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L’Immunoclip: quand deux causes se rejoignent

durée 15 avril 2021 | 06h54
  • François Drouin
    Par François Drouin

    journaliste

    Marie-Hélène Dubé porte sur ses épaules depuis 2009 le combat pour prolonger au-delà de 15 semaines les prestations d'assurance-emploi. La Louperivoise d'origine a été rejointe à l'automne 2019 dans son combat par Émilie Sansfaçon, décédée d'un cancer colorectal le 5 novembre dernier. Le père d'Émilie, Louis, a continué de porter le flambeau et il a lancé en sa mémoire l’Immunoclip, le petit clip en forme de «i» qui vise à identifier les personnes immunosupprimées.

    «Une chose qui inquiétait Émilie dans la dernière année c'était d'être immunosupprimée alors que la COVID-19 se répandait partout. Elle était plus vulnérable. Elle a attrapé une bactérie qui a retardé ses traitements de chimiothérapie ce qui a certainement contribué à son décès trop précoce. Dans ses dernières semaines de vie, avec son père, elle cherchait à créer un outil d'identification des immunosupprimés afin que les gens soient conscients lorsqu'elle sortait, qu'elle était plus fragile et qu'ils puissent faire attention.»

    L'Immunoclip a donc vu le jour. Émilie et son père Louis ont eu l'idée d'un clip qui viendrait s'accrocher aux masques que nous portons quotidiennement depuis le début de la pandémie afin d'être facilement identifiés. Une petite pince en forme de «i» rouge qui rappelle à l'interlocuteur que la personne qui le porte est immunosupprimée, donc plus à risque.

    La Fondation québécoise du cancer a offert son appui à l'initiative de Louis Sansfaçon et Marie-Hélène Dubé y a ajouté toute l'énergie qui la caractérise pour mousser et pousser l'initiative. «C’est un besoin, alors il faut le rendre disponible. J’aimerais ça qu’on puisse le trouver dans des cliniques médicales, dans des centres des différents CISSS», lance-t-elle.

    Tous deux souhaitent faire du projet «i» un symbole universel, après tout, le mot pour le désigner en anglais, espagnol, allemand et plusieurs autres langues débute par la lettre «i». Le petit clip est en vente au cout de 5 $ et l'argent amassé servira à la création de chambres Émilie. «C'est une idée de Louis. Émilie était dans une chambre de soins palliatifs, mais pas dans une maison adaptée comme à Rivière-du-Loup, mais à l'hôpital et ce n'était vraiment pas l'idéal», souligne la Louperivoise.

    Pour se procurer un fameux «i», il suffit d'écrire à l'adresse [email protected], une procédure de virement Interac vous sera ensuite envoyée. «On a une belle demande déjà et nous vous demandons d'en parler autour de vous», ajoute Mme Dubé.

    IMMUNOSUPPRIMÉE

    Une personne immunosupprimée voit ses mécanismes immunitaires être partiellement ou entièrement inopérants. Cette personne peut être immunosupprimée en raison d’une affection congénitale, d’une maladie acquise ou de médicaments qui suppriment la fonction immunitaire.
    Basées sur la documentation scientifique, les conditions d’immunosuppression identifiées par l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESS) du Québec vont d’une personne sous chimiothérapie/radiothérapie active pour un cancer hématologique ou une tumeur solide à une personne greffée du foie, du cœur, du poumon, du pancréas, de l’intestin, du rein depuis moins de six mois, de l’intestin-foie, de l’intestin-pancréas et autres greffes multiviscérales, d’une personne greffée de cellules souches, d’une personne qui reçoit de hautes doses de corticostéroïdes, d’une personne qui reçoit un traitement immunosuppresseur de forte intensité déterminé par le médecin en association avec une comorbidité (diabète, obésité). Les personnes avec le VIH dont le nombre de cellules CD4 est inférieur à 200/mm3 sont aussi considérées comme immunosupprimées.

    L'INESS rappelle que d’autres conditions potentielles d’immunosuppression ont été discutées, mais n’ont pas été retenues parmi la liste principale. «Ces conditions devraient être évaluées individuellement et les mesures nécessaires devraient être établies lors d’une consultation entre le patient et son médecin», souligne l'Institut.

    COVID-19

    Les conditions médicales qui affligeaient Émilie Sansfaçon sont reconnues comme plus vulnérables aux infections bactériennes ou virales, ce qui en pleine pandémie de COVID-19 est une source supplémentaire d'inquiétude.

    Bien qu’aucune donnée ne permette de conclure que les personnes immunosupprimées sont plus à risque de contracter l’infection à la COVID-19, les experts soulignent que celles-ci sont, en temps normal, généralement plus vulnérables aux infections bactériennes ou virales. Selon les experts consultés par l'INESS, ces personnes présentant un risque élevé de développer des complications dans le cadre d’une infection à la COVID-19 devraient bénéficier d’une évaluation précoce et d’un suivi plus étroit en présence de symptômes compatibles avec la COVID-19.

    La campagne 15semaines.ca est d'actualité plus que jamais. Le gouvernement de Justin Trudeau qui s'était prononcé en faveur du prolongement des prestations jusqu'à 50 semaines entend plutôt l'amender à 26 semaines. Pour Marie-Hélène Dubé, les deux causes sont unies afin de protéger les plus vulnérables, tant au plan physique qu'au plan financier. Pour plus d'informations, consultez le wwww.15semaines.ca.

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