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L’enseignement handicapé par une connexion Internet défaillante

durée 11 février 2021 | 15h16
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Difficultés à suivre les cours, manque de motivation, risque de décrochage…l’incapacité d’obtenir un accès de qualité à Internet haute vitesse à un impact immense sur la réussite scolaire de nombreux élèves au Bas-Saint-Laurent. Une situation inquiétante, exacerbée par la pandémie, que dénoncent des syndicats de l’enseignement et des députés du Bloc Québécois. 

    Depuis plusieurs mois maintenant, les professionnels du milieu de l’éducation, les élèves et leurs parents font preuve de résilience, de créativité et d’adaptation devant cette folle aventure que représente l’enseignement à distance. L’épreuve est de taille, puisque les outils disponibles sont trop souvent inadéquats. 

    «La pandémie a vraiment mis en perspective de graves lacunes en ce qui a trait à la technologie au Bas-Saint-Laurent. Elle a aussi démontré l’importance des technologies de télécommunication avec l’obligation du télétravail et de l’enseignement à distance», a partagé Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l'Enseignement du Grand-Portage. 

    Internet haute vitesse n’étant pas accessible dans toutes les maisons du territoire, l’enseignement n’est pas équitable pour tous les élèves au Bas-Saint-Laurent, estime le syndicat qui souligne que la mauvaise connexion demande aussi toute une logistique d’organisation pour les parents comme les enseignants. 

    «La difficulté du réseau Internet dans notre région nuit à plusieurs municipalités et écoles. Autre constat, la mauvaise connexion apporte des difficultés dans l’enseignement à distance, et ce, davantage dans les petits villages et les rangs […] En 2021, le virage  est nécessaire pour notre région.»

    Mme Blanchet a discuté de la situation actuelle, problématique, en compagnie de collègues des régions de Rimouski et de La Mitis, ce jeudi 11 février. Le point de presse virtuel était organisé par les députés régionaux du Bloc Québécois, Maxime Blanchette-Joncas et Kristina Michaud, qui ont tous les deux appelé le gouvernement fédéral à travailler plus rapidement et efficacement vers le branchement de tous les foyers québécois.  

    Dans leurs discours respectifs, les syndicats ont témoigné des difficultés vécues par leurs membres, des obstacles qui peuvent avoir un impact sur la réussite du parcours scolaire de certains élèves, croit-ils. 

    Des exemples concrets ont été d’ailleurs rapportés sur l’ensemble du territoire. Les défis touchent tous les secteurs d’enseignement, du préscolaire au secondaire, en passant par l’éducation des adultes à la formation professionnelle. 

    «Au JAL, dans le Témiscouata, la fiabilité du réseau fait en sorte qu’un enseignant ne réussissait pas à avoir tous ses élèves présents au même moment. Il devait ensuite faire des contacts individuels par téléphone pour reprendre l’enseignement», illustre Natacha Blanchet. 

    «À Packington et Saint-Jean-de-Lalande, la température influence l’accès Internet. Quand il fait tempête, la connexion est souvent difficile. Ç’a un impact sur la motivation, le taux d’absentéisme, et même le niveau d’abandon scolaire», ajoute-t-elle, 

    À plusieurs endroits, des jeunes ont dû se réunir dans des lieux desservis par Internet, comme des écoles ou des bibliothèques, afin de suivre leurs cours. Cet automne, des élèves du Pavillon-de-l’Avenir de Rivière-du-Loup ont même eu à se rendre chez Tim Hortons pour recevoir leur enseignement. 

    «OTTAWA DOIT AGIR» 

    Selon une étude du Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO), le Bas-Saint-Laurent compte le plus faible taux de foyers branchés à Internet de la province avec 87 %. Un écart de 6 % par rapport à l’ensemble du Québec. La situation serait particulièrement marquée la MRC de Témiscouata, puisque 11 municipalités sur 19 n’ont aucun service Internet, ou reçoivent un service déficient, même si elles y sont branchées.

    Maxime Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, réclame que le provincial et le fédéral travaillent ensemble afin de corriger la situation «le plus rapidement possible». Ottawa prévoit atteindre 98 % d’accès à une connectivité rapide d’ici 2026, partout au pays, et 100 % en 2030. De son côté, Québec compte aller beaucoup plus vite et brancher toutes les régions d’ici l’automne 2022. 

    «Nous souhaitons que le gouvernement fédéral transfère les sommes prévues au gouvernement du Québec qui a déjà l’expertise pour gérer ce dossier […] On comprend mal que le gouvernement fédéral vise encore 2030. L’argent est là, il faut y aller, il faut passer à l’action maintenant», a déclaré M. Blanchette-Joncas, soulignant que la problématique dénoncée depuis plusieurs années «ne peut plus être ignorée». 

    «Après avoir nui considérablement à nos entreprises, l’inactivité, l’insensibilité et la négligence d’Ottawa en matière de télécommunications risquent maintenant d’hypothéquer le parcours de milliers de jeunes», a-t-il fait savoir par communiqué de presse. 

    Maxime Blanchette-Joncas a demandé une rencontre officielle avec François-Philippe Champagne, le nouveau ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, pour lui expliquer l'ensemble de la problématique. Il espère qu’Ottawa réalisera l’urgence de la situation. 

     

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