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PCU : une transition vers l’assurance-emploi

durée 27 août 2020 | 06h00
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Le gouvernement du Canada a annoncé des mesures pour favoriser une transition des bénéficiaires de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) vers un régime d’assurance-emploi simplifié. Ce programme temporaire offre un peu moins d’argent aux travailleurs ce qui pourrait favoriser leur retour sur le marché du travail.

    En effet, la PCU accorde un montant de 2000 $ par mois, elle se terminera le 27 septembre prochain, alors que les prestataires qui feront la transition vers le programme d’assurance-emploi toucheront un montant minimum de 400 $ par semaine. Le chômeur pourra recevoir cette prestation pendant 26 semaines. Celle-ci sera accessible après seulement 120 heures travaillées (présentement entre 420 et 700 heures selon la région), quel que soit le taux de chômage dans la région habitée.

    Dès le 27 septembre, Ottawa s’attend à ce que trois des quatre millions de prestataires de la PCU passent à l’assurance-emploi. Des entrepreneurs ont signifié une pénurie de main-d’œuvre qui se serait accentuée depuis quelques mois en raison d’un accès facile à la PCU. Les changements annoncés maintenant inciteront-ils les travailleurs à reprendre un emploi?

    DES GENS ONT ENCORE BESOIN D’AIDE

    «Il y a des gens dans certains secteurs d’activités, où ça ne roule pas, qui ont encore besoin d’aide. J’espère que l’assurance-emploi fera un suivi plus serré pour optimiser le jumelage entre les individus et les emplois disponibles. L’assurance-emploi devrait faire son mandat de placement», a mentionné Marie-Josée Huot, directrice générale du Centre local de développement (CLD) de la région de Rivière-du-Loup.

    «La pénurie de main-d’œuvre était là dans le secteur manufacturier avant la pandémie. Pour les commerces de détail et les restaurants, je ne peux pas évaluer avec certitude l’impact de la PCU. Il y a certainement des gens qui ne peuvent pas récupérer leur emploi. C’est une nécessité qu’il y ait un minimum d’outils, comme pour les travailleurs indépendants et la prestation pour maladie (pendant deux semaines), pour les personnes vraiment touchées», a poursuivi Mme Huot.

    DES INCITATIFS ADAPTÉS

    «Les critères sont si bas que ça pourrait décourager plusieurs travailleurs à retourner au boulot. La main-d’œuvre était déjà difficile à trouver dans certains secteurs avant la COVID-19. Des restaurants et des bars étaient en crise, pour eux le prolongement de la PCU rend la situation critique. Certains ont d’ailleurs été obligés de couper des heures d’ouverture», a pour sa part indiqué Marie-Hélène Collin, directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.

    Pour Mme Collin, il s’agit d’un problème plus large que seulement associé à la PCU. «Des mamans doivent rester à la maison parce qu’elles n’ont pas de garderie. Les gouvernements devraient aussi mettre en place des mesures pour ramener des gens au travail, des incitatifs adaptés aux différents secteurs, pas comme la PCU qui est mur à mur», a souligné Mme Collin.

    Concernant un membre d’une famille qui doit demeurer à la maison pour s’occuper d’un proche, la nouvelle prestation pour les proches aidants, qui entrerait aussi en vigueur le 27 septembre 2020, prévoit 500 $ par semaine, par ménage, pendant 26 semaines tout au plus, pour les ménages qui ne peuvent travailler parce qu’ils s’occupent d’un enfant de moins de 12 ans, d’un membre de la famille ou d’une personne à charge en raison d’une fermeture d’école, de garderie ou d’établissement de soins due au coronavirus.

    LA PCU NUIT À LA REPRISE

    La Chambre de commerce du Témiscouata juge que la prolongation de la PCU nuit à la reprise économique en privant les entreprises de la main-d’oeuvre dont elles ont cruellement besoin pour reprendre leurs activités à plein régime.

    «Selon nos membres, la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs économiques de notre région. Nous avons des entreprises dans différents domaines qui trouvent en effet que la PCU est un obstacle à l’embauche», a constaté Martine Lemieux, directrice générale de l’organisation.

    «Il y en a des travailleurs qui ne veulent tout simplement pas rentrer au travail car c’est moins avantageux pour eux. Ce problème crée un impact majeur présentement dans nos entreprises et la Chambre de commerce se montre plus que tiède et met en garde contre la prolongation de ces mesures à long terme. C’est devenu un sacré problème», a poursuivi Mme Lemieux.

    La Chambre de commerce du Témiscouata a indiqué que le gouvernement du Canada ne soutient pas bien les régions avec la PCU : «On s’est déconfiné plus rapidement que dans les grands centres urbains. Donc, c’est une mesure qui s’applique moins bien en région. C’est pour cette raison qu’on avait demandé des incitatifs pour le retour au travail des employés le plus rapidement possible.»

     

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