La COVID-19 a peu d'incidence sur le nombre de démissions des infirmières au Bas-Saint-Laurent
Selon ce que rapportait le quotidien Le Devoir via la plume du journaliste Guillaume Lepage, sur l'ile de Montréal seulement, près de 800 infirmières ont quitté leur emploi depuis le début de la pandémie. Au Bas-Saint-Laurent, la situation ne se compare pas avec la grande métropole, au contraire, alors que le nombre d’arrivées dépasse le nombre de départs.
Ainsi on note l'embauche de 95 infirmières incluant les Candidates à l'exercice de la profession infirmières et infirmières auxiliaires - étudiantes (CEPI et CEPIA) contre 52 départs. Selon les chiffres présentés par le CISSS du Bas-Saint-Laurent, 31 infirmières ont quitté pour la retraite, il y a aussi eu 14 départs volontaires, en plus de 3 déménagements et 4 départs sont identifiés pour «autres raisons».
Selon le syndicat, 49 de ces infirmières proviennent du CEPI et 25 du CEPIA. Ces dernières obtiendront leur licence dans les prochains jours. Il reste donc l’embauche de 21 infirmières détenant déjà leur licence.
L'an dernier, pour la même période, le CISSS enregistrait 50 embauches, mais 68 départs, soit 16 de plus que cette année. Ce sont les départs volontaires avec 28 qui sont les plus nombreux, suivis des départs à la retraite avec 25, 6 déménagements et 9 départs sont inscrits sous «autres raisons».
RÉACTION
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) du Bas-Saint-Laurent, Cindie Soucy, reconnait que la région a été relativement épargnée par la pandémie et donc par l'application de l'Arrêté ministériel 2020-007 qui s'est fait en grande partie sur «une base volontaire».
Cet arrêté vient modifier certaines dispositions des conventions collectives en vigueur dans le réseau de la santé. Ainsi, les règles habituelles liées aux déplacements, aux mutations volontaires, aux affectations temporaires, à la gestion de la disponibilité et au traitement des congés annuels sont suspendues temporairement.
«Dans l'épicentre de la région de Montréal, la situation était différente et s'il avait fallu que nous vivions la même chose ici, la situation serait aussi complètement différente. Nos vacances ont pu se prendre selon la convention collective, les déplacements ont été faits en début de pandémie», donne en exemple Mme Soucy.
Si la COVID-19 semble avoir peu d’impact sur les départs d’infirmières, le syndicat souligne que l’épuisement professionnel qui prévalait avant la pandémie et le manque de ressource sont les principales raisons des départs volontaires.
Devant cet état des lieux, les craintes d'une deuxième vague qui viendrait frapper de plein fouet le Bas-Saint-Laurent sont réelles. «Nous sommes déjà en souffrance d’un manque de personnel, si on doit affronter une forte deuxième vague et que cette fois les régions sont touchées, personne ne pourra venir nous prêter main forte.»
La présidente soutient que ses membres voient cet arrêté ministériel comme un couperet au-dessus de leur tête. «Nous craignons que l'employeur ne l'utilise comme solution à des problématiques de main d'oeuvre qui dataient bien avant la pandémie. On s'assure donc de la bonne application. C'est extrêmement difficile sans pandémie, si on en rajoute, il y aura des départs», prévient Cindie Soucy.
Rappelons qu'au moment d'écrire ces lignes 74 cas de COVID-19 ont été recensés ainsi que deux décès.