Grève dans les services éducatifs en milieu familial
Une cinquantaine de manifestantes ont participé à une marche sur le boulevard de l’Hôtel-de-Ville à Rivière-du-Loup en direction du bureau du député Denis Tardif le 3 septembre afin de demander de meilleures conditions de travail pour les responsables en services éducatifs en milieu familial de la région. Près de 2 000 familles sont touchées par ce débrayage.
Les responsables en services éducatifs en milieu familial gagnent présentement l’équivalent de 12,42 $ de l’heure. L’offre du ministre de la Famille du Québec, Mathieu Lacombe, se chiffre à 12,83 $. La Fédération demande quant à elle une augmentation à 16,75 $, soit l’équivalent des éducatrices en CPE et prévoient une grève générale illimitée le 21 septembre si aucun terrain d’entente n’est trouvé. À noter que depuis le 1er mai dernier, le salaire minimum au Québec est de 13,10 $ de l'heure.
«Il y a 1 100 familles de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent qui pourraient trouver une place si on était capable d’avoir un bon salaire pour engager 200 responsables afin de combler les besoins. Si on veut les trouver, il faut améliorer les conditions de travail», a déclaré la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon. Certaines responsables attendent le résultat de l’entente collective pour savoir si elles vont conserver leurs places ou quitter la profession.
La pandémie de COVID-19 a ajouté une pression supplémentaire sur le réseau. La désinfection des lieux et les ajustements à apporter ont causé une surcharge de travail qui dure depuis maintenant plusieurs mois. «Elles sont toutes seules à la maison, elles ne peuvent pas faire la désinfection en présence enfants, donc ça se fait de soir et de fin de semaine. Tous les achats de produits désinfectants ont dû être pris à même leur subvention. Elles sont prêtes à le faire, parce que c’est grave ce qui se passe actuellement au Québec», explique Mme Grenon. Les responsables en services éducatifs en milieu familial régi et subventionné doivent assurer 50 heures par semaine de présence auprès des enfants, en plus de planifier les repas et les activités inscrites au programme éducatif.
Cette dernière dit sentir l’appui des parents, bien que le débrayage cause des problématiques pour ceux qui n’ont pas de plan B. Elle les invite d’ailleurs à faire part de leur frustration au ministre de la Famille, qui a refusé de négocier cet été. «Depuis le début de la pandémie, on a demandé des primes COVID-19, comme beaucoup de gens ont eu. Nous, pas du tout, refus total du ministre de la Famille. Tout ce qu’on a eu, c’est un merci. C’est beau des ‘’merci’’, mais maintenant il faut passer aux gestes», complète Mme Grenon.
Devant l’absence de progrès à la table de négociation pour le milieu familial régi et subventionné, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec a mis en place des grèves tournantes partout dans la province depuis le 1er septembre.
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