Mois de la prévention de la fraude : savoir flairer l’arnaque
À l’occasion du mois de la prévention de fraude en mars, la Sûreté du Québec a lancé une campagne de prévention sous le thème «Flairer l’arnaque» afin de sensibiliser les citoyens aux différents types de fraude et de les aider à accroitre leur vigilance. En 2020, les pertes financières liées aux fraudes au Canada ont atteint 106,4 M$, selon les données du Centre antifraude du Canada.
Les fraudeurs misent généralement sur la méconnaissance, la vulnérabilité des victimes, l’instauration d’un sentiment d’urgence, l’autorité ou la rapidité pour arriver à leurs fins. «Des fois, perdre 200 $ pour une petite famille, ça peut avoir des répercussions aussi graves qu’un entrepreneur qui se fait frauder pour 400 000$. C’est stressant et il n’y a pas vraiment de façons de récupérer l’argent, on finit par perdre la trace à l’étranger. Peu importe notre âge et notre niveau d’éducation ou son lieu de résidence, c’est important de dénoncer, d’en parler et de sensibiliser les gens autour de soi, c’est notre meilleure protection», explique le sergent Dave Ouellet de la Sûreté du Québec.
Il faut éviter de transmettre toute information personnelle sur Internet comme son nom complet, sa date de naissance, son adresse intégrale, ses numéros d’assurance sociale, de carte de crédit, de compte bancaire ou de passeport, ainsi que ses noms d’utilisateurs et ses mots de passe. Vérifier régulièrement ses états financiers et ses dossiers de crédit permet aussi d’éviter des situations fâcheuses.
On observe présentement de nombreuses tentatives d’hameçonnage avec des répliques de sites Web d’entreprises légitimes. «Ici, on connait notre monde, on reste dans un petit milieu. Avant de transmettre de l’argent ou des informations personnelles, vérifiez auprès de l’entreprise qui vous sollicite avec un appel. Jamais votre institution financière ne va vous contacter par courriel pour vous demander des informations», ajoute Dave Ouellet.
En 2020, les fraudes associées à l’achat et à la vente en ligne de services et de biens ont représenté pour les Canadiens des pertes totales de plus de 12,9 millions de dollars. «On voit aussi une hausse de la popularité du marketing de masse. Des entreprises font la vente de produits ou de services avec des informations trompeuses. Les fraudeurs ne respectent pas leurs engagements et les personnes qui ont commandé les produits par Internet ne les reçoivent jamais. Ç’a été le cas dans la région pour des cadeaux de Noël et l’achat d’animaux, notamment», précise le sergent Ouellet.
Les contrevenants sont aussi en mesure de trafiquer les numéros de téléphone qui apparaissent à l’afficheur pour simuler un appel provenant de la région ou d’une institution légitime. Parmi les stratagèmes de fraude, on compte aussi l’arnaque amoureuse d’un partenaire qui vit à l’étranger et qui a besoin d’argent, des appels de faux agents financiers ou de besoin urgent d’argent d’un proche blessé ou en détresse et la fraude du président. Cette dernière est la preuve que personne n’est à l’abri de tels stratagèmes. Un fraudeur se fait passer pour le président de l’entreprise par courriel et demande à un employé de confiance de verser rapidement de l’argent pour un projet qui doit demeurer secret.
«Dans le doute, parlez-en à une personne de confiance, il ne faut pas avoir peur de déranger les policiers. Si malgré votre prudence, vous êtes victimes de fraude, signalez le à votre entourage, au Centre antifraude du Canada et aux policiers. Ça nous permet d’avoir un portrait juste de la criminalité et des tendances», complète le sergent Ouellet de la Sûreté du Québec. Entre le 6 mars 2020 et le 28 février 2021, plus de 13 500 signalements fraude liés à la COVID-19 ont été signifiés au Centre antifraude du Canada. Les pertes financières qui y sont rattachées sont évaluées à 7,2 M$.