UN SOLDE POSITIF PARTOUT

    Au Bas-Saint-Laurent, chacune des MRC a bénéficié d’un solde migratoire positif, pour une deuxième année de suite, en 2020-2021. Les MRC de Kamouraska (128), Rivière-du-Loup (223), Témiscouata (238) et Les Basques (146) affichent des gains nets de quelques centaines de citoyens au terme des échanges migratoires de la dernière année.  

    Le taux d’entrée est d’ailleurs très favorable à la MRC des Basques qui obtient le plus haut dans la région, au prorata de sa population. «Au Bas-Saint-Laurent, c’est vraiment dans cette région que l’ampleur de la migration a été la plus importante», note la démographe. 

    Notons que la région affiche aussi des gains dans tous les groupes d’âge à l’exception des 20-24 ans. Les plus importants se font chez les 55-64 ans. C’est donc dire que plusieurs retraités choisissent le Bas-Saint-Laurent pour passer de beaux jours bien mérités. 

    «La migration se passe à différents moments de la vie. C’est le cas pour les études, et c’est ce qu’on constate avec les 20-24 ans, une situation qui n’est pas unique au Bas-Saint-Laurent. Les gens bougent aussi le plus au moment du premier emploi et à la retraite.»

    LES TEMPS CHANGENT 

    Davantage de personnes viennent donc s'installer au Bas-Saint-Laurent. Ceux qui quittent sont également moins nombreux, mais ça n’a pas toujours été ainsi. Toujours selon les données de l’ISQ, le solde migratoire du Bas-Saint-Laurent était de – 1 095 en 2001-2002. Au Témiscouata, cette année-là, 577 citoyens s’étaient ajoutés, mais 830 avaient quitté au profit d’une autre région. Le portrait était sombre dans pratiquement toutes les MRC de la région. 

    Dix ans plus tard, en 2011-2012, la situation s’était améliorée, mais le solde était toujours négatif à – 46. La MRC des Basques, par exemple, regrettait alors un définit net de 93 citoyens. 
    Pour faire simple : la population de la région du Bas-Saint-Laurent perdait des membres (décroissance) jusqu’en 2018-2019. Depuis, la tendance s’est renversée. 

    UNE CROISSANCE GRÂCE À LA MIGRATION 

    Notons enfin que la migration des Québécois entre les différentes régions est la raison principale pour laquelle le Bas-Saint-Laurent célèbre un taux de croissance positif de sa population cette année, selon Anne Binette Charbonneau. 

    L’accroissement naturel de la population n’y est pour rien, même qu’il ralentit la région, puisqu’il demeure négatif pour une neuvième année consécutive et que cette tendance risque de se poursuivre avec le vieillissement de la population. 

    En 2020, on constate 573 décès de plus que de naissances. Ce déficit s’est accentué au fil des ans en raison de la tendance à la hausse des décès, mais surtout en raison de la baisse des naissances.

    «C’est une composante importante qui contribue à faire diminuer la population. Par contre, au global, quand on regarde la population du Bas-Saint-Laurent, elle a cru dans la dernière année parce que la migration interne [en provenance du Québec] a été favorable», résume la démographe. 
     

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