La cigarette électronique, la nouvelle dépendance des jeunes du secondaire
Il devient difficile de circuler devant une école secondaire sans voir des nuages de fumée flotter au-dessus des têtes des jeunes se tenant au bord de la rue. Depuis les dernières années, la cigarette électronique prend graduellement une place importante chez les adolescents, chose qui inquiète la santé publique du Bas-Saint-Laurent. En moyenne dans la région, 33% des élèves du secondaire rapportent avoir déjà essayé la vapoteuse.
Les MRC des Basques et du Témiscouata sont celles avec les proportions les plus élevées de jeunes ayant déjà essayé la vapoteuse dans les dernières années. En effet, les Basques en recensent 47%, et celle du Témiscouata, 39%. À Rivière-du-Loup, sa proportion d’utilisateurs de la cigarette électronique se situe dans la moyenne avec 33%. Toutefois, le Kamouraska est la MRC qui dénombre le taux le plus faible d’adolescents concernés dans toute la région, avec 25%.
Pendant leur pause dîner, les jeunes du secondaire en profitent pour aller fumer à l’extérieur avec leurs amis. «À tous les midis, moi et mes amis on se rejoint devant l’école pour venir vaper. C’est comme notre activité à chaque jour», a déclaré un jeune de 16 ans. Questionnés à savoir pourquoi ils utilisaient la vapoteuse, les élèves semblaient tous être du même avis. Entre autres, son accessibilité, sa facilité à être cachée et son goût étaient des réponses qui sont revenues de manière récurrente. En moyenne, ils auraient commencé à utiliser la cigarette électronique vers l’âge de 13 ans. Sans surprise, la plupart d’entre eux avouent s’être pliés face à l’influence de leurs amis et se disent maintenant dépendants à la nicotine.
Alors pourquoi ne pas simplement arrêter ? «C’est sûr que c’est dans mes projets, mais je ne pourrais pas arrêter si je voulais, ça serait trop difficile». Ce jeune de 16 ans utilise sa vapoteuse à l’école et à la maison. Ses parents sont conscients de cette mauvaise habitude adoptée par leur fils, mais ne l’en empêchent pas. «À 13 ans, je fumais la cigarette, et un de mes amis m’a fait essayer la vape. Je ne fume plus la cigarette mais je fume pratiquement toujours ma vape. En me levant, à l’école, le soir et en me couchant.» Selon les données du rapport du CISSS du Bas-Saint-Laurent, la consommation de cigarette semble avoir diminué depuis l’année 2010-2011 chez les jeunes, période qui correspond avec la hausse en popularité des vapoteuses.
DES DONNÉES MANQUANTES
«Malgré ses effets mal connus à long terme, le vapotage demeure très attractif chez les 15-24 ans et engendre rapidement une dépendance à la nicotine. Nous devrons fournir de grands efforts pour éduquer et prémunir les jeunes adultes de ses méfaits», a déclaré le Dr Mathieu Roy, médecin-conseil à la Direction de la santé publique. Pour l’instant, les effets secondaires les plus communs chez ceux qui avaient déjà utilisé la cigarette électronique seraient qu’ils sont plus nombreux à avoir ressenti des sifflements dans la poitrine à un moment quelconque au cours des 12 derniers mois.
Les ressources d’aide se font cependant de plus en plus nombreuses pour ceux qui tenteraient d’arrêter. Une adolescente rapporte avoir assisté à une rencontre à l’école avec une intervenante à cet effet, et compte y retourner dans les prochaines semaines. Les campagnes de sensibilisation se multiplient également dans les écoles secondaires et les jeunes ont accès à des lignes d’appel afin de les accompagner vers un mode de vie plus sain et vers une vie sans fumée.
1 commentaires
Pour quelles raisons le midi et à 16h00, il y a une bonne dizaine de jeunes sans masque un à côté de l'autre et qui se partagent des cigarettes...