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«Il y a de la place pour les femmes dans la construction»

durée 24 août 2020 | 06h52
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Sur le chantier de l’autoroute 85, entre la rue Principale de Saint-Antonin et le Grand Arrêt Irving, elles ne sont que trois, bientôt quatre, à porter le dossard, le casque, les lunettes de sécurité et les grosses bottes. Trois femmes qui exercent, avec passion, leur métier dans le milieu de la construction. Loin des clichés et préjugés. 

    Myriam Patry-Bouchard, Dany Patoine et Marie-France Paradis œuvrent chacune dans un poste différent chez Construction BML, une division de Sintra. Elles n’ont pas les mêmes responsabilités, le même âge, ni le même bagage d’expériences, mais elles ont le même discours : elles ne pratiquent pas un métier d’homme dans un environnement traditionnellement masculin…elles exercent leur métier, tout simplement. Un emploi qu’elles affectionnent. 

    «Si tu es compétent pour faire le travail, et que tu as la bonne attitude, tu vas rentrer dans l’équipe et ça va fonctionner», souligne Marie-France, arpenteure pour BML depuis plus de 14 ans, lorsque rejointe au cœur de l’un des plus grands chantiers de l’histoire de la région.

    «Quand la bonne personne est à la bonne place, avec les bonnes compétences, que tu sois un homme ou une femme, ce n’est pas ça qui fait la différence. C’est aussi vrai dans n’importe quel domaine», poursuit-elle. 

    L’image de la femme qui doit se démener pour se faire une place dans un domaine typiquement masculin n’est plus adaptée à la réalité des chantiers d’aujourd’hui, du moins pas ceux de Construction BML, estime aussi Dany Patoine, retrouvée tout près d’un ponceau en construction. «Les temps ont changé, estime-t-elle. La nouvelle génération d’hommes est aussi très ouverte.»

    Mme Patoine est une manœuvre (manutentionnaire), c’est-à-dire qu’elle effectue de nombreuses tâches manuelles, que ce soit le chargement et déchargement de matériaux, la pose de tuyaux, le pelletage et le nivelage du sol, la pose de différents équipements, la préparation du matériel et le guidage des conducteurs de machineries lourdes. 

    «On fait tout ce qui ne peut être fait par une machine. C’est très physique, mais j’aime ça. Je suis à l’extérieur», explique celle qui réalise ce travail exigeant depuis 5 ans. 

    «Dans les petits concours de force physique, je pourrais me rendre compte [que je suis une femme], mais je n’embarque pas là-dedans, lance-t-elle en riant. La réalité, c’est que sur un chantier, on n’a pas vraiment besoin de forcer tant que ça. Je me sers beaucoup de la machinerie. C’est ce qu’il faut faire et j’évite ainsi de me blesser.»

    Dany Patoine raconte avoir joint le milieu après avoir suivi un cours de monteuse de ligne, un autre domaine dans lequel on retrouve beaucoup d’hommes. Elle a également été propriétaire d’un commerce pendant plusieurs années. 

    «La formation me donnait l’occasion d’avoir mes cartes pour la construction. Je suis resté dans le domaine», ajoute-t-elle, encourageant d’ailleurs les femmes intéressées par les défis de ce secteur d’activités à se lancer. «Il y en a de plus en plus et c’est parfait. Elles ne devraient pas avoir peur. Hommes ou femmes, on fait tous le même travail. Il n’y a pas de problème.»

    OPPORTUNITÉS 

    Sans doute plus inclusif qu’il ne l’a déjà été, le milieu de la construction offre des opportunités intéressantes aux travailleurs et travailleuses qui y œuvrent. 

    Myriam Patry-Bouchard, retrouvée à son poste de signaleuse, près du Grand Arrêt Irving, raconte avoir été tentée par cette expérience grâce à un «coup de pouce» d’un ami. Elle s’est jointe à l’équipe de Construction BML au printemps 2019. 

    «Au début, je n’étais pas certaine, mais c’était un nouveau défi et j’ai aimé ça dès le premier jour. C’est drôle à dire, mais c’est vraiment ça», partage-t-elle.

    La jeune femme de 24 ans apprécie son expérience des deux derniers étés. «C’est d’être à l’extérieur, et l’idée de participer à un gros projet comme celui-ci. J’aime aussi me dire que j’ai changé un peu la journée de quelqu’un, qui en passe peut-être une moins bonne, en lui faisant un simple sourire.»

    Myriam Patry-Bouchard mentionne pouvoir compter «sur des chefs d’équipe en or», depuis son arrivée. Ces derniers ont facilité son intégration, bien qu’elle n’ait jamais vraiment douté que tout irait bien. «Ils me permettent aussi de prendre ma place. Je me sens encouragée et c’est agréable. Quand tu aimes ta job, je crois que ça paraît aussi.»

    Celle qui raconte aussi avoir gouté la semaine dernière au travail astreignant que représente le pavage, invite elle également les femmes à joindre le domaine, si elles en ont envie. «Les yeux fermés. Nous sommes bien épaulées, autant au bureau que sur le terrain.»

    Sur le chantier de Saint-Antonin, les femmes contribuent au succès du prolongement de l’autoroute 85, elles que l’on retrouvera sans doute bientôt dans l’ensemble des corps de métiers. C’est une question de compétences et d’attitude. Rien d’autre. Et c’est tant mieux. 

     

    commentairesCommentaires

    4

    • FD
      François D'Amours
      temps Il y a 3 ans
      Pour les habitués qui empruntent la 185, Myriam est un rayon de soleil, du matin jusqu'au soir, beau temps mauvais temps, elle garde toujours le sourire et ne manque pas de saluer les voyageurs.
    • FB
      Francis Boucher
      temps Il y a 3 ans
      Entièrement d’accord avec toi François, on voit qu’elle aime ce qu’elle fait. Ça les traversées de ces chantiers moins pénibles
    • GPSF
      Gaétan Plourde, SAINTE-FRANÇOISE
      temps Il y a 3 ans
      En tant que camionneur chez Béton Provincial, j'ai eu l' occasion de la croisée sur mon chemin cette très jolie signaleuse puisque nous y allions très souvent pour des coulés de béton. Toujours très souriente, c'est un plaisir de lui envoyer la main à chaque fois que je passe par là. Félicitations pour ton dévouement envers ton métier qui je sais, il comporte des risques élevés que de diriger la circulation en chantier routier. J'ai oeuvré dans ce métier à l'été 2009, 5 mois de travail intense, donc je connais les risques que ça comporte d'être signaleur (euse) en chantier routier. Bonne chance à toi dans ton travail.
    • GD
      gilles duhaime
      temps Il y a 3 ans
      le signaleur routier ne fait pas partie, des métiers de la régie RBQ. il est membre du comité paritaire des agents de sécurité
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