La pédiatre louperivoise Véronie Charest publie un plaidoyer pour le retour en classe
Le remède est-il pire que le mal pour les enfants quand il est question des mesures prises pour contrôler et freiner la propagation de la COVID-19 au Québec ? S'il faut en croire la pédiatre Véronie Charest qui signe une lettre ouverte avec l'appui de plus de 200 médecins de la province et qui a été publiée dans les grands quotidiens, la réponse est oui.
«Nous sommes plusieurs à s’inquiéter de l’impact de la fermeture des écoles sur leur bienêtre, et ce, pour une 3e année consécutive. Il est impératif que cette fermeture prenne fin le 17 janvier, au plus tard.», écrit Mme Charest qui pratique au Centre hospitalier régional du Grand-Portage à Rivière-du-Loup.
La pédiatre rappelle que l'enseignement est un besoin essentiel des enfants et appelle Québec à en faire une priorité. Véronique Rivest souligne que les impacts négatifs de la fermeture des écoles (même temporaire) se situent à plusieurs niveaux, notamment en matière d'apprentissages, d'alimentation, de décrochage scolaire, de dépendance aux écrans en plus de nombreux problèmes de santé physique et mentale.
«Actuellement, les mesures prises pour contrôler la propagation du virus apparaissent plus dommageables pour les enfants que le virus lui-même», soutient la spécialiste. Dans sa lettre, la Dre Charest soutient que des études menées à des endroits où les écoles sont restées ouvertes depuis mai 2020 montrent que les cas de COVID-19 dans ces écoles reflètent les cas dans la communauté. Il y aurait aussi peu de transmission à l’intérieur des écoles.
Quant aux risques encourus par les enfants, la pédiatre rappelle que seulement une cinquantaine d'enfants dans toute la province sont hospitalisés sont peu malades, souvent admis pour d’autres raisons et leur hospitalisation est pour la plupart de courtes durées. «Des données récentes permettent de constater que le risque d’hospitalisation relié au variant Omicron est plus faible qu’avec le variant Delta, autant chez les enfants que chez les adultes. Il est important de noter que les enfants sont régulièrement victimes d’infections virales qui les atteignent beaucoup plus sévèrement que la COVID-19.»
Toujours dans sa lettre, Véronie Charest observe que la 5e vague arrive au moment où le taux de vaccination chez les 12 ans et plus est de 89,6% et que la proportion des enseignants et des populations vulnérables adéquatement vaccinées s’élève au-delà de 95%. «On devrait actuellement rassurer les enseignants sur l’efficacité vaccinale, ainsi que les encourager à se procurer leur 3e dose. Même avec deux doses de vaccin, nous avons une protection partielle contre l’infection, mais une très bonne protection contre les formes sévères du virus», affirme la pédiatre.
«En ce qui concerne les enfants et leurs familles, le point de rupture est atteint. Prendre les enfants en otage en hypothéquant leur avenir ne devrait pas être une option. Monsieur Legault, il est temps de montrer à la population que l’éducation est réellement une priorité en rouvrant nos écoles le 17 janvier, et que ce soit la dernière fois que la fermeture des écoles soit envisagée», conclut la Dre Véronie Charest.
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