Une première simulation pour l’organisation municipale de sécurité civile
À moins de quatre mois des Jeux du Québec, alors que la Ville de Rivière-du-Loup accueillera en plein hiver des milliers d’athlètes et entraineurs sur son territoire, dans une valse de déplacements et d’hébergements savamment coordonnée, que se passerait-il si une importante tempête de neige s’abattait sur la région ?
Dans le but avoué de maintenir ce fragile équilibre, l’organisation municipale de sécurité civile (OMSC) en situation d’urgence de la Ville de Rivière-du-Loup a procédé le mercredi 17 novembre à ce qui est communément appelé une «simulation de table». Pendant quatre heures, la tempête du siècle a virtuellement soufflé sur la Ville. Comment réagir, quelles actions prioriser, comment conserver une cohésion lors des différentes interventions et assurer la diffusion de l’information ?
Dans une salle de l'Hôtel Universel 25 personnes dont plusieurs sont issus des différents services municipaux de la Ville sont réunies, attentives, engagées. Ce sont elles, ces intrants, qui reçoivent l’information et qui participent à la coordination des actions. On y retrouve notamment le coordonnateur de l’OMSC et directeur du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup (SSIRDL), Éric Bérubé, le maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, le directeur général Denis Lagacé, un représentant de la Sûreté du Québec, et un représentant des Jeux du Québec.
La cellule de crise est opérationnelle, mais elle doit rapidement faire face à un feu roulant d'informations.
SCÉNARIO
Une tempête de neige frappe la région, un avion avec plusieurs passagers à son bord doit atterrir d’urgence à l’aéroport, les routes sont fermées, des camions sont coincés dans la neige, un vol à main armée a été commis dans un dépanneur, un poids lourd est coincé dans la côte St-Pierre, un autre est victime d'un incendie au site de stationnement des véhicules lourds et il faut prévoir l'ouverture d’un centre d’hébergement avec les contraintes reliées à la situation. Le script est étoffé.
Les intervenants doivent identifier dans une optique globale la portée des décisions. Un exemple ? Le vol à main armée, un geste isolé, l’OMSC n’en fait pas de cas, la responsabilité d’action revient à la Sûreté du Québec. La cellule se concentre plutôt sur le déneigement de l’aéroport, l’ouverture des routes pour récupérer les passagers, la mise en place des dortoirs pour accueillir les gens.
Le scénario défile donc quand, soudain, apparait le journaliste d'Info Dimanche. Seule une poignée d'intervenants ont été prévenus, les autres surpris par cette intrusion doivent maintenir la cohésion au sein de la cellule.
Flanqué de Valérie Gauthier qui joue le rôle d'une journaliste télé peu commode, le journaliste enchaine les questions. Mario Bastille brosse le portrait de la situation. Tout ou presque y passe. Le maire répond point par point aux questions portant sur l’aménagement de l’école secondaire en dortoir, sur le dénombrement des trousses sanitaires et d’urgence disponibles au CLSC, sur la qualité de l’eau potable, sur les différents scénarios en cas de pannes électriques, sur le nombre d’employés sur le terrain, sur le nombre de véhicules affectés au déneigement, et sur un possible décret d’état d’urgence et l’intervention des Forces armées canadiennes.
POST-MORTEM
«C’est ma première expérience, notamment avec le logiciel IdSide, j’ai vu le dévouement de l’équipe. Comme maire, je suis rassuré. Il n’y a que des gens dévoués qui n’ont que le souci de bien faire et de s’améliorer. Si ça arrive, on sera prêt», souligne Mario Bastille.
«La force de l’équipe c’est hyper important. C’est beaucoup de coordination pour aller chercher l’information. La transmission d’informations dans une cellule de crise c’est tout un défi», enchéri Pascal Tremblay.
Pour Éric Bérubé, cet exercice de table prend tout son sens. «Cette première simulation se voulait un exercice visant à mesurer le niveau de préparation de l’OMSC. À titre de coordonnateur, je suis très heureux de constater le niveau de préparation atteint par chacune des missions. Comme des musiciens, ce sont des experts dans leur domaine. Or, le défi est de former un orchestre qui s’accorde et joue des morceaux complexes.»
M. Bérubé rappelle que l'objectif est de poursuivre ces activités dans une perspective de constante amélioration tant en matière de formation que de préparation. Les prochaines étapes consisteront également à conclure des ententes de services avec différents partenaires, dont la Croix-Rouge et les fournisseurs de locaux d’hébergement.
OMSC
L’organisation municipale de la sécurité civile (OMSC) est une structure que peut mettre en place une municipalité afin de prévenir les sinistres, planifier les mesures d’urgence et coordonner l’intervention en réponse aux sinistres. À Rivière-du-Loup, elle est activée par le coordonnateur, Éric Bérubé.
La simulation mise en scène mercredi dernier s’inscrit dans la continuité du plan d’action qui a été mis en place il y a près de deux ans. Rappelons que depuis plusieurs actions ont été entreprises par l’OMSC louperivoise.
On retiendra le nouveau Plan municipal de sécurité civile (PMSC), la mise en place de différents Plans particuliers d’intervention (PPI), l’acquisition d’une application de gestion des interventions en sécurité civile «IdSide» et d’une application visant à informer les citoyens en cas de besoin «Echo» disponible gratuitement sur les plateformes iOS et Android.
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