Oceana Canada exhorte le gouvernement à bannir les plastiques à usage unique inutiles
Un nouveau rapport d’Oceana Canada, publié le 29 septembre dernier, démontre que le Canada est un pays plastique. Le Canada génère un énorme volume de déchets plastiques, qui contribue de manière disproportionnée au désastre du plastique qui étouffe nos océans et les animaux marins.
Ce rapport indique aussi comment le gouvernement canadien peut aider à renverser la vapeur sur l’une des problématiques environnementales les plus urgentes, en commençant par respecter son engagement d’interdire les plastiques à usage unique inutiles d’ici 2021.
Le Canada utilise 4,6 millions de tonnes métriques de plastique chaque année, soit environ 125 kg par personne. Selon les prévisions, ce volume continuerait d’augmenter pour atteindre plus de 6 millions de tonnes métriques en 2030. Une comparaison mondiale démontre que le Canada génère neuf fois plus de déchets plastiques par personne que l’Inde, jusqu’à 3,6 fois plus que certains pays de l’Asie du Sud-Est, et jusqu’à deux fois plus que certains pays scandinaves.
Chaque année, plus de 70 % du plastique que nous consommons, soit 3,3 millions de tonnes, est jeté. Environ la moitié de ces déchets provient d’emballage à usage unique.
Le recyclage n’est pas une solution viable. À peine 9 % du plastique a été recyclé. 87 % des déchets plastiques que nous croyons envoyer au recyclage se retrouvent à l’enfouissement et dans l’environnement.
Le Canada a exporté environ quatre millions de tonnes de déchets plastiques au cours des 30 dernières années, soit l’équivalent en poids de 800 baleines bleues par année. La plupart de ces déchets sont exportés vers des pays d’Asie qui ne sont pas équipés pour les traiter, et qui les refusent désormais.
Puisque le Canada possède fièrement le plus long littoral du monde, touchant à trois océans, nous avons une responsabilité nationale et mondiale, tout comme une excellente opportunité, de faire preuve de leadership et d’offrir aux Canadiens ce qu’ils veulent : des choix sans plastique.
«Le Canada doit s’éloigner du système de gaspillage actuel où le plastique, un matériau conçu pour durer éternellement, est produit, utilisé une seule fois puis immédiatement éliminé. L’approche actuelle, qui consiste à recycler peu, à exporter nos déchets plastiques à l’étranger et à transférer la responsabilité aux consommateurs, est dispendieuse, irresponsable et peu efficace ; et n’aide en rien à résoudre ce fléau» affirme Kim Elmslie, directrice de campagne chez Oceana Canada.
En juin 2020, un sondage d’Abacus Data fait au nom d’Oceana Canada a révélé qu’une grande majorité de Canadiens (87 %) est préoccupée par la pollution plastique et son impact sur l’environnement, et que 86 % étaient en faveur d’une interdiction nationale sur les plastiques à usage unique. Lorsque les répondants ont appris qu’à peine 9 % de tout le plastique jamais produit a été recyclé, une écrasante majorité (93 %) s’est dite choquée, déçue, fâchée ou surprise. Par ailleurs, jusqu’à ce jour, plus de 100 000 Canadiens ont signé la pétition d’Oceana Canada demandant au gouvernement de mettre en œuvre l’interdiction promise.
«Le désastre du plastique ne peut se résorber sans le leadership de notre gouvernement. Oceana Canada exhorte le premier ministre Trudeau et le ministre de l’Environnement Jonathan Wilkinson de mettre en œuvre une interdiction solide et significative sur les plastiques à usage unique d’ici 2021» explique Mme Elmslie. «Le gouvernement canadien s’est engagé à protéger nos océans… poser des gestes concrets et définitifs doit faire partie du plan afin de cesser d’alimenter le désastre du plastique.»