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Accès aux médecins de famille au BSL : un portrait ni rose, ni noir

durée 23 mai 2021 | 06h54
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le manque de médecins de famille touche toutes les régions de la province et l’Est-du-Québec n’y fait pas exception. Mais la situation n’est peut-être pas aussi dramatique qu’il n’y parait au Bas-Saint-Laurent, alors que plusieurs milliers de personnes réussissent à obtenir un médecin en moins d’un an. Le problème? D’autres perdent leur praticien, si bien que la roue continue de tourner.

    La semaine dernière, le Parti libéral du Québec dénonçait le travail du gouvernement de la CAQ en matière d’accès aux médecins de famille. Marie Montpetit, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, décriait que 12 100 personnes du Bas-Saint-Laurent étaient en attente sur le guichet d'accès aux médecins de famille (GAMF).

    Or, si ce chiffre représente bel et bien la situation actuelle, à une date donnée, elle n’illustre pas tout à fait le portrait global sur le terrain. Il est vrai qu’au 1er janvier 2021, un peu plus de 12 000 personnes souhaitaient avoir un médecin de famille au Bas-Saint-Laurent. Il est aussi vrai qu’elles étaient sensiblement le même nombre, un an plus tôt. Cependant, il est faux de croire que le système stagne complètement. 

    «Sur cette période, 8 500 personnes ont trouvé un médecin de famille. Autrement dit, les personnes inscrites au guichet en janvier 2021 n’étaient, en bonne partie, plus les mêmes qu’un an plus tôt. On observe un roulement», nuance le Dr Éric Lavoie, chef du Département régional de médecine générale au CISSS du Bas-Saint-Laurent.

    Les personnes qui réussissent à obtenir un médecin sont remplacées par celles qui perdent leur praticien pour cause de retraite, notamment. Il est aussi possible que certaines personnes «orphelines» d’un médecin décident de s’inscrire afin de remédier à cette situation. 

    «En analysant et les entrées et les sorties, on constate que le guichet d’accès fonctionne au Bas-Saint-Laurent […] On réussit, bon an, mal an, à réinscrire les patients. Je comprends les commentaires au niveau politique, mais nous sommes dans une situation relativement stable dans la région», note le Dr Lavoie, soulignant que les résultats de la dernière année, en temps de pandémie, prouvent que les médecins ont maintenu la cadence d’inscription des patients même si leur pratique était plus compliquée. 

    En moyenne, au Bas-Saint-Laurent, il faut compter 336 jours avant de trouver un médecin de famille. Un délai considérable, mais plus court que la moyenne provinciale qui s’élève plutôt à 460 jours. «Les médecins de famille font beaucoup d’efforts pour maintenir un service, maintenir des accès à la patientèle. On a une situation qui n’est pas rose, mais qui reste plutôt favorable quand on la compare à d’autres régions», note le Dr Éric Lavoie. 

    Naturellement, l’objectif ultime serait que le nombre de personnes réussissant à trouver un médecin soit beaucoup plus important que les nouveaux «chercheurs». Cela reste cependant plus facile à dire qu’à faire. 
    Chaque année, le CISSS du Bas-Saint-Laurent réussit à atteindre les cibles du ministère en matière de recrutement de nouveaux médecins. Sur cette période, la région voit une douzaine de docteurs quitter, mais ils sont tout autant à venir s’installer. On compte actuellement 265 médecins de famille sur le territoire. 

    «Nous avons un certain attrait comme région et nous réussissons à attirer des médecins […] Évidemment qu’on en prendrait plus, mais en même temps, on se partage la pauvreté avec le reste du Québec», note le Dr Lavoie. 

    À long terme, la solution envisagée afin d’augmenter le nombre de médecins de famille sera de former davantage d’étudiants dans les universités, mais il faudra être patient. À court terme, il faut profiter de la diversification de l’offre de soins, estime le Dr Lavoie. Les pharmaciens, infirmières cliniciennes et praticiennes, entre autres, peuvent offrir plusieurs services à la population et représentent une excellente alternative.

     

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